La nouvelle de sa mort est tombée comme un couperet mardi 06 février 2024. Godé Kalonji journaliste au quotidien La Tempêtes des Tropiques, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient de rendre l’âme à fleur de l’âge lundi 05 février 2024, laissant derrière lui une veuve éplorée et trois orphelins.
Selon plusieurs recoupements, le défunt Godé Kalonji souffrait du diabète. Ce qui l’empêchait même de porter des chaussures depuis un moment. Mais jusqu’à notre dernier reportage en rapport avec la publication du rapport de la Mission d’observation électorale (MOE) de la Voix des Sans Voix (VSV) sur les scrutins du 20 décembre 2023 au Centre Bondeko de Limete, rien ne présageait un déséquilibre de santé de sa part.
A en croire les témoignages de certains confrères contactés au sujet de la disparition brusque de celui que j’appelais affectueusement « Quodé » (C’est comme cela que l’appelait un autre rompu de la presse et défenseur des droits humains, Donatien Ngandu Mupompa, également décédé), Godé Kalonji a senti des douleurs au corps deux jours avant sa mort.
Au niveau de sa rédaction, nous avons appris que le défunt a échangé et postés des textes jusqu’à la veille de sa mort. Comme pour dire que la nouvelle de sa disparition a pratiquement bouleversé tout le monde, partant des membres de sa famille biologique, en passant par ses amis et connaissances, ses confrères journalistes, ses collègues défenseurs des droits humains (DDH) ainsi que tous les partenaires sociopolitiques qui l’ont côtoyé.
Un défenseur acharné des droits humains s’en est allé
Le journaliste Godé Kalonji fut l’un des défenseurs acharnés des droits humains en République démocratique du Congo. Il maîtrisait pratiquement tous les dossiers liés à ce domaine. C’est ce qui a fait de lui un proche collaborateur de Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO (Association africaine des droits de l’homme) et l’un des influents collaborateurs de la VSV, sans compter les autres Ong de défense des droits de l’homme existant sur toute l’étendue du territoire national.
Nous lui devons une fière chandelle pour nous avoir introduit dans le milieu des ONG de défense des droits humains, notamment les Amis de Nelson Mandela pour les droits de l’homme (ANMDH) ; ASADHO ; VSV… , pour ne citer que celles-là.
Au sortir de chaque reportage de la VSV à Matonge par exemple, il ne se passait pas des moments où nous devrions prendre un repas et partager quelque chose à boire, avant que chacun ne puisse se dépêcher dans sa rédaction pour produire son papier. « Ya José na biso, tika na ko futa » (Traduction : Ya José, laisse je vais payer la facture), me disait-il à plusieurs occasions que je m’empressai à payer la note de la consommation.
Ensuite, il avait l’habitude d’effectuer des achats en faveur de ses enfants qu’il chérissait tant. « Beau-frère tika na memela ba neveux na yo mua ba surprises. Eza ba occasions » (Beau-frère, laisse que j’apporte des cadeaux à tes neveux, car pareilles occasions n’arrivent pas souvent), me chuchotait-il, en rapport avec mes origines provinciales similaires d’avec son épouse, aujourd’hui veuve elle aussi, à fleur de l’âge.
Comme pour renforcer davantage nos connaissances en tant que défenseurs des droits de l’homme, la VSV a organisé au mois d’août 2023 à notre attention, une formation sur la « Documentation, suivi et rapportage des violations des droits de l’homme », une activité qui a regroupé 30 participants, dont quinze (15) personnes venues de la ville-province de Kinshasa ; trois (3) journalistes (choisis particulièrement par la VSV pour la circonstance) d’investigation (Godé Kalonji, José Wakadila et Aimé-Cyprien Dionso Nsele) ainsi que seize (16) personnes sélectionnées dans huit (8) provinces du pays, soit deux personnes, dont un journaliste par province.
Un modèle d’amour envers les prochains
A l’époque où Dr. Denis Mukwege était mal compris par le pouvoir de Joseph Kabila, les quotidiens La Tempête des Tropiques et La Référence Plus furent parmi les médias qui relayaient toutes les informations en faveur de ce réparateur des femmes violées avec les plumes de feu Godé Kalonji et José Wakadila. A dire vrai, c’est fut toujours lui qui m’embarqua dans cette aventure qui malheureusement n’a pas connu d’issue heureuse.
De tout ce qui précède, je garderais encore longtemps de Godé Kalonji, le souvenir d’un confrère qui souhaitait le bonheur de ses pairs journalistes. A ce sujet, il m’embarquait le plus souvent, dans des combines susceptibles de nous tirer de la disette. C’est la raison pour laquelle je descendais par moment, à la rédaction du journal La Tempêtes des Tropiques sur le Boulevard du 30 juin, où Godé Kalonji a mouillé sa plume durant des longues années, pour obtenir une collation (souvent modeste, mais significative), pour un travail réalisé sur sa demande.
Même chose pour le combat mené avec Godé Kalonji, en faveur de l’homme d’affaires Serge Kasanda Lusamba (Serkas), en rapport avec des immeubles qu’il avait acquis à travers une vente publique, et pour lesquels le gouvernement congolais devait lui rembourser son argent. Comme pour souligner qu’en dehors de ses capacités d’aimer son prochain, Godé Kalonji fut un grand combattant pour des causes réelles.
Adieu Godé Kalonji wanyi. Adieu Godé Kalonji wetu. Et que ton âme repose dans la paix du Christ.