Le Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a nommé un nouveau gouvernement ce mercredi 29 mai 2024. Son annonce a été lue à la Télévision nationale par son porte-parole,Tina Salama.
Une nomination qui intervient environ cinq mois après la prestation de serment du Chef de lEtat au stade des martyrs de Kinshasa.
Parmi les promus de ce gouvernement dirigé par le Premier Ministre Judith SuminwaTuluka, il y a Daniel Mukoko Samba, économiste et professeur à lUniversité de Kinshasa.
Aussi ancien Vice-Premier Ministre du Budget sous Joseph Kabila, Daniel Mukoko Samba succède à Vital Kamerhe aujourd’hui Président de lAssemblée nationale.
En fait, Mukoko Samba va désormais diriger un Ministère de L’économie nationale alors que la pays fait face à un contexte macro et micro économique difficile et incertain.
Ces écueils d’ordre dont les congolaises et étrangères ressentent énormément les effets au quotidien sont entre autres :
L’inflation qui ne faiblit pas. Un phénomène occasionné par la hausse des prix des produits importées (énergétiques et alimentaires)
Le recul du taux de croissance économique lié étroitement au ralentissement de la demande à l’échelle mondiale des produits miniers (matières premières) dont les cours sont en ce moment en baisse.
Selon les estimations de la Banque centrale du Congo pour cette année 2024, les nouvelles projections tablent sur un taux de croissance de 4,7 % contre 5,3 % prévu initialement.
Une autre difficulté est liée à la dépréciation monétaire : Actuellement 1 dollar américain s’échange à 2.800 FC, soit une dépréciation monétaire de 56% comparée au taux applicable en 2018.
Un autre écueil est le taux élevé du chômage dû au manque d’emploi et un faible niveau dinvestissement)
Enfin, il y a cette précarité sociale des congolais dont la grande majorité vit en deçà du seuil de la pauvreté selon les normes du PNUD.
Comme quoi les défis que le nouveau ministre de léconomie est appelé à relever sont non seulement énormes, mais aussi et surtout complexes. Pour y arriver, Daniel Mukoko devrait monter sa propre stratégie pour y parvenir tant bien que mal. S’attaquer d’abord aux priorités qui consiste à stabiliser le marché de change, à dédollariser l’économie nationale, à atténuer les effets de spéculation (marché parallèle).
A notre humble avis, la lutte contre l’inflation devrait être la cible principale à s’attaquer afin d’éviter les effets pervers dus aux incessantes fluctuations de prix sur le prix sur le marché.
Ainsi, tout en s’inspirant par exemple de la vision de Milton Friedman, Daniel Mukoko Samba se doit de contrôler les masses monétaires en circulation au sein de l’économie. Il en devrait en fixer également le taux de croissance qui devrait être compatible à celui de la croissance économique.
Dans un pays comme la RDC où le chômage frappe impitoyablement un grand nombre de la population active, le Ministre de l’économie, travaillant obligatoirement en synergie avec dautres ministères concernés par cette matière, doit impérativement mettre en place une politique de lutte contre le chômage, promouvoir lentrepreneuriat (surtout agro-pastoral) et le secteur tertiaire (économie des services).
Subventionner les PME via le levier fiscal, assouplir la parafiscalité en matières sociales, combattre la concurrence déloyale des PME qui sont détenues par les étrangers.
Enfin, il devrait bien réfléchir concernant la diversification de l’économie nationale dans la mesure où la Rdc semble se contenter de la production minière.
De ce qui précède, la tâche qui attend le nouveau ministre de l’économie est tout simplement énorme. Pour faire sortir le Congo de son état désastreux actuel, cela nécessite une bonne politique doublée certainement de la volonté politique pour servir ses concitoyens.
Des qualités managériales et humaines que possède Daniel Mukoko Samba reconnu comme un expert en la matière, possède bien. Lui qui n’est pas après tout un néophyte dans la direction et la gestion des affaires de lEtat.
Jean-Pierre KANGODIE/Stagiaire professionnel