Au moins neuf personnes ont été tuées dans l’attaque d’un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) placé sous contrôle de la Force régionale de l’EAC (Est African Community), a-t-on appris dimanche de sources locales. Le village de Marangara, dans le territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu – où a été déployée il y a quelques mois la force de l’EAC – a été attaqué par des hommes armés dans la nuit de samedi à dimanche, selon des habitants.
« Il y a neuf morts (dont deux en tenue militaire) et quatre blessés mais aussi cinq maisons incendiées », a déclaré à l’AFP un responsable traditionnel, sous couvert d’anonymat pour raison de sécurité. L’identité des auteurs de l’attaque n’était pas établie, a-t-il ajouté.
« Le bilan encore provisoire est de neuf morts dont des femmes et des enfants mais aussi de présumés FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Les auteurs sont les rebelles du M23 », a déclaré de son côté à l’AFP un responsable de la société civile, toujours sous couvert d’anonymat.
Comme lui, des habitants interrogés par l’AFP accusent les rebelles du M23 qui seraient venus de Mulimbi d’être les auteurs de l’attaque.
Une source hospitalière a elle avancé un bilan de 10 morts : « neuf personnes tuées la nuit et ce matin, un des blessés vient de mourir. Au total il y a 10 morts et cinq blessés », a-t-elle précisé, ajoutant que les blessés ont été transférés dans une structure plus équipée dans la région.
Rébellion majoritairement tutsi, soutenue par le Rwanda selon Kinshasa, le M23 s’est emparé depuis l’année dernière de vastes pans de territoires au nord de Goma, capitale du Nord-Kivu. Des experts de l’ONU ont corroboré ce soutien, condamné par plusieurs chancelleries occidentales.
Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Une trêve fragile s’observe entre le M23 et les forces régulières congolaises depuis le déploiement de la force de l’EAC il y a quelques mois. Mais des affrontements sporadiques opposent les rebelles du M23 à des groupes armés se présentant comme patriotes.
(AFP)