La République Démocratique du Congo a, à travers le ministère de la Pêche et Elevage en appui avec la FAO, introduit depuis 2021, l’application EMA-i dans son système national de surveillance dans le but de renforcer le système de surveillance des maladies animales émergentes ou réémergentes à fort impact.
En fait, cet outil EMA-i (Event mobile application) permet aux services vétérinaires, particulièrement au service National d’épidémiosurveillance (SENES), d’augmenter considérablement tant la qualité que le nombre des rapports zoo- sanitaires reçus des vétérinaires et professionnels de terrain, mais également d’améliorer la communication entre les acteurs du réseau de surveillance et de disposer des données zoo-sanitaires fiables en temps réel.
De ce fait, cette application dans sa première version, a révélé quelques insuffisances qui ont permis aux experts des services utilisateurs du Ministère de la Pêche et Elevage et ceux de la FAO, de se réunir autour d’une même table, afin de discuter et de trouver les voies et moyens, en vue d’atteindre la performance voulue dans le domaine de la surveillance épidémiologique.
C’est pour cette raison qu’un atelier d’évaluation de l’implémentation de l’application EMA-i et de formation sur la nouvelle version EMA-i+ et EMPRES-I+, a été lancé lundi 08 avril 2024 au Cercle Elais à Kinshasa/Gombe.
C’est Mme Pascaline MBANGU KIKUMBI, Secrétaire Générale au ministère de la Pêche et Elevage, qui a lancé officielle les travaux de cet atelier qui vise six (6) grands objectifs.
Il s’agit notamment de :
- Faire un état des lieux de la mise en œuvre du EMA-i en RDC ;
- Présenter la nouvelle version de l’application EMA-i (EMA-i+) ;
- Discuter et convenir des paramètres à prendre en compte pour étendre EMA-i+ au secteur de la faune sauvage et personnaliser l’application en fonction des besoins du pays ;
- Définir une stratégie d’intégration des données zoosanitaires collectées par le SENES avec celles qui proviendraient de la faune sauvage et du secteur privé ;
- Définir la stratégie et la feuille de route pour la migration de EMA-i vers EMA-i+ en RDC et afin,
- Former les formateurs nationaux et les famillariser avec le changement introduits dans le système EMA-I+.
60,3 % des maladies infectieuses est d’origine animale
Prenant la parole au nom du secrétaire général à l’Environnement et Développement Durable empêché, Mr Patrick Maendeleo, à fait savoir que selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la majorité des maladies infectieuses émergentes ou re-émergentes affectant l’homme, ont une origine animale et la plupart d’entre elles, soit 71,8%, proviennent de la faune sauvage.
Pour lui, ces facteurs placent la RDC au point chaud pour les maladies zoonotiques émergentes ou re-émergentes.
En effet, Mr Patrick Maendeleo, fait allusion à des foyers de la maladie à virus Ebola ou encore à l’épidémie en cours de Monkeypox.
Un Atelier qui entre dans le Programme ECTAD
Il sied de signaler que cet atelier a été mise en oeuvre par le Centre d’urgence des Maladies Animales Transfrontalières de la FAO (ECTAD/FAO) et durera 5 jours, soit du 8 au 12 avril 2024.
Dans ce même ordre d’idées, Mme Pascaline Mbangu Kikumbi à dans ses propos, saisi l’occasion pour exprimer sa reconnaissance envers la FAO, à travers le programme ECTAD, pour l’appui très important et significatif qu’elle ne cesse d’apporter au sein de son ministère, mais également sur le plan de l’appui institutionnel, du renforcement des capacités des agents ainsi que les équipements, matériels et autres outils de travail.
A son tour, M. Essotina Tchagnaou, qui a pris la parole au nom du Représentant-résident de la FAO/RDC, M. Aristide Ongone Obame, a précisé qu’à ce jour, 23 des 26 provinces de la RDC utilisent l’application EMA-i pour la surveillance des maladies animales, et cela, avec plus de 255 agents formés, y compris ceux pris en charge par le projet REDISSE, qui est financé par la Banque Mondiale.
Résultats attendus
M. Essotina Tchagnaou a laissé entendre que l’outil EMA-i à permis aux services vétérinaires à travers le service National d’épidémiosurveillance, d’atteindre les résultats probants notamment :
(1) l’augmentation considérable du nombre de rapports zoosanitaires reçus des vétérinaires et paraprofesionnels de terrain ;
(2) l’amélioration de la communication entre acteurs du réseau de surveillance ;
(3) l’amélioration de la réactivité des services vétérinaires face aux alertes sanitaires et ;
(4) la mise à disposition des données zoosanitaires en temps réel, à partager avec les autres secteurs dans le cadre de l’opérationnalisation de l’approche » Une Santé »
José Wakadila et Science Kinkobo