Félix Nkulu est le Référant au Bureau Diocésain de Développement (BDD) Kongolo. Il est à la tête de ce département depuis 2013. Il présente à titre illustratif, plusieurs programmes et projets que son bureau a eu à exécuter depuis 2020.
Commencé en 2013, le Programme d’appui à la Sécurité Alimentaire et Renforcement des capacités économiques des ménages ruraux dans les Territoires de Lubero, Kasongo, Kasangulu et Kongolo 2018-2021/117cod01 (SECAL) vise l’amélioration des conditions de vie de 7.200 ménages ruraux.
Sa seconde phase s’est achevée en fin 2022. La 3ème phase s’étendra de 2023 à 2027. Il est financé par NORAD, à travers la Caritas Norvège, sous l’accompagnement de la Caritas Congo Asbl. Caritas-Développement Kongolo est l’une des Structures qui met en œuvre ledit programme, sous l’accompagnement technique et financier de la Caritas Congo Asbl. 3.044 ménages en sont bénéficiaires dans le Territoire de Kongolo.
Deux autres projets de sécurité alimentaires ont été financés respectivement par la Caritas Autriche et Misereor dans les Paroisses de Sola, Keba, dans le Territoire de Kongolo ; Titenge, Nyembo et Kime dans le territoire Kabongo, ciblant 1.242 ménages ou 7.452 personnes.
Cet organisme catholique allemand finance également un projet de promotion des Droits des Peuples Autochtones, à travers le renforcement des capacités éducationnelles, professionnelles et de plaidoyer, implémenté dans les Territoires de Kongolo et Kabalo, dans les localités des villages : Lemba, Kilomboyi, Namilolo, Kabwe, Lubunda, Kaseya, Kateya, Mbulula, Cantonnier, Sayi, Makutano, Ngalula, Changachanga, Keshola, Mamba, Monde, Kanzanze et Manyenga, ciblant 1.083 ménages ou 6.498 personnes.
Celui sur l’agroécologie est exécuté dans la partie Nord du Diocèse de de Kongolo dans les Chefferies Mbulula et Makutano, ciblant 500 ménages ou 3.000 personnes. Le projet de Sécurité Alimentaire (PSA) Kongolo, financé par la Caritas Autriche, est mis en œuvre dans le Territoire de Kongolo, à la rive droite. Dans le Territoire de Kabongo (partie Sud du diocèse), un autre projet de sécurité alimentaire est financé par la Caritas Autriche.
Par ailleurs, la Caritas Australie appuie financièrement un projet de renforcement des capacités des jeunes dans les localités de Sola, Mbulula, Kaseya, Katea et Kongolo, ciblant 400 ménages ou personnes.
Dans ce registre, il y a également un projet de protection des enfants financé par l’UNICEF, dans le Territoire de Kongolo, précisément à Kongolo, Mbulula, Makutano et Ponda, ciblant 300 ménages ou 1.800 personnes.
« Nous avons relevé le niveau de vie des communautés accompagnés »
« La majorité de nos populations dans notre contrée est composée des gens sans ressources. C’est ainsi que nous avons misé sur l’amélioration des conditions de vie des ménages que nous accompagnons dans les projets de sécurité alimentaire. Eh bien, au bout de 5 à dix ans, nous pourrions dire avec fierté que nous avons emmené la popula tion accompagnée du niveau 1 à 2 », a souligné Mr Félix Nkulu.
Et de préciser : « Il y a des gens qui n’avaient presque rien ; qui ne mangeaient à peine qu’une seule fois, mais qui aujourd’hui ont sensiblement amélioré leurs conditions de vie par notre sensibilisation et accompagnement. Ces ménages ont aujourd’hui trois repas par jour. La plupart ont amélioré leur habitat ».
Le Référant BDD Kongolo a particulièrement cité le cas de Ka bongo où des ménages se sont construits leurs maisons grâce à la Caritas-Développement Kongolo (CDK) appuyé par la Caritas Autriche. En fait, accompagnés par la CDK, des ménages ont adhéré à l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC ou SILC en anglais).
Ils savent dès lors utiliser rationnellement les revenus de leurs productions et investir dans l’amélioration de leurs habitats et la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Ils savent même à quel moment il faudrait vendre à un bon prix pour gagner des intérêts qu’ils méritent. « En outre, les ménages avaient l’habitude de couper des arbres en désordre ; mais, grâce à notre sensibilisation et nos formations, ils font maintenant des cultures qui protègent l’environnement. Ce sont les quelques effets visibles qui témoignent l’impact du travail que nous réalisons », a indiqué Mr Félix Nkulu.
