Le régime Tshisekedi ne veut pas rater Moïse Katumbi Chapwe. Après l’échec de la très controversée loi Tshiani sur la nationalité, c’est le tour d’une nouvelle proposition de loi sur les critères conduisant à postuler à la magistrature suprême, l’œuvre d’un mouvement citoyen de la RDC.
Après la réforme de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante (CENI), des réflexions sont lancées dans différents états-majors politiques en vue de la réforme de la loi électorale. Après quelques organisations de la société civile, le mouvement patriotique Sentinelle de la Nation (SENA) a dévoilé le vendredi 19 novembre 2021 ses propositions en vue de la réforme de la loi électorale.
Parmi les innovations, indiqué son président national, M. Trésor Kalala, il y a l’interdiction aux partis ou regroupements politiques ayant moins de 10 ans d’existence de présenter un candidat président de la République. Il estime que ce poste ne doit pas être accordé aux personnes moins expérimentées mais aussi aux opportunistes.
« Dans le souci de doter la nation d’une classe politique stable, éviter d’avoir des dirigeants continuellement contestés et éviter le vagabondage politique, la présente proposition de Loi prévoit qu’un parti ou regroupement politique ayant moins de 10 ans d’existence ne peut proposer un candidat président de la République. L’objectif est de protéger cette haute fonction qui ne doit pas être occupée par des opportunistes inexpérimentés car, un président issu d’un parti ou regroupement politique ayant moins de 10 ans d’existence n’aura pas une expérience avérée et la maîtrise de l’idéologie qu’il n’aura pas à défendre au sommet de l’État en terme de projet de société » s’est justifié le président national du mouvement Sentinelle de la Nation (SENA) devant la presse.
Cette proposition de loi, a-t-il souligné, prévoit également que les différents regroupements peuvent organiser les élections primaires à leur niveau, avec comme objectif de sortir un candidat président de la République.
« Aux élections proprement dites, il n’y aura que 3 candidats les meilleurs et les plus méritants de tous, après la primaire organisée au sein de la majorité, l’opposition et les indépendants« , a-t-il suggéré.
Le numéro un de cette formation politique a tenu à préciser que son initiative ne vise aucun acteur politique donc elle est impersonnelle. Il a annoncé par la même occasion des activités de vulgarisation avant de la confier à un parlementaire qui l’endossera.
« La loi, dans sa nature, est impersonnelle mais elle est aussi discriminatoire. La loi me concerne aussi. Aujourd’hui, la Sentinelle de la nation peut être un parti politique. Donc, sous le coup de cette loi, je ne peux pas présenter un candidat président de la République. Évitons de tout politiser. Il n’y a personne qui est visé« , a-t-il soutenu.
Signalons qu’une fois endosser par un parlementaire et déposé au Parlement, cette proposition de loi visant la réforme de la loi électorale va s’ajouter à d’autres initiatives parlementaires déjà déposées à l’assemblée nationale notamment la loi Lokondo.
Katumbi visé ?
A en croire certaines sources à l’Assemblée nationale, à l’instar de l’initiative de Noël Tshiani qui avait été portée le député Nsingi Pululu, cette proposition de loi de la SENA sera bientôt endossée par un député de l’Union sacrée.
Un membre du parti Ensemble pour la République a indiqué à notre rédaction que ce énième tentative est boutiquée dans l’objectif de faire chanter le président de cette formation politique.
« C’est connu qu’après avoir mis en veilleuse la fameuse proposition de loi sur la « congolité », il fallait un nouveau stratagème. Et la parade a été trouvée avec cette initiative de M. Trésor Kalala. Si cette proposition séparatiste de loi passe par le vote de majorité des députés nationaux à l’Assemblée nationale, Moïse Katumbi, qui a un parti qui a moins de 10 ans, n’aura pas la possibilité de briguer un mandat présidentiel », a déclaré ce membre de Ensemble pour la République qui a requis l’anonymat.
Comme on peut le constater, loin de personnaliser l’initiative de la SENA ou de lui prêter des intentions, l’on image aisément que Moïse Katumbi Chapwe n’est pas au bout de ses peines. Tout est fait pour lui barrer la route afin qu’il ne puisse pas postuler à la magistrature suprême. Même comme candidat indépendant au regard de cette nouvelle proposition de loi. Même si il n’est pas le seul concerné, mais pourrait être le premier visé.
LRP