Après la tenue de sa 16ème édition à Yaoundé au Cameroun, l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) organise à Kinshasa capitale de la RDC, du 4 au 6 novembre 2024, à Hilton Hôtel, la 17ème réunion de l’équipe multidisciplinaire en Afrique centrale (MDT17).
Placée sous le thème : « Le potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale (financements publics et privés, marchés, recherche, certification, foncier et coûts) », cette 17ème édition de la MDT, permettra d’analyser l’état actuel de l’écosystème agroalimentaire de la sous-région et de suggérer des solutions inclusives résilientes et durables qui tiennent compte du contexte et des réalités des pays d’Afrique centrale.
En clair, ces discussions porteront sur des aspects essentiels tels que l’accès au financement, la recherche, la certification des produits agricoles, ainsi que sur les problématiques foncières.
Durant trois jours, les experts participants à cette 17ème réunion dont une centaine venus d’Afrique et d’ailleurs, vont égalememt échanger sur différentes thématiques notanment, le renforcement de la résilience des systèmes de production, la gestion durable des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les innovations et technologies agricoles émergentes pour accroître la productivité et la résilience des systèmes agroalimentaires.
Dans son mot introductif, Mr Athman Mravili, coordonnateur sous – regional de la Fao en Afrique Centrale, qui a pris la parole au nom du Directeur général de la FAO, Monsieur QU DONGYU, a laissé entendre que cette session se tient au lendemain du Forum mondial de la jeunesse, du Forum mondial de l’alimentation et de la Journée mondiale de l’alimentation qui rappelle le droit aux aliments, au service d’une vie et d’un avenir meilleurs. « … Ces deux évènements nous ont confirmé que nous devons toujours être ouverts aux nouvelles idées et aux solutions innovantes. À la FAO, les approches innovantes sont les moteurs de la transformation et permettent de produire des résultats concrets et décisifs. Aussi, elles renforcent la transformation des systèmes agroalimentaires et contribuent à l’accélération de la réalisation des cibles des objectifs de développement durable (ODD)… » a t-il martelé.
Et d’ajouter : « Nous devons partager nos connaissances et valoriser les bonnes pratiques, les mettre au service de tous les pays de l’Afrique centrale. La sous-région doit prendre l’initiative de transformer son potentiel agroalimentaire et la FAO se tient prête à l’accompagner dans cette importante entreprise » a souligné Athman Mravili.
Il a ensuite précisé que la FAO est investie de la haute mission de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire des populations, chaque jour et partout dans le monde. « … Il y a 20 ans, en 2004, les dirigeants africains ont adopté, avec la Déclaration de Maputo, le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine… Dix ans plus tard, en 2014, ils ont réaffirmé leur engagement à éliminer la faim dans la Déclaration de Malabo. Pourtant, aujourd’hui, en 2024, alors que deux décennies se sont écoulées, la faim gagne du terrain et plus d’un milliard de personnes en Afrique n’ont pas les moyens d’avoir une alimentation saine… », a t-il regretté
À l’en croire, les objectifs de la 17éme session de la réunion de l’équipe multidisciplinaire de SFC sont :
- Présenter une vue d’ensemble de l’écosystème agroalimentaire de la sous-région, y compris ses caractéristiques clés, son impact économique et social, ainsi que les défis et opportunités qu’il présente ;
- Discuter des opportunités et défis relatifs aux financements publics et privés, au marché, à la recherche, à la certification, au foncier et aux coûts dans une perspective de faire de l’agriculture le moteur de la transformation de l’économie en Afrique centrale, en mettant également l’accent sur les politiques, les stratégies, les réformes et cadres d’investissement nécessaires pour mieux valoriser l’écosystème agroalimentaire ;
- Proposer des synergies et des cadres de partenariat multi échelles et multi acteurs permettant d’explorer en même temps, les nouvelles opportunités de développement de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale ainsi que les dispositifs, mécanismes et les profils d’acteurs nouveaux que requiert ce nouveau contexte… »
Dans son cote, Mr Bruno Lemarquis, Coordonnateur résident du système des nations Unies en RDC et Coordonnateur humanitaire, s’est exprimé en ces termes : « La RDC avec ses vastes terres arables, ses ressources en eau et sa biodiversité, dispose d’un immense potentiel agricole largement inexploité ; alors qu’une grande partie de la population continue d’être affectée par l’insécurité alimentaire du fait des conflits et chocs climatiques ».
Pour sa part, la Première ministre, Judith Suminwa qui a présidée la cérémonie d’ouverture, a exprimé sa satisfaction de voir son pays accueillir les travaux de ce rendez-vous international d’une importance capitale pour la sécurité alimentaire.
Elle a également soulignée que ces assises marque un tournant décisif pour le devenir de l’agriculture dans la sous-région et en RDC, où s’amorce la revanche du sol sur le sous-sol à travers le plan de transformation des agrosystèmes dans un cadre de développement durable et dans la paix.
Notons que cette rencontre annuelle rassemble les professionnels techniques de la FAO ainsi que les acteurs de la lutte contre l’insécurité alimentaire de la sous-région, notamment les gouvernements, les communautés économiques sous-régionales, les partenaires financiers, la société civile et le secteur privé mais aussi 9 ministres de pays d’Afrique centrale ainsi que des représentants FAO de ces pays .
José Wakadila et Science Kinkobo