L’avènement de la démocratie en 1990 n’a pas eu seulement comme effet immédiat la multipartisme politique. Mais aussi la libération de l’espace médiatique congolais. De sorte que, plus de trois décennies après, le Pays compte une centaine d’organes de presse de toutes natures.
Tout en diffusant des informations, ces organes de presse sont pour la plupart rattachées aux partis politiques, aux églises et simplement liées aux relations publiques.
Alors que, selon la loi du pays en la matière, ces organes de presse privés devraient être financés par l’État congolais afin de bien les réguler, ceux-ci sont quasi abandonnés à leur triste sort.
En conséquence, les journalistes y affectés travaillent dans des conditions précaires. Des difficultés financières rencontrées par plusieurs organes de presse poussent ces derniers à quitter la logique éditoriale pour se plonger dans la logique économique.
Ainsi, au delà du seul fait de publier des informations en toute objectivité, impartialité, les journalistes se livrent à la recherche inappropriée du gain à travers des activités de presse pour leur survie personnelle et celle de l’organe employeur.
Si les organes médiatiques peuvent compter beaucoup sur des publicités pour renflouer ses caisses, force est d’admettre que de nos jours cette source de financement dévient de plus en plus hypothétique à cause de l’influence de l’internet.
A cause des Technologies de l’Information et de la communication, des médias dits ‘ traditionnels ‘ connaissent une certaine crise qui a révélé leur fragilité économique.
Cette fragilité, mieux insécurité économique, pousse à des hommes de la plume à produire parfois des articles fantaisistes ou à caractère propagandiste pour soigner l’image de la personne l’ayant commandé.
La difficulté de la Presse en Rdc est aussi due au fait que beaucoup de commerçants sans un niveau intellectuel moyen ne font pas confiance au public sur les médias. Aussi le congolais lambda en proie à la pauvreté et précarité de vie, a du mal à débourser son argent pour se procurer un journal.
Face à toutes ces difficultés, l’État devrait remplir son devoir constitutionnel envers la presse en lui apportant un financement pour son fonctionnement. En vain !
Or, pour sa survie, la Presse recours à la redevance étatique, à la publicité, à l’aide à la presse et au financement direct à travers l’achat des journaux et autres activités de presse.
Ce faisant, le recours à un financement par un partenaire est vu comme une solution à exploiter. Un financement qui permettra à l’organe de presse de se procurer et renouveler son outil de production; de motiver sa main d’œuvre; de se libérer de l’emprise de certains annonceurs….
D’aucuns organes de presse qui reçoivent des apports de certains organismes étrangers ou locaux réussissent à progresser dans cet environnement médiatique congolais qui a besoin d’être assaini tous azimuts afin que le travail du Journaliste se fasse dans le respect des normes.
Philippe Dephill Lipo