Avec l’appui financier de l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), organise du 20 au 23 mars 2023 en collaboration avec le Ministère de Pêche et Elevage, une formation des agents provinciaux sur la surveillance active de la variole de singe (monkeypox) et la Biosécurité.
Cet atelier qui se déroule à l’espace « EN VRAC », dans la commune de Mont Ngafula, se situe dans le cadre du Programme de Soutien au Plan d’Action pour la Sécurité Sanitaire Mondiale (GHSA) dans la Lutte contre les Zoonoses et le Renforcement de la Santé Animale en Afrique.
Mis en œuvre par le Centre d’urgence des Maladies Animales Transfrontalières (ECTAD) de la FAO, cet atelier de formation réuni les experts venus de quatre (4) provinces de la RDC, à savoir le Sankuru, Tshuapa, Tshopo et Maniema.
L’atelier vise notamment à lutter plus efficacement contre six (6) maladies zoonotiques prioritaires notamment la rage, les fièvres hémorragiques dont la Maladie à Virus Ebola (MVE) et Marbourg, les arbovirus incluant la Fièvre jaune et la Fievre de la Valley de Rift, les salmonelloses, les grippes y compris la Grippe Aviaire et le Monkeypox ou la variole du singe.
De ce fait, ECTAD/FAO cherche à travers cette formation, à apporter une série de renforcement des capacités au secteur de la santé animale en RDC. Ceci, après le développement et la validation du Plan de surveillance Integrée du Monkeypox, suivi de la formation des techniciens de laboratoires ainsi que les missions d’investigations conjointes de la même maladie, dans les provinces sévérement touchées.
Prenant la parole au nom du Ministre de la Pêche et de l’Elevage, Adrien BOKELE DJEMA, empêché, Mme Pascaline MBANGU KIKUMBI, Secrétaire générale au sein dudit ministère, a précisé que des cas de Monkeypox sont signalés dans 23 provinces, sur les 26 provinces que compte la RDC.
» Depuis le début de l’année 2022, il convient de souligner qu’au total, 5.671 cas de MonkeyPox ont été rapporté dont 221 décès dans 23 provinces sur le 26 que compte notre pays « , a fait savoir Mme Pascaline MBANGU.
Avant d’ajouter : » J’ose croire que les trois jours dans cet atelier, seront mis à profit pour des enseignements et des expériences utiles, afin qu’au terme de ces assises, nous puissions avoir des formateurs capables d’implémenter le protocole de la Surveillance active sur le MonkeyPox, les techniques de prélèvement, d’emballage et de transport des échantillons, des enquêtes de terrain et les mesures de biosécurité et de bio-sûreté à observer, pour la prévention de MonkeyPox ».
De son côté, Dr. Brice LAFIA, Chef d’Equipe- Pays ECTAD/FAO-RDC (Centre des Urgences pour les Maladies Animales Transfrontalières), qui intervenait au nom du Représentant-resident de la FAO en RDC, a laissé entendre que, la RDC est un pays à haut risque d’émergence et réémergence des maladies animales dont les zoonoses.
« …En effet, comme vous le savez, la Republique démocratique du Congo est un vaste pays dont prés de 70% de la superficie est couverte par les forêts denses tropicales .Ces forêts constituent à la fois le biotope de la faune sauvage ainsi que la source potentielle de nourriture et des produits pharmaceutiques pour les populations. Malheureusement, la destruction de cet ecosystème augmenterait le contact entre la fauve sauvage, la faune domestique et les humains, augmentant ainsi le risque de transmission des maladies. Ce qui fait de la RDC un pays à haut risque d’émergence et réémergence de maladies animales dont les zoonoses « , a-t-elle soulignée.
Il a par ailleurs précisé que le Monkeypox est une zoonose virale endémique dans les régions forestieres de l’Afrique Centrale et de l’Ouest dont la RDC, où le premier cas humain a été décrit en 1970 a Basankusu.
A noter également que la transmission du virus Monkeypox se fait par contact direct avec les potentiels réservoirs lors de la chasse, du dépeçage, de la préparation ou par contact avec les fluides corporels des animaux sauvages précités. La létalité de la maladie peut atteindre jusqu’à 10% chez l’homme.
En clair, ce sont les animaux sauvages, notamment les rats, écureuils, primates qui constitueraient le réservoir du virus de Monkeypox.
José Wakadila et Science Kinkobo