Dans le cadre du Projet d’appui et de renforcement de la participation citoyenne des personnes vivant avec handicap (PVH) au processus électoral inclusif en RDC, la Coordination provinciale de la Fédération nationale des associations des personnes handicapées (FENAPHACO-HANDICAP/CONGO), a organisé au Centre Caritas de la 13ème rue/Limete, une session de renforcement des capacités des coordonnateurs communaux de la FENAPHACO/ville-province de Kinshasa et leurs adjoints, sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux particuliers à l’handicap garantissant les droits civils, politiques et socio-économiques aux PVH.
Selon le Coordonnateur provincial de la FENAPHACO/ville-province de Kinshasa, M. Mayele Maku Jean, cette activité qui a connu l’appui financier et logistique de National Endowment For Democracy (NED) et World Movement for Democracy, est organisée dans le but d’outiller tous les communaux de la FENAPHACO de toutes les 24 commune de la ville-province de Kinshasa récemment nommés, sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux relatifs aux droits des personnes handicapées. « Plusieurs personnes vivant avec handicap ne connaissent pas leurs droits et ne savent pas les défendre. D’où cette session de renforcement des capacités en faveur des nouveaux coordonnateurs communaux de la FEBAPHACO, afin de leur permettre de mieux défendre leurs droits et intérêts ainsi que ceux de leurs bases respectives », a-t-il expliqué, avant de dire sa satisfaction sur le déroulement de ladite session.
Pour sa part, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, Coordonnateur national de la FENAPHACO qui a animé la session, a mis l’accent sur la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relative aux droits des personnes handicapée en Afrique, la Loi-type africaine sur le handicap et la Loi organique portant promotion et protection des droits des personnes vivant avec handicap en RDC.
L’objectif poursuit-il, est de leur permettre de bien exercer leurs fonctions en faisant la bonne défense de leurs membres et ce, à travers les activités de plaidoyer dans leurs différentes communes. « Je suis satisfait de la manière dont cette session s’est déroulée du fait que tous les participants ont satisfait au test qui leur a été soumis. Ce qui laisse croire qu’ils sont désormais bien outillés pour exercer leurs fonctions », a fait savoir Me Pindu.
A une question sur la différence entre les instruments non contraignants et contraignants, Me Pindu explique qu’à travers les instruments non contraignants, l’Etat n’agit que selon ses bonnes intentions et non par obligation ; tandis que pour les instruments contraignants, les Etats ont l’obligation de faire la promotion des personnes vivant avec handicap et de leur faire jouir leurs droits. Dans ce dernier cas, l’Etat a même l’obligation de fournir un rapport au niveau international sur son implication dans les droits des PVH. En cas de non application, l’Etat est soumis à présenter tous les deux ans, le rapport initial sur la mise en œuvre desdits instruments et tous les quatre ans, la présentation d’un rapport périodique, afin d’être évaluer sur lesdits instruments juridiques soit par les Nations Unies (instruments juridiques internationaux), l’Union africaine (instruments juridiques régionaux).
En outre dit-il, les organisations des personnes vivant avec handicap ont aussi le droit de présenter le rapport alternatif ou parallèle de la société civile, sur la mise en œuvre de ces différents instruments. Dans ce cas, les Nations Unies ou l’Union africaine évaluent et formulent en cas de de non-application, certaines recommandations au niveau des gouvernements, visant à faire jouir aux PVH leurs droits. En cas de récidive, les Nations Unies ou les organisations internationales peuvent suspendre leurs appuis et/ou subventions en faveur des PVH des pays qui ne se conforment pas aux règles.
Chapeau bas au gouvernement
Par ailleurs, Me Pindu a affirmé que le gouvernement de la RDC a excellé par rapport aux instruments juridiques internationaux, à travers le dépôt il y a quelques jours, du rapport initial sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées au Comité des droits des personnes handicapées à Genève. « Nous attendons que la RDC soit programmée pour qu’elle soit examinée par les Nations Unies sur les progrès réalisés par rapport aux questions des PVH en RDC », a-t-il expliqué, avant de reconnaître quelques avancées sur la question du handicap en RDC, notamment la nomination d’un ministre Délégué en charge des PVH ; la présence d’une PVH au niveau de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) à l’Assemblée plénière avec rang de vice-ministre ; le vote de la Loi organique portant promotion et protection des droits des personnes vivant avec handicap… « Il reste certes beaucoup à faire, mais nous allons poursuivre le combat à travers des plaidoyers, afin d’amener le gouvernement de la république, à pouvoir respecter correctement tous les instruments juridiques portant protection des droits des PVH », a ajouté le Coordonnateur national de la FENAPHACO.
José Wakadila