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Situation économique en RDC : Près de 60 millions de personnes vivent avec moins de 1,90 dollar par jour

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La République Démocratique du Congo (RDC) est un pays riche en ressources naturelles. Elle demeure pauvre suite à la situation préoccupante de son système économique. Bien que la RDC ait engagé des réformes pour renforcer la gouvernance de la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires, le pays se classe au 183e rang sur 190 pays selon le rapport Doing Business 2020, et les principaux indicateurs de gouvernance restent médiocres.

Des récentes études démontrent que des antivaleurs, soit des dispositions archaïques de la loi sur les finances publiques, soit des pesanteurs ne permettent pas à la RDC de capitaliser ses immenses richesses naturelles encore moins de maximiser ses recettes publiques.

Ces facteurs qui freinent le développement de la RDC sont entre autres : la corruption qui est tolérée, institutionnalisée et démocratisée en RDC. Cette corruption est de toute évidence le premier frein au développement. Le pays perdrait jusqu’à 20 milliards USD par an à cause de la corruption. C’est un fléau qui bloque et retarde l’émergence de la RDC. La fraude douanière, fiscale ou de toute autre nature et l’impunité. Il y également l’Informel où plusieurs experts conviennent que ce secteur serait l’économie réelle de la RDC. Les vendeuses des beignets dans un coin de la rue, le paysan maraicher, le cireur des chaussures, les vendeurs ambulants des oranges, les vendeurs des charbons, la petite boutique du quartier ou encore cette ménagère qui vend depuis sa maison de l’eau en sachet, toute ces activités devraient être taxées d’une manière ou d’une autre par le fisc. Il y aurait au minimum 10 millions d’agents économiques informels en RDC selon les résultats de ces enquêtes. Pourtant, tous ces acteurs ne payent rien au fisc. Un énorme manque à gagner pour la croissance de l’économie nationale. A cela s’ajoutent les tracasseries policière, militaire, administrative, fiscale ou autre, les tracasseries nuisent au climat des affaires ; le paiement non automatisé des amendes et autres taxes dues à l’état. Des millions de francs congolais payés de main en main dans l’administration publique ou aux agents de l’ordre et de sécurité n’arrivent quasiment pas au Trésor public. Cet argent finit toujours dans les poches des individus. Le gouvernement devrait automatiser tous les paiements dans l’administration publique et dans la police pour renflouer ses caisses. Aussi, les exonérations indues accordées par le Gouvernement, selon la diversité des régimes en vigueur ; la Loi de 2001 portant disposition générale applicable aux ASBL et aux Etablissements d’utilité publique qui accorde des facilités aux organisations sans but lucratif ; la Loi de 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture, le Code des investissements et le Code minier qui accordent aussi des facilités aux importations des intrants, matériels et autres engins liés aux activités des secteurs susvisés.

Selon un expert de la Direction d’études et Planifications du Ministère des Finances, il est impossible de renseigner avec exactitude le poids financier des dépenses fiscales par an. Cependant, les données collectées par l’observatoire de la Dépense Publique, ODEP, au sein de différentes régies financières, dont la DGI, la DGDA et la DGRAD renseignent qu’en dehors de ces avantages réglementaires, la RDC enregistre des exonérations hors la loi, évaluées à environ 4 milliards USD par an. Le nouveau gouvernement doit faire une évaluation des exonérations afin de se rassurer de leurs bénéfices et impact socio-économique.

Historique de l’économie congolaise

Les efforts de redressement économique entrepris entre fin 1967 et fin 1973 ont permis de rehausser la croissance économique. Ils ont coïncidé avec un environnement international favorable porté par la hausse du cours du Cuivre. Ces deux éléments ont déterminé les résultats positifs enregistrés au cours de cette période caractérisée par une croissance du PIB réel de 2,7% et une hausse du niveau général des prix de 27% en moyenne annuelle.

Cette période, marquée par une croissance de 0,03% et une inflation de 57,6% en moyenne annuelle comprend deux phases à savoir, la phase de 1974 à 1982 caractérisée par des mauvais choix en matière de politique économique ayant abouti au surendettement du pays dans le cadre de financement des grands travaux (INGA I et II, CCIZ, Sidérurgie de MALUKU…) sous le sceau de la corruption et de rétro-commissions.

Dans un contexte international caractérisé par deux chocs pétroliers (quintuplement et quadruplement du prix du baril respectivement en 1973 et 1976) et la chute du cours du Cuivre en 1975 ( après l’échec de la stratégie mise en œuvre par le CIPEC, Conseil Intergouvernemental des Pays Producteurs et Exportateurs du Cuivre), les mesures ratées de Zaïrianisation ou nationalisation, de Radicalisation ou Étatisation et enfin de Rétrocession, la gestion peu orthodoxe des Finances Publiques, le caractère accommodant de la politique monétaire et les coûts liés à l’ajustement tardif de la politique de change ont eu comme conséquences, l’arrêt du processus de création des richesses intérieures.

Par contre, la phase de 1983 à 1989 est celle des efforts d’ajustement de l’économie grâce aux mesures d’assainissement de la politique budgétaire et des réformes entreprises au niveau de la politique monétaire, de la politique de change (adoption du régime des changes flottants et assouplissement de la réglementation de change).

