Fatigué et épuisé d’une longue maladie, Ne Muanda Nsemi est décédé le mercredi 18 octobre 2024 à Kinshasa.
Alors que la famille n’a pas encore donné des détails sur la nature de sa maladie, ce sont plutôt des sources médiatiques qui avaient annoncé cette disparition qui serait arrivée à la mi- journée. Une très mauvaise nouvelle certes pour ses proches et surtout ses nombreux adeptes.
Certaines indiscrétions font état que Zacharie Badiengila serait en réanimation pendant plusieurs jours au centre médical Monkole situé dans la périphérie de la capitale congolaise.
Fondateur de Bundu Dis Kongo en 1986, Ne Muanda Nsemi dont le nom signifie en Kikongo ‘ esprit créateur , avait exercé une influence inouïe sur ses suiveurs à cause de son engagement envers les valeurs traditionnelles et spirituelles
Pour plusieurs congolais, l’origine de son engagement est demeurée floue jusqu’à sa mort.
De son vivant Zacharie Badiengila avait avoué avoir eu des visions divines. Ce qui le poussait à se considérer comme héritier spirituel du Prophète Simon Kimbangu et héritier politique du premier président du Congo Kinshasa, Joseph Kasa -Vubu, deux personnages ayant marqué énormément marqué l’histoire de la République Démocratique du Congo et originaires comme le défunt du Kongo central.
Quid de Zacharie Badiengila alias Ne Muanda Nsemi ?
Né le 24 Mers 1946 dans son village ancetrale de Nsuku Malambo, Secteur de Mongo Luwala, Territoire de Luozi dans le Kongo central.
Il était issu de l’union conjugale de Thomas Nsemi et Mpolo Ngambi, dont il était le 6e de 7 enfants que comptait cette famille.
Marié, il était le père de 10 enfants. Chimiste de formation, il était employé comme chef du Laboratoire de Chimie de l’Office des Routes. Puis embauché à l’hôpital général de Référence de Kinshasa ( Maman Yemo) comme Chef du Secteur Bactériologique.
En 2006, il embrasse la carrière politique en se faisant élire comme député national à Luozi. Cinq après, il sera réélu dans député de la même circonscription sans battre campagne, renseignent certaines sources.
Devenu écrivain pour le besoin de la cause, Ne Muanda Nsemi avait écrit 13 ouvrages en Français et une centaine en Kikongo dans lesquels il s’est donné à cœur joie d’étaler sa pensée spirituelle pour Africains et sa sagesse Kongo.
Le leader attiré du mouvement politico religieux ‘ Bundu Dia Mayala ‘ n’a cessé de prôner et promouvoir la résurrection du Royaume Kongo tel qu’il s’étendait aux XVe siècle : De la République Démocratique du Congo au Gabon en passant par l’Angola et le Congo Brazzaville.
A l’annonce de sa mort, des hommages lui sont rendus dans les réseau sociaux pour louer sa Constance dans sa vision politico religieuse.
Maintenant, la grande question que l’opinion se pose est de savoir qui de ses adeptes pourrait continuer avec ses pensées et sa lutte pour la considération de l’homme noir ?
Pourrait-on déjà dire alors le défunt Ne Muanda Nsemi n’est pas encore enfoui dans la terre : Le Roi est mort, vive le Roi ?
Philippe Dephill Lipo