La loi est dure, mais c’est la loi, dit-on. Le gouvernement rwandais a décidé de fermer des églises en situation irrégulière dans le pays. Au total, plus de 4 000 églises et mosquées se sont vues interdire de fonctionner ces dernières semaines sur toute l’étendue du territoire rwandais, où le nombre de lieux de culte est en hausse, ont rapporté des médias locaux le lundi 5 août 2024.
Le gouvernement rwandais a fermé de nombreuses petites églises pentecôtistes et mosquées.
Au total, ce sont « 4 223 petites églises et mosquées » qui ont été fermées pour non-respect des règles.
En cause : certains endroits n’étaient pas équipés d’extincteurs ni d’alarme incendie, alors que d’autres étaient construits illégalement dans des sous-sols ou encore trop près des rivières, selon les raisons avancées par l’agence gouvernementale en charge du dossier.
Il a également été indiqué que certains lieux de culte étaient trop bruyants pendant les heures de prière et dérangeaient les voisins. Dans d’autres églises, les responsables n’avaient pas les qualifications requises, alors que la loi rwandaise exige que les officiants des cultes détiennent un diplôme universitaire en théologie.
À en croire la source, ces nouvelles règles avaient été adoptées en 2018 dans le but de contrôler le nombre de lieux de culte que le président, Paul Kagame, jugeait trop élevé.
À l’adoption de la loi, plus de 700 églises et mosquées avaient été fermées. Entre-temps, les autres avaient 5 ans pour se conformer aux nouvelles règles en la matière, ce que beaucoup ne sont pas parvenus à faire.
Au Rwanda, comme dans plusieurs pays africains, le nombre de lieux de culte est astronomique. Presque chaque jour, des églises et mosquées sont créées par des gens s’autoproclamant visionnaires ou imams. Mais rares sont ceux qui ont subi des études appropriées pour s’occuper des affaires de Dieu et d’Allah.
Le chômage et la recherche d’une vie facile poussent aujourd’hui des individus à ouvrir des lieux tout en promettant élévation et prospérité.
Un penseur et philosophe allemand, Karl Marx, n’a-t-il pas dit que la religion est l’opium du peuple ? Pour certains économistes, le nombre élevé de lieux est un symptôme du sous-développement.
Philippe Dephill Lipo