La reconduction de la ministre déléguée en charge des Personnes vivant avec handicap (PVH), Irène Esambo Diata dans le Gouvernement Suminwa, a été désapprouvée par des personnes vivant avec handicap (PVH) lors d’une manifestation organisée samedi 1er juin 2024, le long du Boulevard Lumumba vers le pont sur la rivière Ndjili, perturbant ainsi la circulation pendant près de deux heures.
Ces PVH ont demandé au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, de revoir la nomination de ce membre de l’exécutif national qui ne leur aspire pas confiance, et pour n’avoir rien apporté de concret à leur ministère, surtout que leur situation n’ayant guère évolué. « Nous ne voulons pas de Irène Esambo, elle a mal géré ce ministère dans le gouvernement passé. La voix du peuple c’est la voix de Dieu », pouvait-on lire sur l’une des affiches protées par ces PVH en colère.
En route pour procéder à l’inauguration du mausolée construit en mémoire des défenseurs des droits de l’homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana au village Kindobo dans la commune de la N’sele, le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Paul Nsapu, s’est fait le devoir de descendre de son véhicule pour calmer la situation.
Il a exhorté les manifestants, d’arrêter leurs revendications sur la voie publique et de procéder plutôt à la rédaction d’un mémo à soumettre l’attention du Président de la République. « Envoyez-moi vos représentants en début de la semaine prochaine avec un mémo qui sera adressé au Président de la République. Nous allons le lui faire parvenir », a-t-il proposé à ces PVH surexcitées.
Les PVH ont émis le vœu de rencontrer le Chef de l’État pour relever leur désapprobation de voir l’ancienne ministre de tutelle revenir au même poste dans le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Sumwani.
Pourquoi s’en prendre à Irène Esambo ?
Dans leurs actions sous soleil accablant, des personnes vivant avec handicap soutenue par des personnes anonymes non handicapées, accusent le ministre délégué chargé des PVH APV reconduite d’être à la base de leur misère.
Et de soutenir que l’incriminée n’aurait rien fait pendant la première mandature du président Félix Tshisekedi pour alléger leurs souffrances au quotidien.
En conséquence : elle ne devrait pas être reconduite à son poste et qu’une autre personne devrait y être nommée pour tenter de faire des choses autrement. En effet, pendant son règne au sein du gouvernement Sama Lukonde, plusieurs associations et mouvements regroupant les PVH, considéraient que la ministre Irène Esambo a fait une piètre prestation, en abandonnant ses pairs à leur triste sort.
Pour ces différentes structures regroupant les PVH, ce membre du gouvernement dont l’avènement avait pourtant été salué, n’a rien fait pour amener le gouvernement de la république dans l’application de plusieurs lois et textes légaux qui garantissent leurs droits, entre autres la Loi organique n°22/003 du 3 mai 2022 portant promotion et protection des droits des personnes handicapées ainsi que l’article 4 du Décret 24/022 du 07 mars 2024, qui oblige la représentativité obligatoire des PVH au sein des institutions nationales et provinciales ; la Convention relative aux droits des personnes handicapées ; la ratification par le gouvernement congolais du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux personnes handicapées.
Les structures des PVH avaient également accusé la ministre Esambo sa négligence de lutter contre la mendicité de ses pairs PVH, qui envahissent les artères et les grands carrefours de la capitale au vu et au su des étrangers ayant choisi la RDC comme leur seconde patrie.
Pour ce faire, ces structures des PVH avaient même demandé au Chef de l’Etat de nommer « (…) des personnes aptes et suffisamment qualifiées, capables de jouer un rôle important en faveur de la nation et des PVH en particulier. Et ces personnes se retrouvent bel et bien au sein de la communauté des PVH, avec des compétences et connaissances accrues.
Dans l’opinion publique, les commentaires divergent face à ce qui semble une accusation gratuite. Parmi les personnes vivant avec handicap, deux groupes se sont vite formés avec des discours diamétralement opposés : L’un pour s’attaquer frontalement à la ministre, l’autre pour la défendre bec et ongles.
Le député Eliezer Ntambwe pointé !
Les attaques contre la ministre Irène Esambo ont pris surtout de l’ampleur pendant des consultations initiées par l’informateur Augustin Kabuya Tshilumba nommé par le Président de la République en vue de de faire ressortir une majorité parlementaire de l’union sacrée de la nation.
Plusieurs actions des personnes vivant avec handicap ont été constatées Ici et là pour réclamer la non reconduction de la ministre de tutelle.
Accusée d’être très scientifique, théorique, abstraite dans sa vision d’intégration sociale des personnes de sa condition humaine, Irène Esambo Diata n’a cessé de multiplier des séances d’information avec différents groupes des personnes concernées pour expliquer la vision novatrice du Président de la République en créant un ministère leur destiné.
Si une frange de personnes vivant avec handicap semble comprendre la pertinence de ses messages, force est d’admettre qu’une grande majorité des personnes à mobilité réduite ne donnent pas l’impression d’y accéder.
Une certaine opinion populaire croit dur comme le fer que des hommes politiques véreux seraient derrière les personnes vivant avec handicap pour leur pousser à désavouer leur propre sœur qui a réussi à assoir quelque chose qui n’existait pas encore dans ce pays et qui a eu réussi la confiance du chef de l’État pour sa mise en place.
