À une semaine de la rentrée scolaire 2024-2025 fixée au lundi 2 septembre 2024, sur toute l’étendue du territoire national, la vente des fournitures scolaires serait timide au marché de Selembao, a-t-on constaté hier lundi 26 août, dans ce lieu de négoce de cette municipalité portant le même nom.
L’engouement n’est pas total au marché de Selembao à Kinshasa, à la veille de la rentrée des classes. Sur place, les vendeurs ont étalé différents articles parmi lesquels : les cahiers, les uniformes, les sacs à dos, des baskets, des rames de papier duplicateur, des livres et tant d’autres fournitures scolaires. D’après ces vendeurs interrogés, la vente est vraiment timide et les parents d’élèves ne viennent pas en grand nombre acheter les fournitures scolaires pour leurs enfants, suite à diverses raisons, notamment le manque d’argent, les impaiements, mais surtout l’achat de ces fournitures scolaires à l’école, comme l’obligent certains établissements scolaires.
« Nous ne vendons presque pas ; les clients viennent seulement pour demander le prix et repartent. Ils nous disent qu’ils ne sont pas encore payés. Je vends, par exemple, un paquet de cahiers de 200 pages à 10.000 FC, celui de 96 pages à 5.200 FC, et celui de 48 pages à 4.000 FC, mais les parents d’élèves disent que c’est cher. D’autres viennent même débattre encore sur ce prix. Nous, nous voulons vendre pour subvenir aux besoins de nos familles, mais les acheteurs ne cessent de se plaindre », a déclaré Trésor Mpoy.
Pour Cécile Omba, la vente des uniformes à l’école figure parmi les causes de la vente timide de ces articles : « J’ai suivi à l’information que la ministre centrale de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté avait dit que les parents sont libres de se procurer les fournitures scolaires, dont les uniformes et la tenue de l’éducation physique, au marché de leur choix. Une cliente que j’ai reçue m’a dit qu’elle ne peut acheter les uniformes au marché, mais plutôt à l’école où étudie son enfant. C’est une obligation de cet établissement. C’est inconcevable, le non-respect de la disposition du ministre. Le comble, c’est que l’uniforme déjà cousu pour un écolier, je le vends à 13.000 FC. Si les parents n’achètent pas, comment nous, à notre tour, allons-nous préparer la rentrée scolaire pour nos enfants ? Le sac à dos revient à 18.000 FC, les baskets à 2.800 FC. J’ai même cassé les prix seulement pour écouler mes articles, parce que la vente est lourde. Certains parents disent aussi attendre la paie. »
Pour chercher la clientèle dans ce lieu de négoce, plusieurs vendeurs de fournitures scolaires ont préféré squatter la chaussée à la quête des acheteurs.
« Je suis sortie jusqu’ici à la chaussée pour chercher les clients. À l’intérieur du marché, je peux faire deux jours sans une vente consistante. Je reconnais être exposée aux accidents, mais on n’a pas de choix. Je dois écouler les lots de cahiers que j’ai achetés en suppliant les preneurs dans leur bouche le dollar et à la hausse, mais j’achète mes articles à Lufu avec tous ces risques. Je dois réunir mon capital et éventuellement chercher un petit bénéfice. Espérons que d’ici la fin de cette semaine, la vente sera effective parce que ça sera la fin du mois », a fait savoir une vendeuse de cahiers sous l’effet d’anonymat.
Ance Tony