Si la question de la nationalité d’origine soulevée par le candidat président Noël Tshiana fait briller la toile au niveau national et international, la province de l’Ituri est depuis un certain temps secouée par l’ituricide au lieu de la méritocratie, malgré les efforts consentis par les personnes non originaires.
De la méritocratie à l’ituricide, une religion à suivre ou un héritage à vanter pour les Ituriens ?
Bien que le temps qui passe puisse parfois changer les sentiments et les humeurs sous d’autres cieux, ce dicton reste invariable pour la population iturienne, qui fait face à une difficulté considérée aujourd’hui comme un frein au développement de toute une province riche en ressources naturelles. En effet, il faut privilégier les originaires en toutes circonstances.
La méritocratie, qui consiste à placer la bonne personne au bon poste, est véritablement bafouée dans la société iturienne, qui est fragile comme un œuf dans la main d’un enfant. Cela semble être une religion que de nombreux Ituriens doivent suivre pour se valoriser face à chaque opportunité ou occasion qui leur est refusée.
Non seulement cela semble être considéré comme une religion, mais cela est parfois perçu comme un héritage que tout Iturien doit vanter, sous prétexte de défendre sa province d’origine.
Certains termes sont utilisés pour frustrer ceux qui viennent d’ailleurs, tels que les « jajambus » et les « watokachinis », traduisant ainsi une pensée discriminatoire.
Si certains ont perdu leur emploi pour ne pas être originaires, d’autres en ont gagné, qu’ils soient compétents ou non, tant que l’ituricide prédomine.
En somme, dans une société qui se veut sérieuse et développée, chacun doit se sentir à l’aise et mériter ce qu’il peut, afin de donner le meilleur de lui-même dans toutes les circonstances. Si cette conception de l’ituricide ne change pas aujourd’hui, il est inutile d’espérer un quelconque développement significatif pour la province minière de l’Est du pays.
Composé de vingt-six provinces et doté d’une richesse inépuisable, ce Congo, considéré comme un demi-continent, n’a pas le droit à l’erreur en ce qui concerne la cohabitation et la vie ensemble des Congolais sur l’ensemble du territoire national, car la cohésion sociale est fragile.
Patrick Ndibu Van