RDC: Le bureau de la Céni désormais au complet, Cap vers 2023!

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D’abord annoncée pour mercredi 22 décembre, puis reportée à vendredi 24 décembre. C’est à la grande surprise de l’opinion nationale que la plénière consacrée au dossier relatif à la désignation et l’entérinement des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) par l’Assemblée nationale a été tenue, le jeudi 23 décembre. Mais du moins, les députés nationaux ont été avertis par le canal habituel, même si certains se sont étonnés de cette programmation de jeudi alors qu’ils s’attendaient pour vendredi. La messe a été dite et à la fin tout le monde a répondu « amen ».

Ainsi, les trois délégués de l’opposition devant faire partie du bureau et de la plénière de la Centrale électorale sont désormais connus. Il s’agit de Didi Manara Linga au poste de deuxième vice-président, Agée Matembo à la Questure de la Céni et Jean Ilongo Tokole en qualité de membre de la plénière.

Après examen des dossiers individuels, la commission paritaire a fini par sélectionner ces trois personnalités. Didi Manara et Jean Ilongo Tokole sont des anciens gouverneurs de province : Maniema et Tshopo. Agée Matembo fut membre des gouvernements Samy Badibanga et Bruno Tshibala. L’expérience de la gestion de la chose publique, ils en ont incontestablement.

Mais seulement voilà, c’est la manière par laquelle ils se sont retrouvés à leurs fonctions au bureau de la Céni qui pose problème sur le plan morale et éthique.

En effet, la plénière au cours de laquelle ils ont été entérinés nous rappelle amèrement la façon dont les foules se comportent dans les auditoires de certaines de nos institutions d’enseignement supérieur et universitaire lors des séances de défense des TFC et mémoires. Face aux vociférations de la foule après présentation du travail par le récipiendaire, pour se débarrasser des boucans qui empêchent que ce dernier ne puisse répondre aux questions, le jury est obligé de demander à l’étudiant de partir. Et le tour est jouer.

C’est cette ambiance, un peu surréaliste, qui a prévalu lors de la plénière de ce jeudi 23 décembre. Aucun débat n’a été engagé pour que la commission paritaire explique aux députés le pourquoi de ces choix au détriment des autres candidats. Ça été un plébiscite du genre « alongi naye » (Il a gagné).

Il faut noter que Manara, Matembo et Ilongo ont été entérinés à l’absence des députés FCC (Front Commun pour le Congo) qui ont boycotté cette plénière, accusant l’Union sacrée de la Nation de débaucher dans l’Opposition pour donner du crédit à la Céni.

Cette pratique de débauche n’avance pas notre démocratie. Si pendant la deuxième République du maréchal Mobutu, le débauchage était la boussole ; si pendant l’ancien régime de Joseph Kabila, cette recette a été utilisée à temps et à contre temps, l’actuel régime devait user d’autres manières pour démontrer à la face du monde et surtout des Congolais, qu’il est là pour diriger autrement. Hélas, malheureusement. Il est temps de changer les narratifs et les paradigmes.

Qu’à cela ne tienne, même si le débauchage est moralement mauvais, mais faut-il brûler le pays à cause certaines « convergences parallèles » comme aimer dire feu Laurent Cardinal Monsengwo ? Non. Jugeons ce bureau de la Céni aux actes.

LRP 

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