La maladie de Mpox ou variole du singe bat son plein à travers le République démocratique du Congo, et en particulier dans la ville-province de Kinshasa. Pour épargner les personnes invalides contre ce fléau, le Fédération nationale des associations des personnes handicapées du Congo (FENAPHACO-HANDICAP/CONGO), a organisé vendredi 30 août 2024 au siège de la LICOPADEL au quartier Salongo à Lemba, une matinée de sensibilisation des leaders des organisations des personnes vivant avec handicap (PVH), sur la prévention contre cette épidémie.
Pour le coordonnateur national de la FENAPHACO, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, c’est une sorte d’alerte que lance cette structure, à l’attention de tous ses membres, sur proposition des leaders des organisations des PVH. Me Pindu estime en effet, qu’il est important de passer à la vitesse supérieure, pour la simple raison que cette maladie n’épargne personne.
Malheureusement dit-il, les personnes vivant avec handicap ne sont pas impliqués dans toutes les stratégies et autres sessions de sensibilisation faites par les autorités compétentes du pays.
D’où la demande des organisations des PVH à leur coordination nationale, pour la mise en place d’un projet d’appui pour la lutte contre la variole du singe, la facilitation d’accès des PVH aux services de santé, le renforcement des mesures barrières, le renforcement du système de communication adaptée aux réalités de ladite maladie au sein de cette catégorie des congolais.
Les organisations des PVH ont également demandé à leur coordination nationale, de faire des plaidoyers auprès des partenaires techniques et financiers, des ONG internationales et les agences du système des Nations unies ainsi que le gouvernement de la république, pour que la prise en compte des PVH dans la lutte contre le Mpox soit spécifique.
Il a également été demandé à la coordination nationale de la FENAPHACO, de pouvoir proposer l’intégration d’une PVH au sein du Comité national multisectoriel de riposte, en dehors de la formation par la FENAPHACO, des pairs éducateurs PVH, pour la sensibilisation des PVH tant à Kinshasa que dans les provinces du pays, notamment dans des centres d’hébergement et les lieux de détention des PVH et pour pousser ces dernières à la prise des vaccins.
En outre, les organisations des PVH estiment que, le gouvernement de la république en sa qualité de partenaire numéro un des PVH à travers le ministère des Affaires Sociales, le ministère de la Santé et le ministère délégué en charge des questions des PVH, devait apporter des moyens conséquents aux organisations des personnes handicapées (membres ou non de la FENAPHACO), afin d’organiser des campagnes de sensibilisation en milieux des PVH disséminés tant à Kinshasa qu’en provinces, pour lutter contre cette
Au finish, les organisations des PVH ont proposé à leur coordination nationale, d’insister sur la tenue des campagnes de sensibilisation dans les écoles spécialisées au desquelles fréquentent les enfants PVH (Villages Bondeko, Institut des sourds-muets de Kinshasa, Institut pour aveugles…), en vue de protéger ces personnes marginalisées contre la variole du singe.
A savoir
Un total de 25.318 cas suspects de variole du singe, dont 1.204 décès, ont été signalés en RDC depuis la déclaration de l’épidémie de variole du singe en décembre 2022. Selon le dernier rapport publié dernièrement, l’épidémie, qui avait été déclarée par le ministère de la Santé du RDC le 16 décembre 2022, a été provoquée par une augmentation notable des cas et des décès associés à la variole du singe ainsi que par une propagation rapide à des provinces non endémiques.
Depuis le début de l’année 2024, un total de 5.133 cas suspects, dont 321 décès, ont été signalés, à en croire un rapport de l’OMS, avertissant que la situation actuelle de l’épidémie de variole du singe en RDC est « gravement préoccupante », en raison de l’augmentation soutenue des cas suspects par rapport aux années précédentes, avec une charge importante parmi les populations plus jeunes, en particulier les enfants de moins de 15 ans, qui constituent la majorité des cas suspects et des décès.
En avril 2024, une réunion régionale d’urgence de haut niveau sur la variole du singe en Afrique a été convoquée à Kinshasa, capitale de la RDC, rassemblant douze ministres de la Santé de la région africaine, dans le but d’élaborer des stratégies communes pour prévenir et intervenir efficacement face à la variole du singe en Afrique.
Au fil des années, la variole du singe est devenue un véritable problème de santé publique pour les communautés vivant en RDC, une menace régionale et in fine un problème mondial.
La variole du singe, détectée pour la première fois chez des singes de laboratoire en 1958, est censée se transmettre d’animaux sauvages tels que les rongeurs aux humains, ou d’homme à homme.
José Wakadila