Des indiscrétions font état que ces hommes politiques qui ne sont eux-mêmes des personnes vivant avec handicap convoiteraient le poste du ministre délégué chargé des PVH APV pour des raisons qu’eux-mêmes connaissent.
Ainsi, l’argent aurait-il coulé à flot pour mettre les personnes vivant avec handicap en désaccord avec leur ministre. Des manifestants se seraient même dans des lieux stratégiques abritant des institutions du pays pour faire entendre leurs voix.
L’un de ces tireurs de ficelles semble Eliezer Ntambwe connu pour ses actes de générosité à l’endroit des personnes vivant avec handicap de Kinshasa.
Et pour s’en convaincre, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre un groupe de femmes donner de la voix.
Le député Union sacrée Eliezer Ntambwe dit « Ndeko Eliezer » est nommément cité dans une affaire de manipulation présumée du groupe de personnes vivant avec handicap contre la ministre Irène Esambo Diata reconduite à son poste.
A en croire la version des femmes handicapées rapportée dans cet élément audiovisuel à la suite de la manifestation du weekend dernier, le député Eliezer Ntambwe serait bien le commanditaire de cette action.
« L’argent a circulé. 20.000 dollars ont été mis en jeu pour ces actions. Et c’est Eliezer qui est à la base de ces désordres », affirment dans une #vidéo un groupe de femmes handicapées remontées contre Ntambwe.
Et de renchérir : Ndeko Eliezer, arrête de nous manipuler. Arrête de te mêler de nos affaires. Tu n’es pas une personne vivant avec handicap !
Et de marteler : Si tu veux le devenir, tu n’as qu’à te faire amputer tes jambes ou te faire crever les yeux. Ce ne sont pas les personnes vivant avec handicap qui t’ont empêché de devenir ministre.
Des débats houleux entre personnes vivant avec handicap sur les réseaux sociaux
La manifestation du samedi passé n’a pas laissé indifférentes des personnes vivant avec handicap à travers tout le territoire national.
Si d’aucuns ont condamné avec la dernière énergie cette sorte de grogne sociale au sein de leur mouvement associatif, d’autres par contre ont tout simplement approuvé. Et chacun des deux groupes ne manque des arguments pour défendre ou soutenir sa position.
Une accélération du processus d’intégration sociale des PVH APV est de mise
Pour comprendre la situation des PVH APV telle qu’il se passe actuellement en République Démocratique du Congo, il faut certainement jouer avec leur psychologie, mieux voir leur situation avec l’oeil d’un psychologue spécialisé en matière de handicap.
Aussi, nos autorités de l’État devraient savoir que la grande majorité des personnes vivant avec handicap étant sans véritable éducation possèdent leur propre mode de pensée.
En Rdc, ces personnes à mobilité réduite se considèrent toujours comme devant vivre des aumônes, des dons, des libéralités de la part des bienfaiteurs.
Est donc leur meilleur ami, la personne qui va vers eux avec du riz, du sel, des haricots, des sardines, du lait, du sucre, d’un peu d’argent….
Voilà pour la plupart d’entre eux, ce que devrait faire madame le ministre Irène Esambo Diata avec tout ce qu’elle reçoit comme fonds de fonctionnement de son ministère.
Ainsi, organiser des séminaires, des ateliers de formation, des colloques et des choses semblables n’auraient aucune valeur à leurs yeux.
Et beaucoup d’hommes politiques connaissant bien le vœu de cette catégorie de population profitent de leur précarité sociale pour les intoxiquer à mener des actions et poser des actes à l’endroit du ministère Irène Esambo.
Autre chose indéniable : La ministre n’ignore pas la pression qu’elle reçoit depuis cette affaire de la mise en place du secrétariat général de son ministère dont le secrétaire général nommé d’il y a plus de 6 mois ne dispose pas de collaborateurs.
Une situation désagréable pour une autre partie de personnes vivant avec handicap dans la mesure où le recrutement des personnes vivant avec handicap tant attendu traîne encore quelque part.
Une certaine opinion politique congolaise estime que le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui est à l’origine de ce ministère historique en République Démocratique du Congo devrait lui-même s’impliquer pour faire évoluer les choses. Autrement dit, aider le ministre Irène Esambo à faire face à ce qu’elle rencontrerait comme difficulté pour arriver à bien les hommes et les femmes vivant avec handicap.
Notamment dans l’applicabilité de décrets récemment signés par le premier ministre sortant Sama Lukunde.
Aussi de tirer l’attention des fauteurs de trouble dans la mise de sa nouvelle vision du handicap qui est une référence inestimable pour plusieurs pays africains.
Travailler pour l’unité de personnes vivant avec handicap !
Aujourd’hui, la République Démocratique du Congo, grâce à la vision novatrice du chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, les personnes vivant avec handicap ont en train d’acquérir une autre dimension de valeur humaine dans la société.
Le chef de l’État a toujours manifesté son désir de handicap son affaire personnelle et une préoccupation nationale. Et pour l’encourager à aller toujours de l’avant, les personnes sujettes ne devraient le trahir en entretenant des divisions intestines parmi elles.
Il va de soi que madame Irène Esambo Diata qui connait bien ses frères et sœurs continue de s’armer du courage, force mentale et user d’un grand cœur maternel pour conserver les acquis.
José Wakadila et Philippe Dephill Lipo