À l’issue d’un mini-sommet à Luanda sur la situation sécuritaire en RDC, sous les auspices du président João Manuel Gonçalves Lourenço, les participants ont proposé ce mercredi 23 novembre une feuille de route mise à jour, à commencer par la cessation des hostilités sous 48 heures.
Selon le communiqué final, les participants au mini-sommet de Luanda ont exprimé leur préoccupation concernant « l’aggravation de l’insécurité et les actions militaires persistantes du M23 », « l’acquisition par le M23 d’armes et d’autres moyens de plus en plus sophistiqués pour mener des attaques », et la persistance des forces qualifiées de « négatives et terroristes » dans l’est de la RDC.
Pour parvenir à la « désescalade » recherchée par la médiation, plusieurs décisions ont été prises. La première est la cessation des hostilités, et en particulier des attaques du M23 contre les forces armées de RDC (FARDC) et la Monusco à partir de vendredi 25 novembre, 18 heures. Deux jours plus tard, le groupe rebelle devra se retirer des zones conquises pour regagner ses positions initiales, tandis que la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) poursuivra son déploiement.
Le document appelle à la cessation de tout soutien politico-militaire au M23 et à tous les autres groupes armés locaux et étrangers de la région, ainsi qu’au désarmement et au cantonnement des rebelles en territoire congolais. Il demande aussi des consultations politiques entre le gouvernement de RDC et les groupes armés locaux, et la reprise du dialogue bilatéral entre Kinshasa et Kigali.
Ce mini-sommet s’est tenu en présence des présidents congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et burundais Evariste Ndayshimiye, aux côtés du chef de l’État angolais Joao Lourenço et du facilitateur de la communauté est-africaine, Uhuru Muigai Kenyatta. Paul Kagame était en revanche absent. Le président rwandais, pourtant attendu, s’est fait représenter par son ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta.
Mais, les Congolais n’oublient pas que le Rwanda a toujours fait souffler le chaud et le froid. En fin de semaine dernière, par exemple, Paul Kagame avait promis à Uhuru Kenyatta, le facilitateur de l’EAC, « d’exhorter le M23 au cessez-le-feu et au retrait des territoires conquis ». En dépit de cette promesse du roitelet de Kigali, ses créatures (M23) ont continué les combats contre les FARDC. Une source congolaise, avait révélé que la rébellion veut avoir son mot à dire, en particulier au sujet de son redéploiement. Mais le gouvernement de la RDC demeure ferme : pas question pour Kinshasa de négocier avec les terroristes du M23.
Cette fois-ci, les Congolais peuvent-ils espérer à la bonne foi du Rwanda qui constitue à ce jour l’obstacle majeur pour un retour de la paix à l’Est de la RDC. La communauté internationale est invitée à s’impliquer en toute transparence pour un retour de la paix dans cette partie de notre pays.
DMK