Lors de la rencontre, du mercredi 07 Février, entre RDC et la Côte d’Ivoire dans le cadre de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), la Confédération Africaine de Football (CAF) et son partenaire officiel Canal Plus n’ont pas voulu délibérément diffuser des images des supporters congolais arborant des messages de paix en soutien aux victimes des atrocités à l’Est de la RDC.
Cette décision de la Confédération Africaine de Football (CAF) de ne pas diffuser les images des supporters congolais arborant des messages de soutien aux victimes des atrocités à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) a suscité un vif mécontentement.
En effet, les supporters congolais présents dans le stade ont affiché des banderoles avec des messages tels que « Stop Violence à l’Est », « Il y a génocide à l’Est de la RDC », « Rwanda is Killing », « Paix à l’Est de la RDC », « Plus jamais seuls », « Stop Génocide à l’Est « , « Je suis Goma »,…
Malgré l’initiative de ces supporters et même le geste solidaire des joueurs de l’équipe nationale de la RDC, les réalisateurs ont choisi de ne pas diffuser leurs images tout au long de ce match important.
Cependant, la décision des réalisateurs de ne pas diffuser ces images a suscité des interrogations et des critiques.
En outre, les joueurs de l’équipe nationale de la RDC, les Léopards, ont porté des brassards noirs en solidarité avec les victimes des violences provoquées par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda de Paul Kagame. Ils ont également rendu hommage aux victimes pendant l’hymne national.
Cette situation a conduit à des questionnements légitimes sur la raison pour laquelle de tels messages de paix et de soutien dérangeraient la CAF et son partenaire français, Canal Plus.
Certains observateurs ont émis l’hypothèse d’une éventuelle complicité ou d’une pression extérieure, estimant que le Rwanda savait sûrement que la RDC profiterait de ce match pour afficher des banderoles arborant des messages de paix dénonçant ainsi l’agression rwandaise. Le Rwanda aurait juste payé une agence de relations publiques laquelle à son tour décalerait avec Canal plus pour défendre la réputation de son client qu’est le Rwanda.
Ces événements soulignent la nécessité d’un examen approfondi des enjeux entourant la liberté d’expression et la visibilité des causes humanitaires, en particulier dans le contexte des événements sportifs internationaux. Cela soulève également des questions sur l’indépendance éditoriale et la responsabilité des diffuseurs vis-à-vis des enjeux sensibles et des questions humanitaires.
Il sera intéressant de voir comment cet incident va influencer les discussions sur la relation entre les événements sportifs internationaux, la politique et les enjeux mondiaux, et s’il entraînera des mesures concrètes pour garantir que de telles voix ne soient pas réduites au silence à l’avenir.
Signalons que les combats entre la rébellion du M23 soutenu par le Rwanda et les forces gouvernementales se sont intensifiés mercredi et ont fait au moins 6 morts, dans l’est de la République démocratique du Congo autour de Sake, cité considérée comme stratégique sur la route de la grande ville de Goma. Ces derniers jours, les affrontements dans le territoire de Masisi, à l’ouest de la capitale provinciale du Nord-Kivu ont provoqué de nouveaux déplacements de populations et fait des dizaines de blessés acheminés dans des centres de santé débordés.
El.B.