Dans cette 30ᵉ édition de Mining Indaba 2024 à Cape Town en Afrique du Sud dont les travaux se sont ouverts, ce lundi 05 février 2024, la République Démocratique du Congo est représentée par le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Ce grand rendez-vous coïncide avec le début du second quinquennat du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, réélu avec plus de 73% des suffrages populaires.
Saisissant cette opportunité, le Chef du Gouvernement congolais, a dans son allocution à la cérémonie d’ouverture, défendu et vulgarisé la vision du Chef de l’État aux investisseurs du secteur stratégique des Mines.
Il est vrai que cette édition de Mining Indaba 2024 se tient dans un contexte particulier pour la République Démocratique du Congo. En effet, elle coïncide avec le début du second mandat du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, réélu en date du 20 décembre 2023.
Il lui a rendu un hommage mérité tout en remerciant au nom du gouvernement congolais, tous les pays amis, dont la République d’Afrique du Sud, qui ont rehaussé de leur présence la cérémonie d’investiture du 20 janvier dernier à Kinshasa. « Ceci témoigne de l’excellence des relations qu’entretient la République démocratique du Congo avec ses partenaires », a déclaré le Premier Ministre Sama Lukonde, en présence notamment du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Entrant dans la thématique de ces assises qui est « Tirer parti audacieusement des perturbations positives qui s’annoncent pour un avenir plus radieux de l’industrie minière africaine », le Chef du gouvernement congolais a informé l’assistance que la République Démocratique du Congo « poursuit courageusement l’implantation et le développement de la chaine de valeur des substances minérales », avec un accent particulier sur la transformation locale des produits miniers marchands afin de mieux répondre aux problématiques de « l’économie verte ».
Pour le Premier Ministre, il est indéniable que le modèle d’extraction-exportation évolue vers un modèle qui permette aux pays producteurs des minéraux de tirer des avantages comparatifs. Cette dynamique, selon lui, est susceptible de booster l’économie verte et circulaire sur le continent Africain.
Dès lors, il propose aux potentiels investisseurs que la RDC soit « partie prenante pour une stratégie de valorisation des substances minérales, y compris les rejets des différentes étapes de leur chaîne de traitement et/ou de transformation par le Recyclage » . Cela permettra, pense-t-il, « d’alléger la demande croissante en minéraux critiques » qui sont, du reste, des ressources non renouvelables.
« La RDC est ouverte à tout partenariat susceptible, (dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale), de l’accompagner dans la recherche, l’exploitation et la transformation au niveau local des minéraux de la transition énergétique. Nous ne le dirons jamais assez, notre pays s’offre à l’humanité toute entière comme un « Pays solution » au défi du réchauffement climatique de la planète et la « meilleure destination » des investissements pour la fabrication des batteries et des véhicules électriques », a-t-il lancé aux opérateurs miniers réunis à Indaba 2024.
Avec les données issues de l’étude de Blomberg NEF sur les opportunités d’investissement en RDC dans le secteur des Mines, le Premier Ministre a noté, par exemple, que l’installation d’une usine de 10.000 tonnes de précurseurs de batteries Manganèse – Nickel – Cobalt coûte 117 millions USD aux USA, 112 millions USD en Chine et 65 millions USD en Pologne, alors qu’elle ne coûterait que 39 millions USD en République démocratique du Congo d’après la même étude.
Dans cette même dynamique, pour être plus attractive et incitative, la RDC, a-t-il souligné, a initié plusieurs réformes dont la lutte contre la fraude et la corruption, notamment au travers la digitalisation des systèmes de paiement. Dans son rapport sur l’indice de perception de la corruption (IPC) pour l’année 2023 et publié mardi 30 janvier 2024, Transparency International a reconnu et salué les efforts de la République démocratique du Congo dans la lutte contre la corruption durant les cinq dernières années.
Avant de clore son discours, le Premier Ministre a appelé à une « exploitation minière Africaine rationnelle ». Comptant sur les retombées de cette 30ᵉ édition de Mining Indaba, il a émis le vœu que ces rencontres permettent de « concrétiser des projets communs d’envergure qui seront profitables à l’ensemble du continent africain ». « Mutualisons désormais, sans ménagement, nos expertises, nos richesses et nos talents, pour une Afrique plus forte », a-t-il conclu en invitant les investisseurs à visiter prochainement la RDC pour y découvrir les opportunités d’investissement dans le secteur minier.
La conférence Mining Indaba 2024 verra la participation de plus de 94 représentants de gouvernements de 71 pays. Les participants peuvent s’attendre à ce que les conversations portent sur le changement et le bouleversement nécessaires pour faire avancer l’industrie minière africaine.
Rappelons que « Investing in African Mining Indaba » est le plus grand événement d’investissement minier en Afrique. Ayant fait ses preuves en réunissant des ministres, des hauts représentants du gouvernement, des sociétés minières, des mineurs de petite et moyenne taille, des investisseurs, des services professionnels ainsi que des fournisseurs d’équipements et de services miniers. Mining Indaba est le lieu par excellence où l’on peut rencontrer tous les acteurs de l’industrie minière en Afrique et dans le monde.
Bibiche Mungungu