Le débat sur la révision constitutionnelle en RDC continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive sur la scène politique congolaise.
Sur son compte X (Ex. Twitter), l’opposant et député national honoraire Claudel Lubaya a estimé que toute la rhétorique officielle en faveur de la révision ou du changement de la Constitution repose sur un tissu de mensonges.
À l’en croire, contrairement à ce qu’avait affirmé Félix Tshisekedi le 23 octobre dernier, c’est justement à Kisangani, au Centre Simi-Simi, que des sénateurs congolais membres du Comité de rédaction de l’avant-projet de Constitution, appuyés par des experts congolais qui sont encore en vie d’ailleurs, s’étaient enfermés du 1er au 15 octobre 2004 pour rédiger le texte de l’avant-projet de Constitution en exécution de la mission qui leur avait été confiée par le Sénat de la transition, à qui revenait, conformément à l’article 104 alinéa 2 de la Constitution de la transition, la charge d’élaborer ledit avant-projet.
« Portées par Félix Tshisekedi et relayées par le Secrétaire Général de son parti, les faussetés sciemment répandues par ce duo en panne d’arguments ne font qu’accentuer la division et l’angoisse au sein de notre Nation. Ces mensonges sont destinés uniquement à divertir le peuple et l’empêcher de réfléchir à un quotidien de plus en plus insupportable, eu égard à l’échec évident de la gouvernance Tshisekedi, tant durant son premier mandat qu’en ce début de son second et dernier mandat, du reste illégitime », a-t-il écrit le jeudi 14 novembre sur X.
Pour le Président national du parti UDAO, la campagne anti-Constitution, menée tambour battant par Félix Tshisekedi sur fond de falsification des évidences historiques et des contre-vérités, constitue à tous égards une haute trahison envers la Nation, un crime imprescriptible et impardonnable, et une violation délibérée des termes du serment qu’il a prêté devant la nation.
« Il revient au Procureur général près la Cour constitutionnelle de prendre ses responsabilités en ouvrant une instruction judiciaire contre lui pour des infractions rappelées ci-dessus », a-t-il poursuivi.
Et d’ajouter : « Alors qu’il avait prétendu avoir consulté ceux qu’il appelle les « scientifiques », Augustin Kabuya, député national et secrétaire général du parti au pouvoir, faute d’arguments pour justifier la démarche de son chef, déclare à haute voix que « notre Constitution est une malédiction » ! Il s’agit de sa part d’un manquement grave au devoir imposé à tout Congolais de respecter la Constitution et de se conformer aux lois de la République (Article 62 de la Constitution). Il s’agit également d’une insulte à l’intelligence congolaise qui a rédigé ce texte, de même qu’il ramène au niveau des caniveaux un débat qui engage la vie de la nation. Le Bureau de l’Assemblée nationale devrait le sanctionner en application de son Règlement intérieur dans la mesure où son comportement porte gravement atteinte à l’image de marque de la chambre basse ainsi qu’à la dignité et à l’honorabilité de la fonction de député national. »
Dans la foulée, l’opposant Claudel Lubaya a affirmé que rien n’autorise le secrétaire général du parti au pouvoir, parlementaire en divagation et qui n’a jamais été aperçu au micro dans l’hémicycle, à dénigrer la loi fondamentale.
« Ce n’est pas parce que l’Udps a la culture du non-respect des engagements, des textes et de la parole donnée qu’il peut se permettre de dénigrer la loi fondamentale, socle de l’existence et de l’unité de notre nation. C’est irresponsable, inacceptable, inexcusable. Comme pour Tshisekedi, il revient au procureur général près la cour de cassation de sévir contre le secrétaire général de l’Udps, parlementaire qui abuse de sa position en propageant de faux bruits pour inciter la population à la rébellion et à la désobéissance à la loi fondamentale », a-t-il déclaré.
Il y a lieu de signaler que la campagne de sensibilisation contre un troisième mandat du Président Félix Tshisekedi et le changement de la constitution, initiée par le “Sursaut National” le jeudi 14 novembre, a été violemment dispersée à coups de gaz lacrymogènes, a annoncé le parti politique Envol, qui dénonçait l’arrestation par la police de son Président, Delly Sesanga.
Eldad Bwetu