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RDC: Le gouvernement Suminwa va-t-il réussir à matérialiser la vision de Félix Tshisekedi ? 

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Plus de deux mois depuis son investiture par l’Assemblée nationale, le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka ne donnerait pas de signaux forts d’un changement du vécu quotidien de la population congolaise, estime une certaine opinion populaire.

Pour plusieurs millions des Congolais, le gouvernement qui, pourtant serait encore à ses débuts, ne serait pas approprié pour matérialiser la vision du chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Le commun des mortels congolais estime que ce gouvernement composé d’un conglomérat de plusieurs membres émanant des partis et regroupements politiques de l’Union sacrée de la nation (USN), ne pourrait pas résoudre les problèmes sociaux et sécuritaires qui sont des défis urgents auxquels le pays fait face actuellement.
Le peuple congolais était surpris de voir la Première ministre Judith Suminwa s’entourer d’une cinquantaine de collaborateurs alors qu’elle devrait se contenter d’un petit groupe de personnes, un « Task force », pour une meilleure coordination des actions gouvernementales.

Aujourd’hui, il est difficile de savoir qui ferait quoi au sein de ce gouvernement où il y aurait même confusion et chevauchement dans les attributions ministérielles.
En effet, parce que la Cheffe du gouvernement Judith Suminwa est appelée à évaluer périodiquement ses ministres sur base des critères de performance, force est d’admettre qu’elle verrait elle-même l’inopportunité de certains membres du gouvernement au sein de l’exécutif national. Et ce, en dépit du séminaire gouvernemental d’immersion qui avait été organisé à leur destination.

Un gouvernement qui dirige un pays riche, mais avec une population pauvre !

La République Démocratique du Congo a toujours été qualifiée d’un pays riche, très riche même, au regard des ressources du sol et sous-sol dont elle dispose en grande quantité.

Des richesses incompréhensibles qui lui créent des ennuis de toutes sortes aujourd’hui : notamment l’agression dans sa partie orientale par le M23 soutenu ouvertement par le Rwanda.
A contrario, la population congolaise vit dans une pauvreté indescriptible et inadmissible faisant de leur pays riche, une des nations les plus pauvres du monde.
Investi, le gouvernement pléthorique de madame Suminwa Tuluka devrait alors immédiatement s’attaquer aux problèmes sociaux qui avilissent les Congolaises et Congolais depuis plusieurs années.

L’avènement du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait pourtant suscité un espoir dans le chef du Congolais lambda qui voyait déjà sa vie s’améliorer progressivement.

Si ce n’était pas faisable lors de la première mandature du successeur de Joseph Kabila, il le devrait être, en tout cas pour ce second de Fatshi Béton, réélu majoritairement en décembre 2023.

Point n’est besoin de le nier ! Le pays de Simon Kimbangu est actuellement confronté aux urgences multiples et les priorités du gouvernement dirigé pour la première fois par une femme devraient être rivées sur les attentes primordiales du peuple congolais.

Or, depuis l’avènement de ladite équipe gouvernementale, le Congolais lambda doute et se demande si c’est ce gouvernement qui viendrait le délivrer de l’inconfort social dans lequel il est plongé. Si c’est ce gouvernement qui va briser le paradoxe d’un pays potentiellement riche, mais avec une population extrêmement pauvre !

Le rêve cède la place au doute

Alors que la Première ministre promettait de travailler avec des gens aux compétences professionnelles éprouvées, rien ne rassure le Congolais ordinaire que l’équipe de l’exécutif national que dirige Judith Suminwa Tuluka sera à même de changer l’image du pays jusqu’à faire de ce dernier un pays plus prospère, un pays plus beau qu’avant où coulerait le lait et le miel.

La République Démocratique du Congo connaît toujours des problèmes structurels au niveau sectoriel, de niveaux de pauvreté élevé, un fort chômage, surtout parmi les jeunes. Une situation intolérante pour un pays dont plus de la moitié serait composée des jeunes de 25 ans.

Également un accès inadéquat aux services sociaux de base pour la majorité de la population, surtout celle vivant dans les milieux ruraux.
En 2024, la situation sécuritaire de la République Démocratique du Congo à l’Est comme à l’Ouest, se détériore au jour le jour. Des combats qui s’intensifient et qui durent en dépit de la présence des éléments de force de la SAMIRDC (Contingent de la SADC) que l’opinion publique congolaise croyait venir faire de M23 une proie facile à abattre. Un conflit qui fait chaque jour des centaines de pertes en vies humaines et des déplacés vers des lieux sécurisés.

