Après le compromis entre le gouvernement et le banc syndical des enseignants, c’est au tour des médecins d’agiter l’épouvantail. Le préavis de grève accordé au gouvernement ayant été épuisé, les professionnels de la blouse blanche annoncent une grève avec service minimum dès le mardi 15 octobre pour une semaine sur l’ensemble du territoire national congolais, excepté les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, sous état de siège. Et pour cause : le non-respect des engagements du gouvernement pour améliorer leurs conditions salariales. Ils exigent un minimum de 1 000 $ comme salaire de base.
Une décision prise par le Syndicat national des médecins du Congo (SYNAMED asbl), au terme de leur assemblée générale tenue le samedi dernier à Kinshasa.
Selon le secrétaire général du SYNAMED asbl, seuls les services d’urgence ainsi que les centres de prise en charge de l’épidémie de Mpox seront opérationnels. Ces médecins accusent le gouvernement central de mauvaise foi pour ne pas avoir honoré ses promesses, notamment l’amélioration des conditions socio-professionnelles des blouses blanches. Le SYNAMED asbl a accordé un préavis d’une semaine au gouvernement central pour répondre aux revendications des professionnels de la santé, déposées auprès de la cheffe du gouvernement.
En effet, le SYNAMED asbl a rappelé au gouvernement central les revendications contenues dans l’accord qu’ils ont signé le 3 août 2021 et dans l’avenant du 21 mars 2023, mais hélas, ces engagements n’auraient pas été réalisés par le gouvernement. Pour obtenir gain de cause, les médecins du secteur public réclament ce qui suit : la majoration de la rémunération des médecins, la prise en compte des grades statutaires des médecins promus aux grades de médecins juniors et médecins régents par décret n°19/01 du 22 janvier 2019, et ceux promus aux grades de médecins résidents, médecins chefs cliniques et médecins généralistes par l’ordonnance n°22/080 du 1er juillet 2022 du président de la République, chef de l’État, la poursuite du paiement des paliers de frais de transport et de logement, la mécanisation des médecins qui restent sans aucune sécurité face à leur carrière. Pour certains, ils attendent cette mécanisation depuis plusieurs années, mais également, l’alignement sans interruption des jeunes médecins à la prime de risque professionnel.
Par ailleurs, en ce qui concerne les modalités de la grève, un service minimum sera observé, à savoir : les sorties précoces des malades hospitalisés, la gestion accélérée des patients en post-opératoire, l’annulation des actes électifs programmés et la suspension des consultations externes, ainsi que la prise en charge seulement des urgences extrêmes.
Dans cette même veine, durant cette période de service minimum, les médecins œuvrant dans le camp de traitement contre l’épidémie de Mpox sont appelés à se conformer aux modalités de la grève. Les banques du sang restent opérationnelles, seuls les médecins directeurs, médecins chefs des départements, médecins chefs des staffs, médecins chefs des divisions, les coordonnateurs des programmes et les médecins chefs des bureaux sont les seuls à assurer l’expédition des affaires courantes de leurs structures respectives.
Il sied de noter que le 22 octobre prochain, le SYNAMED se réunira pour une éventuelle évaluation de leur situation, a-t-on appris. Dans la capitale Kinshasa, le début de cet arrêt de travail coïncide avec l’ouverture, le même mardi 15 octobre, à Bibwa dans la commune de Maluku, des travaux d’évaluation et d’analyse des différents cahiers de charges et accords entre le gouvernement et les médecins. Toutefois, le SYNAMED a fait savoir que cette grève pourrait être suspendue si un compromis était trouvé à l’issue de ces assises.
Le syndicat national des sages-femmes de la RDC annonce une grève ce mercredi 16 octobre sur toute l’étendue de la RDC.
Les professionnels de la santé montent aux créneaux pour réclamer leurs droits au gouvernement central. Le syndicat national des sages-femmes de la RDC, auxquels sont affiliées les sages-femmes de la RDC, annonce dans une déclaration le déclenchement d’une grève avec service minimum dès ce mercredi 16 octobre 2024, auquel il a déjà envoyé un préavis de grève au gouvernement et l’intersyndicale de la santé serait en alerte.
Selon cette déclaration du syndicat national des sages-femmes de la RDC, dont le journal a exploité une copie, toutes les sages-femmes de la RDC sont appelées à observer cette grève avec service minimum. C’est-à-dire qu’à la CPN ainsi qu’à la salle d’accouchement, on y retrouvera seulement les sages-femmes cheffes de services ou cheffes d’unités, ou encore les sages-femmes cheffes de l’équipe de soins. Les autres doivent observer la grève chez elles à la maison.
Les blouses roses de la RDC réclament du gouvernement : l’alignement des fonctionnaires, la mécanisation, l’engagement de sages-femmes au chômage, ainsi que l’amélioration de la prime dite de la gratuité de la maternité.
« … nous voulons entendre une réponse efficace et concrète de la part du gouvernement central de la RDC qui, au cours de ces 9 mois, a brillé par la mauvaise foi pour ne pas respecter les accords signés à Bibwa. Depuis que ce préavis a été déposé à la Première ministre, aucun signe de vie de la part du gouvernement. Nous avons signé les accords avec le gouvernement de la République, mais le banc gouvernemental n’a pas respecté ces accords. À ce jour, le gouvernement nous demande de revisser ces accords alors que nous avions levé la grève en son temps pour nous engager à ce qui a été l’esprit de cet accord. Toutefois, le banc syndical reste ouvert à toute discussion et nous vous informons qu’à chaque fois que les travaux de Bibwa font évoluer, nous allons vous demander de suspendre le mouvement de grève en attendant le dernier jour de la déclaration commune entre le banc gouvernemental et le banc syndical. Nous sommes dans notre droit d’être bien traités, bien rémunérés et bien considérés par le banc gouvernemental, faute de quoi nous allons passer à la vitesse supérieure », a indiqué le syndicat national des sages-femmes de la RDC.
Il convient de noter que le syndicat national des sages-femmes de la RDC tient mordicus à obtenir gain de cause à leur arrêt de travail avec service minimum jusqu’à ce que le gouvernement de la République puisse réagir à leurs revendications qui, d’après eux, traînent sur la table de la Première ministre.
Affaires à suivre !
Ance Tony