Le monde est à l’heure du numérique et personne ne peut s’en passer. Il est au centre des affaires, de la politique du développement, de la recherche, de la santé, de l’éducation et autres. Pour une bonne éducation numérique en République Démocratique du Congo, la Secrétaire Permanente du Comité National Femme et Développement (Conafed), Jeanne Hortense Nzuzi Nsamba recommande aux ainés, plus précisément aux femmes qui ont vécu les années de l’écriture et du papier de fournir un effort pour se mettre à jour. Ainsi, le système éducatif doit offrir aux élèves des équipements nécessaires pour mieux comprendre cette technologie.
A en croire la consultante en genre et développement, pour la jeunesse, le numérique n’est pas un fait de loisir uniquement mais aussi de développement de compétences personnelles et relationnelles à capitaliser pour son épanouissement. « Les filles doivent disposer du temps pour des formations appropriées et pour l’usage du numérique en dehors de l’école ou de l’université. D’où il faut un équilibre des tâches au sein des ménages », a-t-elle insisté.
Elle a pour sa part loué l’ initiative du Chef de l’Etat, celle de soutenir les femmes par des micros finances. D’après Mme Jeanne Nzuzi, ces expériences ont existé et ont bien marché avec l’appui des ONG. Car, on ne peut pas dissocier la fonction animation, formation, aspect associatif dont la caution solidaire à la fonction uniquement financière. « Pour moi, je pense tout est lié. La micro finance à travers les banques est mieux adaptée pour les personnes et surtout les femmes qui ont atteint un certain degré ou une culture d’épargne et de crédit que bon nombre n’en ont pas. Il faut commencer avec les ONG et associations à travers les associations villageoises d’épargne et crédit (AVEC) et des mutuelles d’épargne et de crédit (MEC) développées par les associations et ONG avant d’affronter les niveaux des banques avec toutes leurs exigences. On ne peut pas se voiler la face. Beaucoup de femmes n’ont pas pu faire face aux crédits des institutions des micros finances et des banques créant ainsi des problèmes socioéconomiques entre autres, le non remboursement, fuite, dommage causés aux membres de la caution solidaire, problème aux couples et à la famille, etc. De ce fait, je pense qu’il faut établir une réelle collaboration avec les banques et les ONG. Aussi, prévoir une ligne de crédit aux ong et associations comme le cas du projet canadien des années 1990 », a expliqué Mme Jeanne Nzuzi Nsamba.
Elle a tout de même souligné le fait que la majorité de femmes évoluent dans le secteur primaire (de la production), le gouvernement doit mettre en place les conditions et même une politique pour le crédit agricole des femmes et initier les femmes au secteur secondaire et tertiaire à travers les formations et accompagnement.
La formation s’impose !
« Pour assurer le développement de la femme, il faut la formation, la sensibilisation et l’appui aux financements des initiatives des femmes », insiste la Secrétaire Permanente du CONAFED. Les études et recherches ont aussi une grande place pour l’appui à ces initiatives (le conditionnement des produits, la commercialisation, le calcul des prix et autres), donner des dérogations temporelles sur les taxes, assainir le climat des affaires en luttant contre les tracasseries de tous ordre, favoriser les importations en mettant en place les normes et certifier nos produits locaux
Quant à la participation active de la femme, Mme Jeanne Nzuzi a souligné que les formations des femmes sont importantes. Elles doivent s’accompagner de leurs ambitions. Et il faut appliquer les lois en faveur de la nomination des femmes à tous les niveaux. Ensuite, instaurer le système de quota.
En tant que défenseur des droits des femmes, l’autonomisation de la femme dans la paix, c’est aussi la lutte contre les inégalités basées sur le sexe et le genre. Les femmes doivent bénéficier de la formation, des missions de services et de promotion au même titre que les hommes. La méritocratie promet aujourd’hui est aussi fonction des formations, donner aux femmes les possibilités de se former. Alléger également les tâches ménagères par la gratuité des crèches et autres.
« Quand on parle autonomisation des femmes et des filles en RDC, on sous-entend aussi la parité, l’égalité des sexes. Notre société n’a pas donné la même éducation aux filles et aux garçons, il faut combler ce vide à travers des séances de formations, informations, sensibilisation coaching. Mais il faut aussi une volonté politique et un engagement communautaire pour un système d’éducation égalitaire, l’application des lois et amener les femmes à faire preuve de la solidarité. Nous avons aussi besoin des hommes sensibles aux questions du genre ( gender sensible) men to men et l’application effective de la masculinité positive par les décideurs ainsi que l’application des lois : la constitution de la RDC, art 14 et 49La loi électorale 022029 art 13 révisée en 29 juin 2022Il est ainsi relevé dans l’article 13 de la loi électorale qu’ aux termes de la présente loi, on entend par liste, un document établi par les partis politiques, les regroupements politiques ou le candidat indépendant, chaque liste est établie en tenant compte de la représentation de la femme et de la personne avec handicap. La liste qui aligne 50% au minimum de femmes dans une circonscription est exemptée du paiement de caution ».Loi n° 15/013 du 1eraoût 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité », a-t-elle fait savoir.
Par ailleurs, en ce mois de mars dédié à la femme, elle a invité les femmes à militer pour la paix avant toute chose. La formation et l’information doivent être permanentes.
« Profitons de lois, des politiques et des programmes en faveur de la promotion de la femme et du genre qui existent pour notre développement. Débarrassons-nous de préjugés et des barrières culturelles Investissons-nous pour une éducation et la transmission des valeurs positives aux filles et aux garçons. Luttons contre les violences basées sur le genre en dénonçant leurs auteurs. Renforçons la solidarité féminine », a-t-elle souhaité.
Bibiche Mungungu