Le gouvernement dont le pays dispose actuellement ne doit pas faire semblant d’ignorer que les problèmes majeurs des Congolais sont entre autres : l’insécurité alimentaire. Dans la partie orientale du pays, celle-ci est alimentée par des affrontements armés entre les forces en présence. Il y a également la difficulté pour la population d’accéder aux infrastructures et services sociaux de base de qualité. Chaque jour qui passe, le rêve suscité par l’avènement de l’UDPS au pouvoir, cède la place à un doute. Un doute compréhensible avec raison d’ailleurs au vu des dénonciations de détournements des deniers publics, des scènes d’exhibition ostentatoire d’enrichissement illicite et d’une nouvelle bourgeoisie compradore sans commune mesure avec la pauvreté de laquelle ploient les populations congolaises.

Appel à un remaniement 

Pour résoudre tous ces problèmes sociaux et sécuritaires, le pays doit normalement disposer d’un budget. Non seulement ce budget doit être conséquent, mais et surtout bien géré.

Or, à l’avènement du gouvernement Suminwa, le Congolais ordinaire s’était déjà fait sa propre idée des finances publiques du pays. La crainte d’une explosion budgétaire et le grignotage des fonds devant plutôt servir à financer des projets de développement sociaux et à faire face à certaines urgences.

Avec un gouvernement pléthorique, les frais de fonctionnement des ministères avoisineraient un milliard de dollars. A cela s’ajoutent les grosses rémunérations des membres du gouvernement et des voyages de gauche à droite dont certains ne seraient même pas profitables pour le pays.

Dans sa communication faite vendredi 16 août au cours de la 9ᵉ réunion du conseil des ministres, la Première ministre a évoqué l’obligation de redevabilité en cette semaine de début du troisième mois d’exercice du gouvernement depuis l’investiture.

De ce fait, elle a rappelé l’objectif principal du récent séminaire du gouvernement qui a consisté à promouvoir une nouvelle approche de gestion basée sur la performance et à diffuser les bonnes pratiques de la gouvernance publique en misant sur la cohésion et la solidarité gouvernementales pour susciter l’engagement, la responsabilité et la redevabilité des membres du gouvernement dans la mise en œuvre du programme d’actions du gouvernement 2024 – 2028.

La Première ministre a appelé ses collaborateurs à se préparer sérieusement pour « répondre aux attentes de cette exigence de redevabilité ». De son avis, cet exercice est fondamental pour « garantir le bien-être social des populations congolaises ».
Cette évaluation vise à assurer que chaque ministre est en phase avec les objectifs fixés par le gouvernement, tout en veillant à ce que les actions entreprises soient en adéquation avec les besoins et attentes de la population.
Rappelons que le programme du gouvernement est calqué sur les six engagements annoncés par le chef de l’État lors de son investiture. Il s’agit notamment, de la création d’emplois, la protection du pouvoir d’achat de la population, assurer avec beaucoup plus d’efficacité la sécurité des populations et de leurs biens, la diversification de l’économie nationale, garantir plus d’accès aux services sociaux de base, renforcer l’efficacité des services publics du pays.
Et pourtant, à l’analyse des résultats en rapport avec ces six engagements du président de la République, plus de deux mois après l’investiture, plusieurs membres du gouvernement donnent l’impression d’être encore en phase d’apprendre les dossiers.

Voilà pourquoi une certaine opinion estime que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo devrait consulter dans un délai raisonnable son Premier ministre, Mme Judith Suminwa Tuluka pour procéder à un remaniement du gouvernement. 

La Cheffe du gouvernement a besoin d’une équipe relativement réduite et fort pour assoir la politique gouvernementale afin d’atteindre des assignations déjà prévues par le Chef de l’Etat dans son programme quinquennal.
De sa part, Judith Suminwa doit se dire que les meilleurs ministres ne sont pas toujours ces hommes et femmes qui possèdent de grands diplômes octroyés par des universités occidentales de renon, mais bien des gens qui connaissent bien les réalités profondes du pays. Des hommes et femmes du terrain et non des bureaux aseptisés et climatisés.

Par ailleurs, il est aussi bien bon de rajeunir les membres des institutions nationales, mais si c’est avec des personnages qui ont du mal à se séparer des vieux oripeaux que la Première ministre qu’elle compose, des gens qui ne tiennent pas compte de la grandeur de tâche qui l’attend, tout est voué à l’échec.

Tout le monde voudrait voir de quoi une femme est capable pour mener victorieusement la politique d’un pays à l’instar d’une certaine Margaret Thatcher, d’une Angela Merkel ou Indira Ghandi, … Des femmes qui ont mis d’accord les hommes, qui les ont mis KO à cause de leur personnalité managériale dans la gouvernance des affaires de leurs pays respectifs.

P. Dephill Lipo & DMK

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