Cinq tâches assignées au BDD/Kongolo
Cinq tâches ont été assignées au BDD Kongolo : étudier, pour le compte de l’Eglise (entendez le Diocèse de Kongolo), tous les problèmes liés au développement intégral de l’homme, aux inégalités du Genre, et à la gestion des ressources naturelles ; participer à la formulation, au suivi et à l’évaluation des politiques visant la lutte contre la pauvreté et la promotion de la bonne gouvernance ; Participer à la conscientisation et l’éducation au développement et des personnes de bonne volonté ; pro mouvoir et accompagner des initiatives d’auto-promotion ; offrir une expérience pratique et technique pour la maitrise de gestion du cycle du projet ainsi que des programme.
Très bonnes relations entre les Départements et Cellules d’appui
De très bonnes relations existent entre le BDD et les deux autres Départements, ainsi qu’avec les Cellules d’appui. Ils travaillent tous, sous la coordination du Directeur de la CD Kongolo (Mr l’Abbé Edouard Makimba), pour l’atteinte de la mission de cet organe technique chargé de la Pastorale Sociale de l’Eglise catholique dans la province du Tanganyika et une partie du Haut-Lomami.
Une cinquantaine d’agents au BDD
Les Bureaux sont aussi comme des auxiliaires de la Coordination, sur le plan de la gestion du Personnel. « Actuellement, nous avons une cinquantaine d’agents au BDD, pour nos deux Antennes : Ka bongo et Kabalo. Nous avons beaucoup d’animateurs, six à sept par projet ; il y a des superviseurs, des moniteurs agricoles. Ce qui fait que le BDD est celui qui compte le plus d’agents permanents », a relevé Mr Félix Nkulu.
Moyens limités, réseau routier très délabré, …
Le Référent du BDD Kongolo s’est réjoui d’avoir de bons collaborateurs, avec qui il forme une équipe soudée. « La grande difficulté, on n’en a pas vraiment. C’est peut-être les moyens limités par rapport aux besoins multiples de la population à servir », a-t-il indiqué.
Il s’est réjoui de travailler dans une zone où il n’y a pas d’insécurité à Kabongo, Kabalo ou Kongolo. A contrario, les routes font vraiment problème : « presque tout le réseau routier qui compose notre diocèse pose problème. Toutes les routes sont dans un état de délabrement très avancé », a déploré le Référant du BDD Kongolo.
Cette situation devient grave à la saison de pluie, empêchant même l’usage des véhicules : « Nous ne savons plus aller très loin avec les véhicules. Toutes nos missions, nous les réalisons par motos ; avec des risques évidents sur la santé », a-t-il fait savoir.
Perspectives d’avenir
Le Bureau Diocésain de Développement Kongolo est soucieux de mettre en place des mécanismes pour permettre la poursuite de son accompagnement aux communautés vulnérables. Cela nécessite des moyens permanents.
C’est dans cette optique qu’il faudrait inscrire l’investissement dans des fermes : « c’est ainsi que nous avons commencé un projet : la ferme, achetée avec des moyens de bord. Grâce à l’appui de la Caritas Norvège et Misereor, nous avons pu y mettre quelques unités de production. Aujourd’hui, nous avons commencé l’élevage de grands bétails à Kabongo, grâce à un financement obtenu de la Cari tas Bolzano. Nous avons besoin d’avoir une grande infrastructure pour pouvoir y diversifier les activités.
Malheureusement, les moyens sont encore limités. Voilà pourquoi nous continuons à demander aux Partenaires qui le peuvent de nous appuyer dans l’acquisition des unités de production et de transformation : des tracteurs, des couveuses pour la production des œufs et poussins ». Il a fait savoir que Caritas Autriche leur a déjà donné quelques machines, qui ne suffisent pas encore. Mr Félix Nkulu rêve d’un grand bâtiment pour installer des machines, notamment la râpeuse et la presse pour la production de la farine de haute qualité pour la fabrication des pains obtenues de la Caritas Autriche.
Par ailleurs, la première production de la farine panifiable, obtenue à base de manioc, patate douce et bananes-plantains, a trouvé de bons échos de la part de la population, notamment pour l’alimentation des jeunes enfants malnutris, a relevé le Référant du BDD Kongolo.
Quelques beignets et pains ont été produits à cette occasion : « Localement, la communauté a apprécié cette farine panifiable. Nous avons ainsi la matière première. Il nous manque des emballages et des machines de qualité pour cette transformation-là ». En guise de message à la population, Félix demande aux bénéficiaires de « mettre en pratiques toutes les différentes techniques culturales et d’élevage leur transmises ».
A la population en général, il a recommandé la prise en charge : « la bonne manière d’éliminer la faim, c’est de faire le champ en produisant suffisamment ». Le sac de 100 kg (six bassins pour un sac) de maïs revient à environ 100 dollars US. Aux Autorités publiques, il espère la réhabilitation des routes de desserte agricole, pour pouvoir évacuer les productions réalisées à travers différents ménages.
Guy-Marin Kamandji/CP