Lors de l’ouverture de la session ordinaire, le lundi 16 septembre, le Président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe, a mis un accent particulier sur l’insécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Dans son discours, le speaker de la chambre basse du parlement de la République Démocratique du Congo, l’Honorable Vital Kamerhe, a dénoncé l’indifférence de la communauté internationale face aux drames dans la partie Est de la RDC.
« Aucun Congolais ne peut oublier ce qui se passe au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, dans l’Ituri et dans la province de la Tshopo. Un drame humanitaire se déroule sous nos yeux, une sombre histoire s’écrit avec le sang de nos mères, nos frères et surs et de nos enfants, et même des vieillards sans moyens de défense. Et ce, dans l’indifférence quasi totale de la communauté internationale. Plus de 10 millions de morts, des villages incendiés, des femmes et des filles violées, des biens détruits, des richesses pillées, des millions de personnes déplacées souvent contraintes à vivre de façon indigne dans des camps de déplacés et malheureusement ne sont pas à l’abri de ces horreurs à cause des attaques intempestives qu’ils y subissent au quotidien et du fait d’une situation humanitaire désastreuse », a déclaré le Président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe.
Par ailleurs, il a fait savoir que, plus près de la capitale Kinshasa, la situation d’insécurité à cause de l’activisme de MOBONDO dans la province de Mai-Ndombe, du Kwango et du Kwilu est également préoccupante.
« Nous ne saurons passer sous silence les conflits entre les LENGOLA et MBOLE en province de la TSHOP, où nos concitoyens meurent chaque jour et sont forcés de quitter leurs milieux dhabitation », a-t-il ajouté.
Il a, en outre, rendu un vibrant hommage au Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui, selon lui, ne ménage aucun effort en vue de rétablir la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
Pour ce qui est de la tentative d’évasion, le 02 septembre dernier à la Prison Centrale de Makala à Kinshasa, l’Honorable Vital Kamerhe encourage le gouvernement à poursuivre les enquêtes et à redéfinir la politique carcérale de la RDC afin de construire d’autres prisons mieux adaptées et d’offrir des conditions décentes aux personnes détenues.
L’occasion faisant le larron, en dépit de l’insécurité à Kinshasa causée par des délinquants communément appelés des Kulunas, Vital Kamerhe a déploré les pertes en vies humaines dues aux nombreux accidents de circulation, aux naufrages à répétition de baleinières tant sur le fleuve Congo que sur des rivières majestueuses.
« Toutes ces situations soulignent l’urgence d’agir pour prévenir ces accidents, notamment par la relance des activités ferroviaires, lacustres et fluviales, des unités de l’ONATRA et de la SNCC », a-t-il souligné.
Une session essentiellement budgétaire
À en croire le Président de la chambre basse du parlement, Vital Kamerhe, cette session, au-delà de son caractère institutionnel, marque un moment crucial dans la gestion de la RDC. « Elle engage notre capacité à répondre aux attentes de notre peuple en termes de rétablissement de la paix sur l’ensemble du territoire national, du développement et de la prospérité », a-t-il poursuivi.
Pour lui, le contexte économique mondial est marqué par des incertitudes, des crises alimentaires, des défis climatiques et des tensions géopolitiques.
« En tant que représentants du peuple, nous avons l’obligation de veiller à ce que le budget 2024 reflète une réponse adaptée à ces défis tout en restant centré sur les priorités qui concernent nos concitoyens », a déclaré Vital K.
Parmi les priorités de ces budgets, « nous devons insister sur la sécurité et la stabilité nationale », indique le Président de l’Assemblée Nationale.
Et d’ajouter : « Face aux défis sécuritaires que connaît notre pays, il est impératif d’accroître le financement de la défense nationale et de renforcer les capacités de nos forces armées ».
Pour le Speaker de l’Assemblée Nationale, le rétablissement de la paix dans la région en conflit doit rester une priorité absolue.
« Ce défi concerne toutes les institutions et toute la population. C’est pourquoi, tout en encourageant les efforts du gouvernement sur le plan militaire et son implication dans le processus de Luanda et de Nairobi, nous suggérons que le gouvernement, dans cette démarche noble, adopte une stratégie qui sera enrichie par les honorables députés à l’Assemblée nationale, qui mettra l’accent sur les volets ci-après : militaire, humanitaire, économique et social, diplomatique et politique, suivant le plan de désarmement des groupes armés qui constituera un véritable défi à la fin de la guerre. C’est pourquoi nous insistons sur la finalisation de la loi relative à la réserve nationale pour que tous les réservistes soient, suivant les critères à définir, dans l’armée et éviter d’avoir l’impression d’avoir deux armées dans une armée ; la cohésion nationale et enfin la coopération régionale pour une prospérité partagée dans une région des Grands Lacs qui aura tourné définitivement le dos à la guerre », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations congolaises, Vital Kamerhe estime que les ressources doivent être orientées vers les secteurs clés tels que la sécurité, la santé, l’éducation, l’agriculture, l’accès à l’eau potable et à l’électricité, mais aussi renforcer la lutte contre la pauvreté.
« Ces investissements sont essentiels pour améliorer la qualité de la vie de nos concitoyens et garantir que les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte », a-t-il renchéri.
La diversification de l’économie, la gouvernance et la lutte contre la pauvreté figurent parmi les priorités
À en croire l’Honorable Vital Kamerhe, la dépendance excessive aux matières premières expose l’économie de la RDC à des frustrations intempestives du secteur.
« Nous devons promouvoir l’industrialisation du développement du secteur agricole, ainsi que l’innovation du secteur de l’énergie et de la technologie afin de bâtir une économie plus résiliente et durable », a-t-il exhorté.
Pour ce qui est de la gouvernance et la lutte contre la corruption, le président de la chambre basse du parlement a fait savoir qu’aucune réforme budgétaire ne portera ses fruits « si nous n’améliorons pas la gestion des finances publiques. Il nous faut intensifier nos efforts pour assurer la transparence et la recevabilité dans l’utilisation des fonds publics de l’État ».
Signalons que la Première ministre Judith Suminwa a déposé, le même lundi 16 septembre dans l’avant-midi au bureau de l’Assemblée Nationale, trois textes, à savoir : le projet de budget de l’État exercice 2025 chiffré à 49 847 milliards de francs congolais, soit environ 18 milliards de dollars américains ; le projet de loi portant reddition des comptes exercice 2024 et le projet de loi de finances rectificatives 2024.
Eldad Bwetusanga