Les masques traditionnels sont un symbole de la joie dans les grandes cérémonies des différentes tribus de la République Démocratique du Congo.
Au cours d’un entretien réalisé avec la rédaction du journal La Référence Plus au marché des artistes situé sur la place dite « Royal » dans la commune de la Gombe, Alain Kabambo, un antiquaire congolais de longue date, a souligné l’importance que revêtent ces masques traditionnels, qui sont beaucoup utilisés pendant les moments festifs coutumiers en Afrique noire.
« Ces masques traditionnels étaient principalement choisis pour les grandes cérémonies qui se déroulaient dans les villages lors des évènements festifs coutumiers », a-t-il précisé.
Il a également indiqué : « Ici, nous sommes dans la tribu Kuba, dans la province du Grand Kasaï, où les villageois portent ces objets d’art traditionnels pour exprimer leur joie lors d’une circonstance festive. »
Pour cet homme d’une soixantaine d’années, le masque Kuba était d’abord utilisé pour la décoration, alors que les ancêtres de ce peuple l’utilisaient souvent pour danser lors d’une cérémonie villageoise.
Alain Kabambo a souligné que les masques, en général, représentent la force de la tribu de cette localité coutumière, tandis que leur importance culturelle réside dans les danses exhibées pour exprimer publiquement la joie communautaire.
L’antiquaire poursuit ses explications en révélant que les masques traditionnels constituent un bon marché pour les vendeurs et permettent en même temps aux antiquaires de s’ouvrir à d’autres horizons lointains sur le plan culturel.
« La vente de masques traditionnels est avantageuse pour nous, vendeurs, car elle nous permet d’être en contact avec des touristes expatriés attirés par leur esthétique et l’histoire qui les entoure.
Cela nous permet d’échanger des connaissances, des informations et des témoignages entre nous, vendeurs et antiquaires congolais appartenant à plusieurs tribus de différentes provinces du pays.
Cependant, l’antiquaire Kabambo regrette qu’actuellement, les choses ne se passent plus comme avant : la rareté actuelle des touristes internationaux à Kinshasa et le contexte socio-économique du moment impactent négativement leur commerce.
À cela s’ajoutent le paiement de diverses taxes dues aux services de l’État congolais, d’où ils sollicitent un certain allègement de celles-ci.
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés et des complications, même au niveau de notre aéroport, quand les gens viennent visiter et acheter des pièces et objets d’art.
Beaucoup de nos clients d’autrefois déplorent plusieurs tracasseries dont ils sont de plus en plus l’objet en sortant avec ces objets d’art achetés en bonne et due forme. »
Deuxième masque utilisé par la tribu Songe
Quid entre antiquaire et artiste ?
D’une manière brève, Alain Kabambo fait observer qu’il existe une nette différence entre artiste et antiquaire.
Les artistes sont des fabricants d’œuvres d’art, tandis que les antiquaires achètent et revendent ces œuvres. Ils se mettent également à leur recherche.
En République Démocratique du Congo, toutes les tribus possèdent leurs propres objets d’art : masques, statues…, ayant des significations particulières et utilisés lors des cérémonies circonstancielles organisées par la tribu ou la coutume.
Merry Kapula