La période de 1989 à 2001 est celle du déclin de l’économie et de la société congolaise. La longue transition politique marque non seulement le couronnement de l’instabilité institutionnelle (plus de 12 gouvernements en l’espace de 10 ans) mais surtout de malaises sociaux (événements de LUBUMBASHI en 1990, conflits interethniques en 1991 et 1992, grèves, contestations populaires, villes mortes…) et économiques (hyperinflation, pillages de l’outil de production et de commercialisation des entreprises en 1991 et 1993, rupture de la coopération bilatérale et multilatérale..).
Il s’agit également de noter que le désordre des Finances Publiques est attesté par des déficits insoutenables du trésor financés presque exclusivement par les avances directes de la Banque Centrale avec comme conséquence la dépréciation rapide du taux de change et la hausse vertigineuse des prix intérieurs, respectivement 98% et 9800% en 1994. Les conflits armés, après l’échec de la Conférence Nationale, ont eu des impacts graves tant sur la situation sociale qu’économique. Au cours de cette période, le PIB Réel a reculé de 4,5% en moyenne. La hausse du niveau général des prix a été de près de 2.000 % en moyenne. L’incidence de la pauvreté est établie en moyenne à 80% et le taux de chômage à 84%.

Hyperinflation

En mai 1997, l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération, dirigée par le Président Laurent Désiré Kabila, a pris le pouvoir et évinça le régime du Maréchal Mobutu. Le nouveau régime en place entame un programme de reconstruction nationale et tente d’assainir la situation économico-financière du pays, alors que le pays devait au Club de Paris 7 milliards d’euros. Le Gouvernement mis en place commence par opérer certaines réformes sur le plan économico-financier notamment, la réforme monétaire qui institua le franc Congolais. L’économie était caractérisée par la déflation pendant cette période.

En août 1998, l’économie congolaise a connu encore une chute drastique caractérisée par l’hyperinflation qui a poursuivi jusqu’au milieu des années 2000 et ce, à la suite de l’éclatement de la guerre imposée à la R.D. Congo par ses voisins. Le Gouvernement procédait de manière récurrente aux avances de la banque centrale pour financer la guerre, et cette pratique avait entamé de manière considérable la perte de la valeur de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. Par ailleurs, au niveau de marché de change, le Gouvernement appliquait le taux de change fixe et dans le marché parallèle c’était le taux de change flottant. Durant toute cette période, la problématique de l’assainissement des finances publiques était caractérisée par un échec, et la relation avec les partenaires traditionnelles dont la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International était conflictuelle.

De 2002 à fin décembre 2019, la situation économique de la R.D.C est caractérisée par l’orthodoxie de la politique économique et des performances imputables aux effets des réformes engagées qui ont permis d’importants investissements dans les secteurs minier et autres qui porte la croissance. Cette période constitue un tournant décisif pour l’économie congolaise, avec l’amélioration des taux de croissance économique, atteignant un pic de 9,5% en 2014, associée à une baisse sensible des volatilités des prix intérieurs et une relative amélioration de l’environnement des affaires. Ladite croissance s’est ralentie à près de 2,5% du PIB en 2016, suite à la baisse sensible des cours des matières premières occasionnant ainsi la réduction des revenus des entreprises minières. Entre 2017 et 2019, ce taux de croissance est passé respectivement à 3,7% ; 5,8% et 4,6% occasionné par l’augmentation sur le marché international des cours de certaines matières dont le cobalt.

Pendant la même période, l’inflation a été maintenue suite à une politique monétaire voire budgétaire orthodoxe. En effet en l’absence des chocs extérieurs importants, le cadre macroéconomique est demeuré stable. L’évolution du taux d’inflation se présente comme suit : 15,8% ; 4,4% 21,3% ;18,2% ;27,6% ;53,4% ;9,8% ;2,7% ;1,1% ;0,5% ;0,8% ;26% ;53% ;7,2% et 4,4%

Pandémie à covid-19 face à l’économie de la RDC

Il sied de souligner qu’à la suite de l’avènement de la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de Covid-19, l’économie congolaise est affectée à l’instar d’autres pays de la planète et des mesures conjoncturelles sont en train d’être prises progressivement pour juguler les méfaits de ladite crise et permettre aux entreprises de se maintenir. Cependant la pauvreté reste très répandue en RDC. Le pays se situe au troisième rang mondial pour le nombre de pauvres et la situation s’est encore aggravée à la suite de la pandémie de COVID-19. Selon les estimations, 73 % de sa population, soit 60 millions de personnes, vivent avec moins de 1,90 dollar par jour (niveau fixé comme seuil de pauvreté international). Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC.

La croissance économique de la RDC qui atteignait 4,4 % en 2019, avant la pandémie de COVID-19, a chuté à 0,8 % en 2020, selon les estimations de la Banque mondiale. Principal moteur de la croissance, l’industrie minière a progressé de 6,9 % en 2020 (contre 1 % en 2019) à la faveur de la demande chinoise. En revanche, les autres secteurs économiques se sont contractés de 1,6 % (alors qu’ils avaient progressé de 5,7 % en 2019) à la suite des restrictions de déplacement liées à la pandémie, des freins à l’activité commerciale et de la limitation des dépenses publiques. La consommation privée et les investissements publics ont reculé respectivement de 1 % et 10,2 % en 2020.

Le déficit du compte courant s’est creusé pour atteindre 4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020 et n’a été que partiellement financé par des entrées de capitaux, ce qui a entraîné une baisse des réserves de change.

Face à la pandémie, le gouvernement a dû engager d’importantes dépenses, alors même que les recettes ont diminué en raison de la baisse de l’activité économique et du recours prolongé à des mesures d’allégement fiscal. Cette situation a entraîné un déficit budgétaire qui a atteint 1,9 % en 2020. Pour trouver des fonds, le gouvernement a d’abord eu recours aux avances de la Banque centrale (BCC) jusqu’en avril 2020, puis il a sollicité le soutien d’urgence du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque africaine de développement (BAD). Les autorités ont également accru la dette intérieure et accumulé des arriérés. En conséquence, l’encours total de la dette publique extérieure et intérieure a augmenté en 2020, pour atteindre respectivement 15,9 % et 8,9 % du PIB.

Génie MULOBO

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