Dans le cadre du projet d’ éducation civique et électorale pour les élections démocratiques, transparentes et apaisées, appuyé par le CNCD 11. 11.11, la synergie des organisations de la société civile à savoir; l’ Agir pour des Elections Transparentes et Apaisées (AETA), la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) et le Comité National Femme et Développement (CONAFED), a organisé, mercredi 08 novembre 2023, une conférence de presse pour donner sa position par rapport à la campagne électorale précoce des candidats et candidates aux élections de 2023. C’ était à l’ Institut National Pilote d’ enseignement des Sciences de santé ( INPESS).
Ces organisations de la société civile dans une déclaration lue par Mme Jeanne Nzuzi du CONAFED, ont fait un constat qu’après la publication des listes définitives des candidats présidents de la République ; députés nationaux et députés provinciaux, il s’observe une certaine effervescence dans les rues de Kinshasa, particulièrement et dans certaines agglomérations des provinces. Des affiches, des banderoles, des panneaux géants affichent déjà des candidats avec des messages qui s’apparentent à une campagne électorale précoce en violation flagrante des dispositions légales et réglementaires (la loi électorale, le calendrier électoral)…Des candidats envahissent les espaces publics. Certains organisent et tiennent des meetings dans des lieux ouverts au vu et au su des autorités administratives. Les candidats envahissent des espaces publics ainsi que des médias traditionnels et des médias en ligne pour une campagne électorale qui va à l’encontre même de l’éthique et de la morale.
Certains utilisent des fonds publics pour battre une campagne précoce. D’autres par contre, plus fortunés, écrasent pratiquement leurs adversaires, sur le terrain avec des actions qui devraient en principe se dérouler durant la campagne électorale. Et dans la plupart de cas, des femmes candidates se sentent déjà étouffées faute des moyens conséquents. Des discours séparatiste aux connotations régionaliste et tribale incitant à la haine et à la violation sont propagés en longueur des journées par certains leaders politiques et même religieux menaçant la sécurité et la cohésion national du reste déjà fragile par le fait de la guerre d’aggression nous imposé injustement par le regime Rwandais au travers ses supplétifs terroristes du M-23. Pourtant, l’article 28 de la Loi n°22/029 du 29 Juin 2022 modifiant et complétant la loi n°06/006 du 9 Mars 2006, portant mesures d’application de la loi électorale, stipule que la campagne électorale est autorisée trente jours au maximum avant la date du scrutin et se termine vingt-quatre heures avant cette date. Et Le calendrier électoral de la RDC fixe la période de campagne électorale du 19 novembre 2023 au 18 décembre 2023 pour les élections générales à venir.
Avant cette période, toute campagne électorale est illégale. En outre, l’article 80 de la loi pré-citée prévoit des amendes allant de 200.000 à 2.000.000 de francs congolais pour toute personne qui s’engage dans une campagne électorale en dehors de la période légale.
Face à cette situation, l’AETA, la NSCC, l’ ASADHO et le CONAFED appellent donc à la Vice-primature en charge de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, de faire respecter les dispositions légales et réglementaires ; A la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI )et au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), d’appliquer et de faire appliquer les dispositions légales et réglementaires relatives à la campagne électorale. Aux candidates et candidats qui violent les dispositions légales et réglementaires du processus électoral en RDC, de respecter le calendrier électoral qui détermine la période et la durée de la campagne, soit un mois avant les scrutins.
Aux leaders des partis et regroupements politiques de sensibiliser leurs candidates et candidats respectifs à la tolérance politique et à la cohabitation pacifique entre les communautés afin de sauvegarder la cohésion et la concorde nationales. A la populations de dire non à tout discours séparatiste, incitant à la haine tribale et aux violences.
Le président national de l’ ASADHO, Me Jean Claude Katende a indiqué qu’ il est temps pour le peuple de sanctionner tout candidat qui fait la campagne précoce et les gens qui s’ activent aux messages de haine. « Pendant la campagne électorale proprement dite, notre conduite doit tourner autour de deux questions notamment sur le comportement des candidats, candidates par rapport à la loi et des acteurs sur terrain.
Jonas Tshiombela, le coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise, a insisté sur le caractère illégal de la campagne électorale précoce. Les candidats, futurs représentants du peuple sont appelés à faire appliquer les lois de la République et non le contraire.
Le secrétaire général de l’ AETA, Roland Mumbala a invité les candidats et candidates au sens de l’ éthique et de la morale.
Bibiche Mungungu