Huit militaires congolais accusés d’avoir tué par balle, la semaine dernière, deux civils au village Buhombo (Nyiragongo) ont été condamnés, le soir du mardi 27 août, à la peine capitale par le tribunal militaire de garnison de Goma, siégeant en chambre foraine au bureau de la chefferie de Bukumu, dans le territoire de Nyiragongo.
Les personnes vulnérables ont été capturées et tuées alors qu’elles exerçaient au-delà des heures (18h00) des services établis par les autorités de l’état de siège.
Il s’agit de l’adjudant 1ère classe Sindika Mwandemi, du sergent major Ngoyi Kabeya, du sergent major Ntumba Tshibangu Frédéric, du soldat 1ère classe Tshilonda Mwana Héritier, du soldat 1ère classe Kabulo Balebule Junior, du caporal Beya Ndombi, du caporal Ntumba Kalombo et du soldat 2ème classe Ntumba Bahikwamba Augustin.
Tous étaient traduits en justice par l’auditeur militaire de garnison de Goma, le capitaine magistrat Djembi Mondondo Michel, pour extorsion, meurtre commis pour faciliter le vol et dissipation de munitions de guerre. Les acteurs de la société civile de Nyiragongo sont un peu soulagés par cette condamnation, car ils ont demandé que justice soit rendue contre ces meurtriers.
« À l’issue de ce procès qui s’est soldé par une condamnation à la peine de mort infligée à ces huit militaires qui avaient tué les paisibles populations, nous sommes d’autant plus satisfaits, car ceci renforce non seulement la confiance entre la population et les autorités judiciaires, mais c’est aussi un acte supplémentaire dans la lutte contre l’impunité qui a toujours caractérisé la partie Est de la RDC. Nous encourageons l’auditorat militaire à continuer ainsi en organisant des procès publics pour des cas de criminalité et ainsi permettre à la population de suivre de près et de voir par elle-même comment ceux qui nous tuent et nous tracassent sont en train d’être condamnés », a déclaré Thierry Gasisiro, secrétaire technique de la société civile de Nyiragongo.
Il y a eu des manifestations populaires annoncées lundi dernier pour réclamer la levée de la mesure du maire de Goma qui interdit la circulation des motos au-delà de 18h locales. Selon les autorités, plusieurs incidents sécuritaires, dont des cas de meurtre, ont été commis par des hommes à moto.
Rappelons que, ce mercredi 28 août, un autre procès en flagrance est en cours devant le même tribunal contre un autre militaire congolais, accusé d’avoir commis un vol d’argent lundi 26 août auprès d’une cambiste au quartier Majengo. Au cours de cette opération, au moins un civil a été tué et deux autres blessés par balles. Le militaire braqueur a été appréhendé par ses compagnons d’armes, qui sont arrivés en intervention après avoir été alertés par la population.
Merry Kapula