Éditorial: Bonnes intentions contre affairisme

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Le 24 janvier 2019, sous un soleil ardent, au bord du fleuve Congo, les Congolais lambda avaient pris d’assaut le Palais de la nation. Un événement historique s’y déroule. La passation de pouvoir d’une manière pacifique et civilisée depuis 1960 de l’indépendance du pays. Juchés sur des arbres, nous rappelant en quelque sorte les noirs zimbabwéens alors dénommés Rhodésiens du Sud, des Congolais kinois ne cessaient de scander : « Ya Fatshi, kobosana te. Papa alobaki, le peuple d’abord ». Cet appel n’était pas resté sans réponse dans un premier temps.

Premier acte d’espoir, le président de la République, pour « singer » le tout premier président du pays, modèle de bonne gestion, Joseph Kasa-Vubu, après un déplacement remettra le reste de ses frais de mission au Trésor public. Signal encourageant croyions-nous. Mais hélas ! Quelques temps après, vint le programme des 100 jours. Un premier fiasco au regard des résultats. En dépit du fait que certaines personnes ont été condamnées et fait la prison, l’Etat n’a rien récupéré après ce « simulacre » de procès. L’argent a été jeté par la fenêtre car, les maisons préfabriquées moisissent à Lobito et à Dar-Es-Salaam.

Deuxième acte, avec pompe, on a poussé le président de la République à aller inaugurer l’installation d’une centrale voltaïque à Maluku. La suite, deux ans après, c’est le silence de cimetière. Viendra ensuite le programme « Tshilejelu ». Personne n’est en mesure de dire avec exactitude où est-ce nous en sommes. Que dire de la centrale hydroélectrique de Katende au Kasaï Central. Ici aussi, silence radio. Et ce en dépit des dénonciations de détournement des fonds sortis pour continuer les travaux sur ce site.

Du centre à l’ouest du pays, il n’y a qu’un pas à affranchir. Le lancement des travaux de réhabilitation et de modernisation de la route Boma-Moanda. Tout le monde a constaté que pour aller poser la première pierre du projet de construction du port en eau profonde de Banana, le chef de l’Etat a été conseillé à prendre l’avion à l’aller comme au retour. Au lieu d’emprunter la route pour inspecter si les travaux avaient été réalisés. Que non. Que dire du début des travaux du port à Moanda : « tshijeu », c-à-d zéro.

Lorsque l’on crie sur tous les toits que les réserves en devises étrangères ont été augmentées alors qu’il ne s’agit que des apports des institutions financières internationales, les économistes sérieux tressautent sur leurs chaises et se posent mille et une question.

Les exemples, on peut les énumérer car ils sont légion.

Certes, le président Félix-Antoine Tshisekedi à beau manifester ses très bonnes intentions, mais l’affairisme de ceux-là qui l’entourent nivelle tout par le bas.

C’est ici l’occasion de l’interpeller pour qu’il veuille aux grains. Car, au finish, le comptable des fiascos de tout ce que les affairistes qui l’embrigadent lui font faire, c’est lui. Il est temps qu’il comprenne, au jour de faire le bilan, il sera seul. Et il sera seul et lui seul considéré comme le problème. En effet, de plus en plus, il est une évidence que l’affairisme de certains de ses collaborateurs a pris le dessus sur son chapelet d’intentions, pourtant bonnes.

DMK

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