Les animaux sauvages (rats, écureuils, primates non humains, chauves-souris…) constitueraient le réservoir des pathogènes à l’origine des maladies zoonotiques et dont la transmission à l’homme peut se faire par contact direct avec les potentiels réservoirs lors de la chasse, du dépeçage, de la préparation ou par contact avec les fluides corporels des animaux sauvages précités.
Et depuis 4 décennies, la RDC est confrontée à plusieurs épidémies des maladies zoonotiques ayant pour origine, la faune sauvage, avec des impacts négatifs sur la santé publique. Et à ce jour, la RDC ne dispose d’aucun dispositif de surveillance des maladies prioritaires identifiées dans la faune sauvage.
C’est dans cette optique que la FAO avec l’appui financier de l’USAID (Agence américaine pour le développement international) et en collaboration avec le ministère de la Pêche et de l’Élevage et celui de l’Environnement et Développement Durable (EDD), organise du 21 au 26 février 2024 au centre d’événements » En Vrac » dans la commune de Mont-Ngafula, un atelier d’élaboration du Manuel de surveillance pour les maladies de la faune sauvage.
Cet atelier a pour objectifs spécifiques, de présenter un aperçu sur le fonctionnement d’un système optimal de surveillance des maladies zoonotiques dans la faune sauvage ; faire un condensé sur les 6 maladies zoonotiques prioritaires ; faire un état des lieux de la surveillance des maladies zoonotiques prioritaires dans la faune sauvage ; mettre à jour les outils de collecte des données zoo sanitaires dans la faune sauvage ; élaborer un manuel de surveillance des maladies de la faune sauvage, en tenant compte de l’approche » Une Santé » et valider et diffuser ledit manuel de surveillance.
Selon Dr. Brice LAFIA, vétérinaire et Chef d’Equipe d’ECTAD/FAO (Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontalières) en RDC, ce document permettra à la RDC, de renforcer la surveillance des maladies zoonotiques à l’interface homme -animal-environnement.
Il estime par ailleurs que, un système ne peut-être durable qu’à travers une appropriation. » Une fois que cet aspect des choses est pris en compte par le gouvernement, l’accompagnement et la mise en œuvre suivent automatiquement « , a souligné Dr. Brice LAFIA.
A noter que cet atelier met aux prises les experts de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature), ceux du ministère de l’EDD, du ministère de la Pèche et de l’Elevage (Service d’épidémiosurveillance) ainsi que les experts de la plateforme » Une Santé « .
Lutter contre la résistance aux antimicrobiens
Dans un autre chapitre, la FAO organise au même endroit toujours avec le soutien de l’USAID et en collaboration du ministère de la Pêche et de l’Élevage, un atelier sur la mise en place d’un système de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) avec la participation des acteurs de la santé animale, ceux des services de surveillance et de lutte contre les maladies ainsi que ceux qui oeuvrent dans les laboratoires de santé animale et vétérinaire au niveau des facultés de médecine vétérinaire.
Pour Dr. Tatiana Banze, médecin vétérinaire au sein du ministère de la Pêche et de l’Élevage et Chef de Laboratoire de bactériologie au Laboratoire vétérinaire central de Kinshasa, la surveillance est considérée comme l’une des pièces maîtresses, car elle peut fournir des informations cruciales pour soutenir les actions appropriées de lutte contre la RAM, parmi lesquelles, la bonne utilisation des antimicrobiens (UAM).
A en croire Dr Tatiana, la tenue de cet atelier entre dans la droite ligne de la mise en place d’un système de surveillance de la RAM, d’abord d’une manière sectorielle, c’est-à-dire dans tous les secteurs, en particulier en santé animale.
Elle rappelle à ce sujet, que quelques activités ont déjà été réalisées, notamment l’élaboration d’un guide, lequel nécessite d’autres documents en annexe, surtout qu’il existe des conséquences dans le cadre de la RAM, notamment à travers la résistance des microbes.
Pour cela, Dr Tatiana pense qu’il y a des principes, des normes et des pratiques à respecter, pour la simple raison que, les animaux que l’on mange, ne soient pas à la longue, des sources de transmission des germes de résistance, qui à la longue, fera en sorte que l’homme ne soit pas traité. » C’est donc l’importance de cet atelier qui se penche sur l’élaboration des outils qui aideraient tous les acteurs impliqués dans la surveillance, de s’en imprégner, afin de faciliter la collecte des données, lesquelles aideront l’autorité à prendre des décisions adéquates pour orienter non seulement les décideurs, mais aussi les prescripteurs, notamment ceux qui soignent les animaux de rente sur terrain.
A savoir
Ce deux ateliers se tiennent conformément au Programme de soutien au plan d’action sanitaire mondiale (GHS), financé par l’USAID, et mis en œuvre par la FAO, à travers son Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontalières (ECTAD), lequel comporte six paquets d’actions à savoir : les maladies zoonotiques (PZD) ; la surveillance (SURV) ; la biosecurité et la sureté biologique (BSS) ; le système national de laboratoire (NLS) ; le renforcement des capacités des ressources humaines (WD) et la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Le GHS vise trois principaux objectifs dont : prévenir les épidémies évitables ; détecter précocement les menaces (maladies prioritaires) et répondre rapidement et efficacement aux menaces.
José Wakadila