« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années », renseigne un adage populaire. C’est le cas de le dire pour le chef de travaux Claude Mukeba Kolesha, qui a été proclamé le week-end dernier, docteur en sciences et techniques de l’information à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) avec la mention « grande distinction ». C’était à l’issue de la soutenance publique d’une thèse de doctorat intitulée « Pouvoir, idéologie et retoponymisation, une analyse sémique des mutations toponymiques dans la ville de Kinshasa ».
La séance académique a été présidée par le recteur de l’IFASIC, le prof. Jean Richard Kambayi Bwatshia.
Il faut signaler que Claude Mukeba s’est intéressé dans cette dissertation doctorale qui lui a valu le grade de docteur en sciences et techniques de l’information avec la mention « grande distinction », aux relations non moins discrètes entre le pouvoir politique, l’idéologie et la retoponymisation, entendue comme un acte de langage de l’autorité politique qui participe à un projet idéologique.
A l’en croire, de l’administration de l’Etat indépendant du Congo (EIC), jusqu’au pouvoir de l’AFDL, avec sa commission urbaine de débaptisation en passant par la politique de la congolisation et du Retour à l’authenticité ainsi qu’à la Conférence nationale souveraine, le toponyme a été au centre des enjeux politiques idéologiques.
Dans sa dissertation, Claude Mukeba a fait une analyse sémique des mutations toponymiques issue de différents auteurs, pour former son modèle d’analyse approprié, mettant en relation parallèle le toponyme remplaçant et le toponyme remplacé dans la ville de Kinshasa.
Pour lui, cette approche qui a consisté à mettre sur pied ces deux toponymes, se veut une approche structurante, dualiste et triangulaire en se basant de carré logique idéologique.
Il a par ailleurs mis en relation quatre catégories de modèle basées notamment sur la langue du toponysme, la nationalité et des domaines. Dans ce processus de retoponymisation des noms ou changement du fait d’installation d’un pouvoir, il a soulevé dans sa recherche, certaines résistances de la population ou idéologique.
Le jury loue la pertinence de la thèse
Les membres du jury composés des professeurs Matumweni Makwala (promoteur de la thèse), Lino Pungi, Vicky Elongo, Yoka Lye Mudaba, Jean-Marcel Ekambo, François Budimbani et Okomba Wetshisambi, ont apprécié la pertinence et l’originalité de cette dissertation doctorale.
La dénomination des noms qui relève d’un acte politique permettant la toponymidation, la construction de sens, la grammaire sociologique, la construction mentale et idéologique opposant à une réalité, l’analyse sémique en allant vers les sèmes ou les mots par exemple les avenues et les artères remplacées, sont autant des mérites de cette thèse évoquée par le jury.
Pour le promoteur de cette thèse, le prof Matumweni Makwala, cette recherche doctorale permet de réécrire l’histoire du Congo pour éclairer les générations futures à travers cette retoponymisation.
De son côté, la doyenne de la faculté des sciences de l’information, prof Espérance Bayedila, a salué le travail abattu par l’auteur de cette thèse et les contributions des membres du jury pour son aboutissement. D’où son invitation à d’autres chefs de travaux et assistants, à emboiter les pas au nouveau docteur.
José Wakadila