Une forte délégation des agents et cadres de la FIKIN (Foire Internationale de Kinshasa) conduite par la délégation syndicale de cette institution foraine, est montée au créneau ce mercredi 21 juin 2023, pour dénoncer à vive voix, la spoliation de l’Immeuble SOTUZA, co-propriété de la FIKIN et de l’Ambassade de Tunisie en république démocratique du Congo, situé sise sur avenue Gombe n°35/74 dans la commune qui porte le même nom, derrière le bâtiment de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Certificat d’enregistrement du plan cadastral en mains, le président de la délégation syndicale de la FIKIN, Ferdinand Kumbukila Kinsiona, a rappelé devant la presse que cet immeuble est une co-propriété de la FIKIN et de l’Ambassade tunisienne en RDC, acquise depuis le 08 novembre 1968.
« A notre plus grande surprise, nous venons d’apprendre que l’immeuble venait d’être vendu à un général non autrement identifié, qui a déjà fait placer des échafaudages pour les débuts des travaux. Pourtant, ce n’est pas un immeuble de l’Etat, mais plutôt un bien privé dont les propriétaires sont bel et bien identifiés », a-t-il laissé entendre, soulignant que la FIKIN a amené un échantillon des travailleurs pour manifester contre cette spoliation, surtout que le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a prôné l’Etat de droit.
Il a par ailleurs manifesté le mécontentement de tous les travailleurs vis-à-vis de la personne qui se permet de spolier les biens de la FIKIN. « Si nous n’obtenons pas gain de cause au niveau des autorités concernées, nous nous réservons le droit de procéder par des sit-in auprès de toutes les autorités compétentes », a-t-il poursuivi.
De son côté, M. Jacques Musoni, Vice-président de la même délégation syndicale, est intervenu avec les mêmes documents à l’appui, dont le certificat d’enregistrement n°133 et 134 du plan cadastral, pour démontrer noir sur blanc que l’immeuble SOTUZA est bel et bien une co-propriété FIKIN-Ambassade de Tunisie à Kinshasa.
« Malgré ces preuves, nous sommes surpris de constater qu’il y a un certain général dont nous ignorons la vraie identité, qui s’est permis de spolier ce bâtiment. Ce qui nous oblige de dénoncer cet acte avec la dernière énergie, en demandant au spoliateur, de passer devant tous les travailleurs de la FIKIN s’il veut réellement acquérir ce bâtiment en bonne et due forme ».
Selon M. Jacques Musoni, cette descente d’un échantillon des travailleurs de la FIKIN, constitue une première action parmi tant d’autres qui se préparent, pour permettre à l’institution foraine du pays, de rentrer dans ses droits les plus légitimes.
« Il y aura d’autres actions de grande envergure, ce dont nous demandons au fameux spoliateur de cesser avec les travaux qu’il a entamé. Car comme dit un adage, qui a mal acheté, va perdre son argent. Il n’y a que l’Ambassade de la Tunisie et la FIKIN qui sont habilités à procéder à une quelconque vente dudit immeuble, parce qu’ils sont en co-propriété. A l’heure actuelle, les deux co-propriétaires n’ont jamais convenu de procéder à la vente de leur immeuble. Donc celui qui a osé vendre ce bâtiment trouvera tous les travailleurs de la FIKIN sur son chemin. Car étant dans un Etat de droit, personne ne peut s’arroger le luxe de venir spolier notre bâtiment, quel que soit son niveau d’autorité », a-t-il averti.
Appel au Chef de l’Etat
Convaincus que le bâtiment est bel et bien co-propriété de la FIKIN et de l’Ambassade de Tunisie, les agents et cadres de cette institution foraine et leur délégation syndicale, sollicitent l’intervention des autorités du pays, notamment du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, afin de faire stopper cette aventure de mauvais goût, qui risque même d’entamer les chaudes relations diplomatiques existantes entre la RDC et la République de Tunisie.
Il faut noter que toutes les démarches amorcées auparavant par la partie FIKIN au niveau du ministère de l’Urbanisme et Habitat pour en savoir plus, n’ont abouti à rien.
Mais là où le bât blesse, c’est lorsqu’on constate que devant le bâtiment dont question, il y a des écrits du ministère ci-haut cité, affirmant que le bâtiment SOTUZA est une propriété de l’Etat.
Même si tel est le cas, l’opinion se pose la question de savoir si le gouvernement a-t-il autorisé, au cours d’un de ses conseils des ministres, la vente des immeubles de l’Etat. La question reste posée.
J.W