Face à la déclaration du président honoraire de la Commission Nationale Indépendante, Corneille Naanga qui a jeté le discrédit et le mépris sur l’actuel management de la Centrale Electorale sur la voix des ondes, le 2ème Vice président de cette institution d’appui à la démocratie, Didi Manara, représentant du président Denis Kadima a répliqué. C’était à l’issue d’une conférence de presse qu’il a animé pour donner des statistiques partielles dans les 3 aires opérationnelles de l’opération de l’identification et d’enrôlement des électeurs, mardi 14 mars 2023 au siège de la Ceni. Une manière pour lui de répliquer face aux allégations de Corneille Naanga.
« Sur les 49.382.552 des électeurs attendus sur les trois aires opérationnelles, la Ceni a déjà enrôlés 34.444.251 personnes sont 70%. Il a pour sa part rassuré que la Ceni n’ a pas changé le narratif. Elle va organiser les élections le 20 décembre 2023. Le mot » glissement » n’est pas dans son vocabulaire. Il est vrai que la RDC se trouve devant des problèmes majeurs notamment; l’agression du pays par le Rwanda; l’organisation des élections dans le délai constitutionnel », a-t-il insisté.
Pour le 2ème vice-président de la Ceni, Didi Manara son institution a été désagrément surpris d’écouter le président honoraire, Corneille Naanga qui a tenu des propos discourtois à l’égard des dirigeants de la Centrale électorale.
Dans sa déclaration, il relève les problèmes liés au processus de désignation de nouveaux membres (1), à la qualité de la photo en noir et blanc sur la carte d’électeur (2), à l’amateurisme dans la prise en charge des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs en cours (3) et aux faux chiffres quant au nombre des électeurs enrôlés dans l’AO1 (4).
Parlant du processus de désignation des Membres de la CENI, Didi Manara a indiqué que l’auteur de la déclaration tente en vain de fustiger sans fondement le processus de désignation de l’actuel management, alors que ce processus n’a guère changé et les composantes sont restées les mêmes que lors du processus ayant conduit à sa désignation, en son temps.
Par contre, le processus de désignation de l’actuel management a été davantage amélioré du point de vue légal avec des critères objectifs qui garantissent la transparence. Ce qui n’a pas été le cas de l’auteur de la déclaration dont la désignation a été faite dans un contexte d’opacité totale sans confrontation ni debat.
En d’autres termes, l’auteur de la déclaration dont question, n’est pas le produit d’une compétition à la désignation comme Président de la CENI. Autrement dit, son profil n’a jamais été confronté à d’autres compétiteurs pour prétendre être le meilleur et donneur de leçon.
Il accuse l’actuel management de la Ceni de faire preuve d’amateurisme et de manque de planification dans la gestion des opérations en cours. Cette affirmation surprend quelque peu pour plusieurs raisons à savoir; le prétendu manque de planification dont fait état l’auteur de la déclaration ne peut tenir dans la mesure où l’activité calendaire de l’enrôlement des électeurs en cours a initialement été prévue dans la feuille de route du nouveau management, élaborée le 03 février 2022, à Bibwa, dans la Ville de Kinshasa.
C’est ici le lieu de préciser que le processus en cours a connu 28 mois de retard que l’actuel management s’emploie de rattraper. A ce jour, il est clair que le processus électoral en cours est irréversible car la CENI exécute scrupuleusement son calendrier qui prévoit l’organisation des scrutins dans les délais constitutionnels, cela malgré qu’elle est confrontée à de défis multiples et variés en nature.
Au final, sous le mandant de l’auteur de la déclaration, juste pour l’opération pilote et l’aire opérationnelle 1, 9.526.848 électeurs ont été enrôlés entre juillet 2016 et mars 2017, soit pendant 8 mois, alors que pour la même opération et dans un délai de deux mois seulement, le nouveau management en dépit des difficultés rencontrées sur terrain, est parvenu à enrôler 19.246.505 d’électeurs sur les 18.694.542 d’électeurs attendus.
Cette performance, en terme de respect de délai calendaire et de record dans les statistiques du nombre d’enrôlés est loin d’être de l’amateurisme.
Par ailleurs, l’auteur de la déclaration fait à dessein de ne pas souligner le succès de la première expérience de l’enrôlement des congolais résidant à l’étranger dont les prouesses sont saluées par tous nos compatriotes de la diaspora et par l’ensemble de la Communauté internationale.
Quant aux faux chiffres et nombre des électeurs enrôlés dans l’A01, Didi Manara a déclaré que les 19.246.505 d’électeurs enrôlés constituent les données brutes des statistiques de la 1ère aire opérationnelle et qu’il faille attendre la fin de l’enrölement dans l’AO2 et A03 afin de procéder au dédoublonnage et à la consolidation des données pour avoir le nombre exact dans le fichier électoral en répondant au principe «< un électeur, une VOIX ».
L’auteur de la déclaration peut-il être un modèle de gestion et donneur de leçon ?
Au de-là de toutes les considérations relevées ci-dessus, l’auteur de la declaration ne peut s’ériger en modèle de gestion ni en donneur de leçon Parlant de sa gestion et s’agissant particulièrement des infrastructures, il est à noter que l’auteur de la déclaration a laissé dans son passif: plusieurs arrières des loyers des bâtiments abritant les installations de la CENI tant à Kinshasa qu’à travers toutes les provinces: l’immeuble abritant le siège national de la CENI dans un état de délabrement très avancé avec des installations sanitaires dégradantes.
Pour redorer le blason de l’institution terni par l’auteur de la déclaration, l’actuel management a acquis l’immeuble abritant le siège national de la CENI en initiant des travaux de réhabilitation dudit siège, particulièrement, la rénovation de la salle de conférence Abbé MALU MALU et ses dépendants qui sont, à ce jour, embellis et équipés à la hauteur et au prestige de l’institution. Il en est de même des entrepôts centraux en cours de construction et le paiement des arriérés des loyers de tous les démembrements à travers le territoire national.
S’agissant du social des cadres et agents de la CENI plongés dans une précarité sans précédent suite au rabais sensible des salaires à 40% et à la gestion calamiteuse de l’auteur de la déclaration, étant sensible à la misère de ces derniers et dans le souci de placer l’homme au centre de toute action, le nouveau management s’est engagé résolument depuis sa prise de fonctions, non seulement à apurer les 9 mois des salaires impayés par l’auteur de la déclaration, mais aussi à réajuster à la hausse les salaires des agents de 40 à 100% à ce jour.
Bibiche Mungungu