La forte chaleur qui se fait sentir ces derniers jours en République Démocratique du Congo en général et dans la province de la Tshopo en particulier est devenue un casse-tête pour les ressortissants de cette province.
Loin de prendre leur mal en patience, les Tshopolaises et Tshopolais délient leurs langues et pointent du doigt, sans preuve à l’appui, la tour à flux de Carbone de Yangambi, une cité située à plus ou moins 95 kilomètres de Kisangani, d’être à la base de la hausse de cette température ressentie aujourd’hui.
Comme si cela ne suffisait pas, une certaine opinion populaire locale ose même estimé que les autorités du pays auraient secrètement vendu la fraîcheur du pays aux pays européens moyennant des millions ayant pris une destination occulte.
Un essai d’analyse de ces opinions non fondées des uns et des autres attesteraient que cette tour à flux de Carbone de Yangambi ne serait plus la bienvenue dans cette partie de la République Démocratique du Congo. On devrait tout simplement la détruire.
Contactés, des Scientifiques affirment que ces rumeurs indécentes et persistantes liées à cette accusation résultent tout simplement du manque d’informations sur le rôle que joue cette tour à flux de Carbone de Yangambi
En effet, le tour à flux installé à Yangambi, Province de la Tshopo, ne transporte pas l’air frais de Kisangani en Europe pour occasionner cette hausse de température. Son rôle principal est de collecter des données sur l’évolution de la biosphère locale, aidant ainsi à mieux comprendre l’écosystème forestier crucial du bassin du Congo, a fait savoir un enseignant et chercheur à l’université de Kisangani.
Et de renchérir : « Cette tour mesure plutôt les échanges de matière et d’énergie, contribuant à évaluer la productivité nette de l’écosystème ».
Pour des Environnementalistes, cette tour à flux de Carbone installée à à Yangambi est essentielle pour la recherche et la gestion du patrimoine forestier régional. Mais, elle ne transporte pas l’air de Kisangani en Europe.
Haute de 55 mètres dont 15 mètres au-dessus du couvert forestier, la tour à flux de Yangambi avait été érigée dans le but de combler le déficit de données sur l’importance des forêts humides africaines dans la capture des émissions mondiales de carbone.
Toutes les données produites seront ouvertes et gratuites pour la communauté scientifique nationale comme internationale.
Selon l’Ecole Régionale Post Universitaire d’Aménagement et de Gestion intégrés des Forêts et Territoires tropicaux, ERAIFT, une Ecole régionale, placée sous l’égide de l’UNESCO, cette tour à flux de Yangambi mesurant le niveau des gaz à effet de serre (CO2, N2O et CH4) est installée et opérationnelle au sein de la réserve de biosphère de Yangambi. Ses données bénéficieront à la communauté scientifique nationale et internationale.
En dépit des explications hautement scientifiques que les ‘ connaisseurs ‘ s’époumonent pour convaincre l’opinion ignorante, force est d’admettre que la campagne de désinformation quant à ce a tellement pris de l’ampleur.
Ce qui a amené Madame Eve Bazaiba Masudi, Vice-Premier ministre chargé de l’environnement et Développement durable à réagir également pour apporter de l’éclairage en tant que politique.
A travers une publication sur son compte X (anciennement Twitter), elle a appelé à la compréhension du rôle et de l’importance de la tour à flux de Yangambi à travers un élément d’Euronews, une télévision européenne.
En même temps, la vice-première ministre avait appelé à l’abandon des croyances superstitieuses et les rumeurs répandues, les plus folles, faisant état de la “vente de l’air congolais” à la France par le président de la République Félix Antoine Tshisekedi lors de sa dernière visite d’État à l’hexagone.
La désinformation sur le rôle de la tour à flux de Carbone installée à Yangambi aurait du mal à quitter à grands pas les esprits du Tshopolais lambda. Des campagnes de sensibilisation et d’éducation des masses doivent être menées en langues vernaculaires par des scientifiques et politiques à tous les niveaux.
Le réchauffement climatique observé par les scientifiques dans le monde, a commencé en 1975. Progressivement, elle a atteint 1,5 ° C en 2022.
Cependant, les blocs de neige dans les Arctiques se fondent, suite à la hausse de la chaleur, provocant des inondations.
Dans d’autres parties du monde, c’est la chaleur qui augmente d’intensité, tel est le cas en République Démocratique du Congo et dans la ville de Kisangani.
En Mali, il y a de cela deux semaines, la Température avait même atteint 50° C, alors que le pays ne dispose d’aucune tour à flux de carbone.
Philippe Dephill Lipo