En RDC, au moins 44 millions d’électeurs doivent voter mercredi à la faveur des élections générales dont la présidentielle. Mais à l’approche du rendez-vous, le processus interroge. Et pour cause, la jurisprudence électorale dans le pays laisse perplexe.
« Nous allons dans un contexte électoral fragile avec des sentiments de frustration pour une partie des élections de 2018, et des défis pour d’autres par rapport aux élections de 2023, et je crois que la classe politique n’en a pas tenu compte. », explique Eric Nsenga, Coordinateur national de la mission d’observation du CEC.
Mais la méfiance n’est pas l’unique appréhension. Le volet logistique aussi inquiète dans un pays de 2,3 millions de km2 largement dépourvu d’infrastructures.
« Nous sommes dans un pays où il y a des coupures d’électricité tout le temps. Est-ce qu’il y a déjà des solutions ? Les batteries sont-elles chargées ? Donc, beaucoup de choses qui n’ont pas encore été clarifiées avant les 7 jours de l’élection. A cela s’ajoutent les problèmes de cartographie (électorale). Vous savez qu’aujourd’hui nous n’avons toujours pas de cartographie téléchargeable, alors que la cartographie permet de localiser les adresses physiques des centres et des bureaux de vote », s’interroge Eric Nsenga.
La commission électorale est engagée dans une course contre la montre pour déployer le matériel électoral. Alors qu’elle réclamait la semaine dernière aux autorités, quatre avions Antonov et dix hélicoptères pour acheminer de ce matériel. Des analystes se projettent aussi déjà sur la gestion du contentieux électoral éventuel.
« Avec 100 000 candidats à la présidentielle, des élections législatives nationales, provinciales et locales. Donc, l’échéance n’a pas changé, les institutions n’ont pas été changées, les ressources humaines sont les mêmes. Avons-nous imaginé les scénarios de contentieux si jamais il y avait des contestations des résultats ? Les juges, les tribunaux seront donc débordés », s’interroge encore le Coordinateur national de la mission électorale de la CEC. »,
Les élections vont aussi s’organiser « dans un climat délétère du fait de la situation militaire dans l’est ».
Théâtre depuis trois décennies de violences armées, la région connaît un pic de tension depuis deux ans, avec la résurgence du M23, une rébellion soutenue par le Rwanda qui occupe une partie de la province du Nord-Kivu.
Ces altérités n’entament en aucun cependant cas la détermination de la Céni. Les élections auront lieu le 20 décembre martèle son président, Denis Kadima.
(Avec Africanews)