Dehors les Fennecs d’Algérie dès le premier tour. Même échec pour la Tunisie. Exit le Maroc pourtant quatrième de la Coupe du monde. Eliminés également les Pharaons sortis par la RDC aux tirs au but. La trente-quatrième édition de la Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire ne déroge pas à la règle. Les équipes nord-africaines et notamment du Maghreb peinent à gagner. L’Egypte l’a fait en 2010 en Angola et le Maroc en 1976 en Ethiopie. Comment expliquer ce phénomène sportif surprenant ?
« J’ai échoué, c’est mon échec, pas celui des joueurs », déclarait le sélectionneur du Maroc Walid Regragui après l’élimination à San-Pédro contre l’Afrique du Sud (2-0) dès les huitièmes de finale de la CAN, alors qu’il avait fixé les demi-finales comme objectif minimum.
Quelques jours plus tôt Djamel Belmadi alors encore entraîneur des Fennecs regrettait lui surtout le manque de réalisme des joueurs après l’élimination au premier tour de la sélection nationale face à la Mauritanie battue 1 à 0. « Il y a des choses que je ne peux pas m’expliquer, on n’arrive pas à marquer alors qu’on a plein de situations, c’est une partie des mystères du foot… »
Pendant longtemps les équipes d’Afrique du nord expliquaient leur contre-performance en pointant du doigt l’état des pelouses de certains terrains. Et quand ce n’était pas le terrain c’était le climat jugé compliqué dans certains pays africains. Cette fois-ci le climat était acceptable et les pelouses ont tenu.
Hanif Ben Berkane, journaliste, spécialiste du football africain.
Deux discours mais un même résultat, une sortie prématurée de la compétition pour une nation majeure du football africain. « C’est un fait. En Afrique subsaharienne, les équipes du Maghreb n’y arrivent pas. Hormis le Maroc en 1976 dans une CAN un peu particulière puisqu’il s’agissait d’un classement par poule les équipes du Maghreb ont du mal à gagner en Afrique subsaharienne », explique Hanif Ben Berkane, journaliste spécialiste du football africain.
Une fin de cycle pour l’Algérie
Mais selon le journaliste cette édition est un peu différente. « Pendant longtemps les équipes d’Afrique du nord expliquaient leur contre-performance en pointant du doigt l’état des pelouses de certains terrains. Et quand ce n’était pas le terrain c’était le climat jugé compliqué dans certains pays africains. Cette fois-ci le climat était acceptable et les pelouses ont tenu », précise Hanif Ben Berkane.
Alors comment expliquer cette contre-performance des équipes du Maghreb ? » L’Algérie connaît une fin de cycle, une fin de génération. C’est la fin de l’ère Belmandi. Les Algériens ont remporté la CAN en 2019 en Egypte mais ils ont ensuité été éliminé au premier tour de la CAN au Cameroun pour être ensuite incapable de se qualifier à la Coupe du monde 2022″, décrit le journaliste.
Un plafond de verre mental pour le Maroc
La Tunise a une géneration moins talentueuse selon Hanif Ben Berkane. L’échec du Maroc devant l’Afrique du Sud (0-2)est par contre plus surprenant. « Walid Regragui a gagné avec cette équipe. Il s’est illustré à la Coupe du monde et notamment avec ce onze de départ. Et comme beaucoup d’entraîneurs qui gagnent il n’a pas désiré changer son équipe alors que certains de ses joueurs cadres étaient en méforme », explique Hanif Ben Berkane.
« Le Maroc a aussi une forme de blocage mental avec cette compétition. La sélection dans son histoire n’a gagné que trois matchs à élimination directe à la CAN. Il faudra travailler sur ce plafond de verre mental », estime le spécialiste du football africain.
La prochaine CAN se tiendra au Maroc. Avec Walid Regragui aux commandes de l’équipe marocaine ? Sans doute selon Hanif Ben Berkane. « La Fédération veut un coach marocain pour la prochaine CAN et il n’y a pas beaucoup d’alternatives à Walid Regragui. »
Via Tv5