Arrêté depuis le 02 septembre 2024 à son bureau de travail, M. Seth Kikuni, président du parti politique « PISTE POUR L’EMERGENCE » et candidat malheureux à la dernière présidentielle de décembre 2023, fait l’objet de plusieurs plaidoyers pour sa relaxation.
Le dernier en date est la tribune d’expression populaire offerte par l’ONG la Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme mardi 10 septembre 2024, à son siège de Matonge, à sa mère Albertine Ndedika, son épouse Laurenne Kabuizi ainsi qu’à son parti politique « PISTE POUR L’EMERGENCE », représentée par le porte-parole, M. Nathanaël Onokomba.
Sa mère biologique, Mme Albertine Ndedika a dit avoir été informé le même jour, après qu’elle ait déposé ses petits-fils qui venaient de passer leurs vacances chez elle, auprès de leurs parents. Ce jour-là, elle n’avait pas trouvé son fils Seth Kikuni à la maison.
De retour chez elle, c’est vers 16h qu’elle a reçu un appel téléphonique de sa belle-fille Laurenne Kabuizi, l’informant de l’arrestation de son fils par deux agents venus à bord d’un Land Cruiser blanc.
Et depuis ce jour-là, toutes les démarches menées pour connaître l’endroit où M. Seth Kikudi est gardé, se sont avérées vaines.
A ce jour, le souci de Mme Ndedika et de sa belle-fille Laurenne Kabuizi, est celui de dénicher l’endroit où se trouve gardé l’intéressé, qui malheureusement, est sous régime alimentaire après avoir subi une intervention chirurgicale. « Comment il se nourrit-il depuis qu’il a été arrêté ? Nous sollicitons simplement sa relaxation surtout que ses enfants sont sans nouvelles de leur père », a plaidé sa mère, soutenant que sa vie dépend de son fils Seth Kikuni.
Même cri de détresse du côté de sa femme, Mme Laurenne Kabuizi, dont le mari s’est vu retiré les vésicules biliaires lors de l’intervention chirurgicale qu’il avait subie. Selon elle, la victime devait déjà faire son cheik up, pour la simple raison qu’il est sous traitement. « Alors que son alimentation est spéciale, il est regrettable que l’on me prive l’accès auprès de lui. Je ne sais pas non plus quoi dire à ses enfants et quel est le motif de son arrestation. Bref, je n’ai donc pas de ses nouvelles. C’est ce qui me pousse à solliciter sa libération », a-t-elle dit, avant de remercier la VSV de leur avoir donné l’occasion de fixer l’opinion sur le sort de son mari.
Et d’ajouter : « Mon mari est courageux. Tout ce qu’il fait, c’est simplement parce qu’il est passionné de son pays. Je ne l’ai jamais vu insulter qui que ce soit. Il n’y a donc pas de raison qu’on puisse continuer à le garder sans motif valable, surtout que c’est un père de famille qui doit s’occuper de ses enfants », a-t-elle ajoutée, larmes aux yeux.
Le président Félix Tshisekedi doit intervenir
Pour sa part, M. Nathanaël Onokomba, porte-parole du parti « PISTE POUR L’EMERGENCE », regrette le fait que la liberté d’opinions semble être bafouée en RDC. Il dénonce le fait qu’on ne peut plus parler de l’impunité. Car argumente-t-il, celui que nous prenons pour modèle de la Voix des Sans Voix, est aujourd’hui victime de l’intolérance politique. Pourtant dit-il, la démocratie qui est tout le temps vanté par les gouvernants, est synonyme des diverses opinions.
« Malheureusement, ce n’est pas le cas, pour la simple raison que, près de huit jours après son enlèvement, M. Seth Kikuni n’a pas accès ni à ses avocats, ni à sa femme, ce qui va à l’encontre des lois de la république. La loi portant statut de l’opposition stipule en son article 15, qu’aucun opposant ne peut être arrêté pour ses opinions politiques. Et l’article 18 de la Constitution de préciser : si quelqu’un doit faire l’objet d’une poursuite judiciaire, il doit être informé dans l’immédiat, du motif de son arrestation dans la langue qu’il comprend. On ne comprend donc pas que l’ANR, un service rattaché à la présidence de la république conformément à l’article 2 portant sa création, peut-elle nous priver l’accès à notre président du parti. Est-ce pour avoir tenu des opinions contraires à ceux qui dirigent, ou devait-il être complice du malheur que traverse la population congolaise », s’est-il interrogé.
Et de poursuivre : « Etant amoureux de la démocratie, étant politique dans mon pays, étant jeune victime de la souffrance, de la misère et des inégalités sociales, nous avons créé notre parti Piste l’émergence, pour apporter des solutions. Nous demandons la libération du président de notre parti politique, futur candidat président de la république, afin de mettre en place sa politique. Il est temps de mettre nos divergences politiques de côté, pour donner naissance à la vraie démocratie tant espérer », a-t-il conclu, avant de solliciter l’implication personnelle du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans sa conclusion, la VSV demande aux autorités congolaises, dans l’esprit de la cohésion et de l’unité nationale, de permettre à l’épouse, aux membres de famille et aux avocats, de visiter M. Seth Kikuni Masudi et de procéder dans le même esprit, à la libération sans condition, du président du parti politique « PISTE POUR L’EMERGENCE », sinon mettre fin à sa détention au secret, en le présentant devant une juridiction compétence. La VSV demande par la même occasion aux autorités, de garantir le respect du droit de visite et d’accès aux soins de santé, droits garantis par la Constitution de la république et les instruments juridiques internationaux en matière des droits de l’homme.
José Wak.