Des milliers de militants de la société civile et de l’opposition ont répondu à l’appel des mouvements laïcs catholique, le CALCC et protestant, le MILAPRO pour réclamer « la dépolitisation de la Commission électorale », dont le choix des membres est contesté, en particulier celui du chef de cette CENI, Denis Kadima suspecté de liens avec le président Félix Tshisekedi.
La veille soit le vendredi 12 novembre, le gouverneur de la ville de Kinshasa avait pris acte lors d’une réunion de planification avec les organisateurs, le ministre provincial de l’Intérieur ainsi que les responsables de la police de la ville de Kinshasa.
A l’issue des échanges des échanges, les parties avaient convenu les itinéraires suivants : Lemba Terminus, avenues Kianza, Université, Stade Tata Raphael comme point de Chute. Deuxième itinéraire : Marché Selembao, avenue Libération, avenue Kasa-Vubu, Stade Tata Raphael. Troisième itinéraire : Place Sakombi, avenue Kasa-Vubu, Stade Tata Raphael.
Ainsi, le samedi 13 novembre, malgré les fortes pluies, ils étaient des milliers des Kinois à emprunter ces trois itinéraires pour rejoindre le point de chute.
Comme prévu, les partisans de Joseph Kabila ont participé à la marche sans afficher leur appartenance politique. Dans cette foule hétéroclite, ils se serrent les coudes autour Ramazani Shadary : « Nous marchons contre la CENI, nous allons continuer jusqu’à ce que les incompétents qui sont des microbes politiques comprennent que le peuple dit « non » à leur dictature instaurée par Felix Tshilombo, une dictature qui dépasse celle de Mobutu ».
Un premier succès pour les organisateurs
C’est la première fois que le FCC manifeste aux côtés de la société civile et qu’il marche avec la coalition Lamuka portée par Martin Fayulu. Serait-ce un bloc anti-Tshisekedi ? Serge Wello de Lamuka, relativise : « Ici, il est question de la survie de l’État, de manifester de manière ponctuelle et après chaque parti va s’organiser. Ce n’est pas une alliance, ce n’est pas un rassemblement, ce n’est pas un contrat signé ».
Ils sont d’accord sur les mots d’ordre : retrait de l’ordonnance de nomination, en octobre dernier de Denis Kadima, expert électoral investi malgré l’opposition des églises catholique et protestante. « Ce n’est pas une opposition à sa personne, mais au processus qui a prévalu lors de sa désignation. Ce processus était truqué, il était tronqué. Ce n’est pas une politique de fait accompli qui va nous aider. Nous connaissons les erreurs du passé », explique Hervé Diakese, le porte-parole des organisateurs de la marche.
Cette première mobilisation est un succès, selon ses organisateurs qui n’excluent pas de continuer de manifester dans les prochains jours. Selon la police, près de 4 000 personnes ont participé à cette marche qui s’est déroulée sans incident majeur, les organisateurs ayant respecté les itinéraires convenus avec les autorités de Kinshasa.
« Nous disons consensus par rapport à la CENI. Le forcing de Kadima n’est pas acceptable. Nous ne voulons plus être roulés dans la farine. Nous voulons qu’il y ait un dialogue où nous allons nous retrouver avec des réformes consensuelles. Nous devons mettre en place une CENI qui rassure toutes les parties présentes », a-t-il conclu.
LRP