L’Union sacrée et son gouvernement ont-ils des têtes pensantes pour déjouer le piège du pannier de la ménagère ? La question vaut la peine d’être posée, surtout lorsque l’on tient compte du contexte de son évolution.
En effet, personne ne pourra contredire la vérité selon laquelle la majorité silencieuse, plus nombreuse que toutes les partitions aux futures élections, donnera la majorité au suffrage gagnant. Pourtant, le peuple qui compose la majorité silencieuse ne mange presque pas, ni ne s’habille et ne se soigne, parce qu’il se bute à des difficultés créées par des opérateurs économiques sous la protection de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et certains dirigeants des départements de l’Economie, du Plan ainsi que quelques anciens Premiers ministres, tous de mauvaise foi, pour avoir livré le peuple congolais à la misère, en préférant augmenter leurs capitaux, du fait d’avoir mis en place une structure des prix dans le machiavélisme et protégé les opérateurs économiques étrangers, en l’occurrence les libanais, indiens, pakistanais, etc.
La majorité silencieuse s’était déjà éveillée du temps du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon et son ancien ministre de l’Economie de l’époque qui, après avoir reçu en audience ces opérateurs économiques étrangers, s’étaient rendus au marché de Lufu, territoire de Songololo au Kongo Central, pour supprimer l’entrée par ce marché, du riz, de la farine, de l’huile, du ciment importés par l’Angola.
Or, ce pays voisin, grâce à ses structures de prix homogènes, vendait ces produits à la frontier, à des prix défiant toute concurrence, respectivement pour le sac de riz de 50 kg à 20.000 FC; celui de la farine à 15.000 FC et le sac de ciment à 3 $ ; au moment où ces opérateurs véreux (libanais, indiens, pakistanais…) vendaient le même sac de riz à 55.000 FC, la farine à 45.000 FC et le ciment produit localement à 7 $ le sac. Les deux émissaires du gouvernement central, pour protéger ces opérateurs, avaient désorganisé ainsi le marché avant de rentrer à Kinshasa.
A la naissance de l’Union sacrée, le ministre de l’Economie a fait un travail salvateur, suite à ses investigations. Il fallait que le gouvernement de la république s’arrange avec les fournisseurs qui vendent les produits surgelés, le riz et le lait, avant que le pays en produise en quantité.
Et pourtant, nos voisins Congolais de l’autre côté du fleuve et Angolais, pour protéger la majorité silencieuse, ont réussi à importer officiellement ces produits et à sélectionner des commerçants qui respectent les structures de prix stables en âme et conscience.
D’autre part, qu’on pose la question aux unités de production locales de savoir, pourquoi leurs produits coûtent les yeux de la tête par rapport à ceux qui viennent d’outre mer. La Sucrière de Kwilu-Ngongo, la Midema (Minoterie de Matadi) et les cimenteries (Cimenterie de Lukala, Cimenterie nationale…), devaient donner des explications claires, car c’est vrai que la majorité silencieuse et trop fort meurtrie par des personnes qui sont pour beaucoup dans la chute du Franc congolais. D’où l’inflation qui galope au jour le jour, sans explications convaincantes.
Tout compte fait, l’Union sacrée et le gouvernement de la république n’ont donc que deux à trois mois pour sauver la situation. Sinon, pourquoi ne pas faire comme les Angolais et les Congolais de Brazzaville qui, sentant venir le danger dans leurs pays, avaient décidé de mettre fin au travail diabolique des opérateurs économiques libanais, indiens et autres et au finish, les chasser de leurs pays pour se faire accueillir en RDC, où ils ont pris l’économie de ce pays en otage.
Au regard de cette interpellation, l’Union sacrée et le gouvernement de la république ont du pain sur la planche, surtout qu’il faut sauver le pays et son peuple.
E.M.N.S/CP