Depuis la mise en œuvre effective par le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi de la gratuité de l’enseignement primaire dans tous les établissements publics, le violon ne s’accorde pas entre les parents d’élèves et les chefs d’établissements de certaines écoles conventionnées catholiques.
Dans l’une de ces écoles au quartier Sangamamba, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa, les parents d’élèves sont sommés par les responsables de ladite école de payer mensuellement la somme de 6000 FC de la 1ère à la 6ème année comme frais de minerval. Faute de paiement d’un seul terme du mois, l’élève est d’office chassé de la classe jusqu’au paiement. Un comportement que déplorent plusieurs parents d’élèves interrogés le mardi 5 novembre 2024.
« Je me suis rendu au travail en retard parce que je devais régler le problème de mes enfants dans cette école conventionnée catholique où la gratuité de l’enseignement primaire est foulée aux pieds par ses dirigeants. Pouvez-vous imaginer que nous sommes obligés de payer chaque mois 6000 FC de minerval dans cette école. C’est inadmissible ; moi, par exemple, j’ai deux enfants, l’un en 1ère primaire et l’autre en 2ème. Ce qui revient à dire qu’à la fin de chaque mois, je dois payer 12000 FC. Et pourtant, nous savons tous que l’enseignement primaire est gratuit dans les écoles de l’État. Nous dénonçons cette exploitation de l’homme par l’homme. Cette école nous prend pour des dupes, en tout cas, car nous ne savons pas le pourquoi de ce montant mensuel. Le comité de parents a tenté de prendre langue avec les dirigeants de cet établissement scolaire, mais sans succès. Nous ne savons plus à quel saint se vouer et pourtant, dans d’autres écoles conventionnées catholiques, la gratuité est réellement effective, » a déclaré d’un ton courroucé un parent d’élève.
Dans cette même veine, une dame sexagénaire fustige quant à elle l’achat des fournitures et le paiement de frais de confirmation dans cet établissement scolaire conventionné catholique de Sanga-Mamba :
« La ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et nouvelle citoyenneté avait, dans une correspondance adressée aux coordinateurs diocésains communautaires, conseillers résidents des écoles conventionnées, inspecteurs chefs de pool, directeurs provinciaux de l’Éducation nationale, dès l’entame de cette année scolaire 2024-2025, pris une série de dispositions pratiques pour la rentrée des classes. Dans cette note, la ministre de tutelle avait indiqué que les parents d’élèves sont libres de se procurer les fournitures scolaires et la tenue d’éducation physique au marché de leur choix ; chose qui n’a jamais été faite dans cette école. Nous avons acheté pour nos enfants la vareuse de l’école pour la gymnastique, nous avons encore payé 30000 FC pour l’uniforme et l’écusson, et j’avais payé également 30000 FC comme frais de confirmation de mon enfant qui est maintenant en 3ème primaire. Pourtant, la ministre avait interdit ces mauvaises pratiques. Nous en avons vraiment marre avec cette école conventionnée catholique ici à Sanga-Mamba. Nous avons fait des comparaisons avec une autre école conventionnée catholique de Delvaux à Ngaliema ; là-bas, tout a été gratuit, il n’y a pas eu de paiement de frais de confirmation, encore moins l’achat de fournitures scolaires à l’école. Je m’interroge sur le rôle que jouent les inspecteurs du secteur de l’Éducation nationale parce que sur le terrain, ils ne font rien, » a-t-elle souligné.
Face à cette situation qui met en péril l’économie des parents lambda qui comptaient sur la gratuité de l’enseignement de base pour envoyer leurs enfants à l’école, ces derniers interpellent le ministre d’État à l’Éducation nationale et nouvelle citoyenneté sur le suivi de ses dispositions et pourquoi pas sanctionner les établissements publics, soit conventionnés, qui vont à l’encontre de ces mesures qui ont pour fondement d’envoyer à l’école les enfants à l’âge de scolarité.
Ance Tony