Les femmes vivant avec handicap de la sous-région de l’Afrique centrale doivent participer à la vie politique, comme le souligne le Protocole de la Charte Africaine des Droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des personnes handicapées en Afrique. C’est ce qui justifie l’organisation mercredi 12 juillet dernier par le Forum des défenseurs et des organisations des personnes handicapées en Afrique centrale et les pays des Grands Lacs (FOPHAC), d’une session spéciale sur l’engagement et la participation politique des femmes vivant avec handicap en Afrique centrale : cas des femmes vivant avec handicap de la RDC.
Cette activité qui s’est tenue dans la salle des conférences Me Kinkela Vi Kansi au siège du FOPHAC situé au quartier Salongo dans la commune de Lemba, sous le thème : « Les droits à la participation politique des femmes vivant avec handicap garantis dans le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des personnes handicapées en Afrique ».
Selon Mme Rachel Mbuyi Kabongo, première vice-présidente du Réseau national des associations des femmes vivant avec handicap du Congo au sein de la FENAPHACO, c’est une rencontre d’engagement et de détermination, en dépit des différentes autres formations et séances de sensibilisation que les femmes vivant avec handicap ne cessent de bénéficier tout au long de leur vie. « On a toujours dit que les femmes sont hésitantes. Mais cette fois-ci, elles se sont décidées de se lever pour être des candidates à tous les niveaux », a-t-elle fait savoir, avant d’encourager toutes les femmes vivant avec handicap qui ont des ambitions, à briguer des postes et d’être des électrices et des témoins des partis politiques.
Elle par ailleurs insisté sur la participation massive des femmes vivant avec handicap à la députation nationale et provinciale. « Cette fois-ci, nous voulons être à la manette pour contribuer au développement de notre pays », a ajouté Mme Rachel Mbuyi.
Auparavant, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, Directeur exécutif du FOPHAC, a indiqué qu’il est nécessaire de profiter de l’engagement et de la détermination des femmes vivant avec handicap, de pouvoir participer à la vie politique, afin qu’elles puissent se retrouver dans les instances de prise des décisions, particulièrement en RDC et dans tous les pays de l’Afrique centrale en général. « Il y a beaucoup d’obstacles qui font que les femmes vivant avec handicap ne puissent pas participer à la vie politique. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de les enseigner, afin qu’elles ne puissent pas seulement voir ces obstacles, mais également les surmonter pour que demain, elles soient dans la politique à travers un engagement fort, susceptible de les propulser dans les différentes institutions du pays, en rapport aux élections qui seront organisées le 20 décembre 2023 », a renchérit Me Pindu.
A une question sur la non-maîtrise et la méconnaissance des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux par les femmes vivant avec handicap et les personnes vivant avec handicap en général, Me Pindu est d’avis que c’est un autre obstacle qui freine leur plein épanouissement. A ce sujet dit-il, le FOPHAC envisage d’organiser des activités de sensibilisation ainsi que des séances de formation et d’éducation dans les milieux ruraux. « Une fois ces instruments qui les protègent et garantissent leurs droits dans la vie politique et publique intériorisés et maitrisés, les personnes vivant avec handicap, en particulier les femmes vivant avec handicap, auront davantage le goût de s’engager, de participer à la vie politique et d’adhérer dans des formations politiques, non pas seulement pour être des marchepieds, mais aussi pour occuper des postes de responsabilité à tous les niveaux de la vie nationale », a conclu Me Pindu.
José Wakadila