Une réunion d’échanges de plaidoyer a eu lieu le week-end dernier au bureau de la MONUSCO entre la délégation de la FENAPHACO (Fédération nationale des associations des personnes vivant avec handicap en RDC) conduite par son coordonnateur national, Me Patrick Pindu-di-Lusanga et Mr Bruno Le Marquis, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC et Coordonnateur résident des Agences du système des Nations Unies et coordonnateur des situations humanitaires en RDC.
Selon Me Patrick Pindu, la FENAPHACO est venu faire le plaidoyer sur la situation humanitaire des personnes vivant avec handicap (PVH) dans les zones des conflits armés, notamment les difficultés que vivent ces personnes ainsi que les conséquences de ces conflits armés vis-à-vis des PVH se trouvant dans les Nord et le Sud–Kivu, le Tanganyika, l’Ituri et une partie de la province de Mai-Ndombe et celle du Kwango.
Parmi les difficultés qu’éprouvent les PVH dans les zones des conflits armés, Me Pindu a parlé du non-accès à l’éducation pour les enfants et les jeunes PVH ; non-accès aux services de santé et à l’assistance humanitaire ; manque de communication pour des personnes sources et malentendantes, par manque d’interprètes des langues des signes ; manque des programmes d’assistance humanitaire spécifiques aux PVH ; la non prise en compte des besoins des PVH par les programmes d’assistance humanitaire qui existent ; la non-participation et la non prise en compte des PVH dans la gestion des aides humanitaires ; la non-scolarisation des enfants handicapés et les enfants dont les parents sont des PVH ; la majorité des PVH n’ont pas des bâches et dorment à la belle étoile…
L’occasion était également donné à Me Pindu, d’expliquer au Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC, l’impact et les conséquences de ces conflits armés pour les PVH, dont l’aggravation de la pauvreté qui agit négativement à l’accessibilité de la population et des PVH en particulier en soins de santé de base ; des violations des droits de l’homme, notamment les PVH, suivies des tueries qui ne sont jamais dénoncées ni dans les rapports publiés par des Ong internationales, la MONUSCO, les Agences du système des Nations Unies et moins encore les Ong humanitaires et celles de défense des droits de l’homme qui sont sur le terrain. Ce qui fait qu’au lieu d’avancer, les PVH ne font que reculer à cause de ces conflits armés.
Des conséquences qui réduisent les chances des PVH
Dans le lot des conséquences, Me Pindu a ajouté également le taux de chômage élevé chez les PVH ; le manque d’équipements de mobilité (fauteuils roulants, tricycles, cannes blanches, prothèses des orthèses…) ; la destruction des initiatives des PVH ; l’augmentation de nombre des PVH ; la malnutrition chez les PVH ; les viols des femmes et jeunes filles vivant avec handicap ; le nombre croissant des orphelins des enfants dont les parents PHV sont décédés ; le taux élevé de la mendicité chez les PVH ; nombre élevé des déplacés PVH qui vivent sans aide du gouvernement et de la communauté internationale.
Il s’agit aussi de l’abandon des PVH par les autorités étatiques ; la recrudescence de plusieurs maladies invalides dont les amputations sur les PVH ; le non-respect par le gouvernement, des instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux, garantissant la protection des PVH dans les conflits armés, notamment la Résolution 2475 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, qui protège les droits des personnes handicapées dans les conflits armés, les crises humanitaires et les catastrophes naturelles.
En outre a-t-il dit, les PVH vivent des épreuves trop dures plus que d’autres personnes. Et par leur mobilité réduite, ils en paient le prix double de leur vulnérabilité et de la pauvreté. Les déplacements massifs des populations suite à ces guerres, ont engendré un taux croissant des analphabètes PVH, impactant négativement sur leur éducation et formation professionnelle.
Tout compte fait, Me Pindu estime que ces conflits armés et les guerres à répétition à l’Est de la RDC, a non seulement des conséquences néfastes sur la vie des PVH, mais a aussi aggravé leur situation socio-économique. Ils sont également à la base des nouvelles situations du handicap. « En effet, ces guerres a également occasionné beaucoup d’handicapés dans toutes ces parties du pays précitées », a expliqué le Coordonnateur national de la FENAPHACO, ajoutant que plusieurs PVH ont perdu leur vie, par manque d’une politique de protection de la part du gouvernement et de la communauté internationale.
A ce jour, Me Pindu a dénombré plus de 250.000 PVH tuées à cause de ces guerres et conflits armés, mais sous un silence totale.
Dans sa réaction, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Bruno Le Marquis, a promis de faire parvenir les préoccupations de la FENAPHACO auprès de toutes les autorités du pays ainsi qu’aux responsables des agences du système des Nations unies et ceux des Ong humanitaires. Il a également promis que la FENAPHACO sera impliqué dans tout le travail que fait l’équipe humanitaire-pays au niveau des zones des conflits armés, afin que la voix des PVH soit portée au plus haut niveau, pour que l’assistance humanitaire soit acheminée d’une manière spécifique envers les PVH.
José Wakadila