Le ministère des Ressources Hydrauliques et Électricité, à travers la Cellule d’Exécution des Projets (CEP-O), a officiellement lancé, le mercredi 08 mai au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, le Programme d’Accès aux Services d’Eau et d’Assainissement (PASEA). Un programme qui vise à accroître l’accès aux services de base d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans certaines provinces de la République Démocratique du Congo et renforcer les capacités des secteurs public et privé à fournir des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.
Dans son mot de bienvenue, le Secrétaire Général aux Ressources Hydrauliques et l’Électricité, Monsieur MONGO PASI, a fait savoir que l’accès à l’eau potable constitue une des priorités de l’action gouvernementale.
Pour le Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la RDC, Monsieur Albert Zeufack, ce programme phare pour le secteur de l’eau et de l’assainissement en République Démocratique du Congo comprend plusieurs phases avec une enveloppe prévisionnelle de 1, 250 milliard de dollars. La première phase de ce programme bénéficie d’un financement de 400 millions de dollars pour les provinces du Kasaï, Kasaï-Oriental, Kasaï-Central et Kwilu. Et cela s’inscrit dans le partenariat stratégique entre le gouvernement de la RDC et la Banque Mondiale consistant à orienter les financements de la Banque mondiale vers des projets ayant un impact direct substantiel sur les populations.
« L’eau, c’est la vie, mais le manque d’eau ou l’eau mal gérée détruit. Il est donc important que cet objectif d’apporter de l’eau potable, mais aussi des conditions d’assainissement à toutes les populations de la RDC soit au cœur de toute action gouvernementale« , a déclaré le Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la RDC.
À l’en croire, 64 millions de personnes, soit 61% de la population de ce pays, n’ont pas accès à l’eau et environ 84% de la population n’a pas accès à l’assainissement de base. Dans les milieux ruraux, seulement 17% des ménages ont accès à l’approvisionnement en eau potable de base et 9% à l’assainissement de base…
« Le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement est un facteur déterminant qui contribue aux taux élevés de retard de croissance pour environ 42% des enfants. L’accès au WASH (eau, assainissement et hygiène) dans les zones rurales se traduit par des taux de retard de croissance beaucoup plus élevés chez les nourrissons dans les zones rurales que dans les zones urbaines, avec environ 20% en zones urbaines contre 31% en zones rurales« , a-t-il souligné.
En outre, il a estimé que le manque d’eau potable contribue à plomber l’avenir des générations futures au Congo. Plus grave chez les filles et chez les femmes touchées par le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement.
« Il en résulte des journées d’école manquées par les filles, des mauvais résultats d’apprentissage et des risques accrus pour la santé maternelle. Les filles et les femmes qui passent beaucoup de temps à aller chercher de l’eau, parfois à des sources très éloignées, sont confrontées aussi à des risques tels que les violences basées sur le genre. Les jeunes filles sont violées parce qu’elles sont allées chercher de l’eau à des distances éloignées« , a déclaré Monsieur Albert Zeufack.
Pour lui, l’appui de la Banque mondiale au programme WASH bénéficiera à plus de 15 millions de personnes d’ici 2034 à travers trois projets. A savoir : Kin Elenda, AGRI et PASEA.
Pour sa part, le ministre en charge du numérique, le Professeur Eberande Kolongele, au nom du ministre des ressources hydrauliques et d’électricité, Olivier Mwenze, a fait savoir qu’il faudra relever le défi de donner accès à l’eau potable à près de 3 millions de personnes et ainsi donner accès aux services d’assainissement à 2 millions de personnes. Et pour atteindre ces résultats, le ministre du numérique estime qu’il faut se mettre au travail dès à présent avec dévouement.
A l’en croire, les différentes phases de ce projet nécessitent une implication de tous les acteurs. « Le Programme PASEA, qui suit une approche multiphase, est une première expérience de financement de la Banque mondiale dans le secteur de l’eau et de l’assainissement en milieu rural dans notre pays. Il faudra à tout prix réussir la mise en œuvre de sa première phase pour amener notre partenaire, la Banque mondiale, à poursuivre avec les autres phases dont la deuxième va concerner cinq nouvelles provinces, à savoir, Kongo-Central, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et Lomami », a fait savoir le ministre du numérique, Eberande Kolongele.
Parmi les bénéficiaires de la première phase de ce projet, le gouverneur sortant de la province du Kasaï, Dieudonné Mpieme a indiqué que le projet PASEA sera salutaire pour la population du Kasaï.
« Dans notre programme de gouvernement, nous avions déjà anticipé ce projet en réfléchissant non seulement aux possibilités que nous pouvons apporter à ce type de projet mais aussi à préparer nos populations à faciliter l’installation et surtout la compréhension du projet, ce qui faciliterait pratiquement sa réalisation« , a-t-il indiqué.
Dans cette perspective, le gouvernement de la République et la Banque mondiale ont officialisé leur collaboration en signant la Charte du programme d’accès aux services d’eau et d’assainissement (PASEA) pour concrétiser ce projet.
Il y a lieu de noter que la première phase du projet PASEA est financée à 100% par la Banque mondiale pour un montant de 400 millions de dollars américains, et elle couvre quatre provinces : Kwilu, Kasaï, Kasaï Oriental et Kasaï Central. Cette phase s’étend de 2023 à 2028. La deuxième phase concerne les provinces du Kongo-Central, Lomami, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, avec un soutien financier de 400 millions USD de la Banque mondiale et 100 millions USD des partenaires. La troisième phase englobe d’autres provinces pour un montant de 200 millions USD sur la période allant de 2028 à 2033.
Eldad Bwetusanga