Détachés pour sécuriser la prison centrale de Makala après une tentative d’évasion du mois de septembre dernier, les passagers kinois qui empruntent nuit et jour l’avenue 24 novembre sont très souvent victimes d’extorsion de la part de certains éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) devant le champ des femmes maraîchères, juste à la clôture de cette maison carcérale, opérant ainsi à l’insu de leurs supérieurs qui sont à l’entrée principale de la prison.
En effet, ces hommes en uniforme militaire munis d’armes à feu troublent la quiétude de la population environnante qui emprunte ce tronçon pour déboucher au marché Selembao. Il vous suffit justement de longer le champ de ces femmes maraîchères dès l’arrêt Petit Pont pour avancer devant la prison centrale de Makala et tomber dans leur filet.
Ces extorqueurs, qui épient le passage de la population faisant souvent le pied de grue suite aux embouteillages monstres dans la capitale Kinshasa, interpellent directement ces paisibles citoyens avec comme motif « le passage devant la prison centrale de Makala est interdit ». Un argument que ces usurpateurs utilisent pour intimider et extorquer les passants de l’avenue 24 novembre juste devant ce lieu de détention.
En outre, à entendre cette bande de militaires, c’est depuis la tentative d’évasion dans cette maison carcérale qu’il est interdit de passer devant ce lieu. Par conséquent, les jours comme les soirs, ces imposteurs, sans que leurs autorités hiérarchiques soient au courant et d’une manière frauduleuse, ne possédant aucun bulletin de service en main, utilisent la ruse, les grimaces, les arrestations arbitraires et les tracasseries pour soutirer de l’argent à cette population lambda qui se bat pour subvenir aux besoins de sa famille malgré la hausse des prix des biens de première nécessité sur le marché kinois.
Dans la foulée, si et seulement si le passage était interdit devant la prison centrale de Makala, il devrait y avoir des arrêtés dûment signés par le ministre de l’Urbanisme et Habitat, ainsi que par le gouverneur de la ville-province de Kinshasa ; mais également, un panneau de signalisation érigé par la Commission Nationale de Prévention Routière (CNPR), indiquant que le passage est interdit. À ce jour, nul n’ignore que si vous faites un tour sur ce tronçon de l’avenue 24 novembre, principalement aux arrêts Petit Pont et Prison, il n’y a aucun panneau de signalisation attestant que le passage est interdit. Cela revient à dire que ces quelques éléments des FARDC, qui agissent à l’insu de leurs supérieurs, extorquent et même tracassent à ciel ouvert les usagers de l’avenue 24 novembre, un comportement qui n’est pas à encourager en tout cas.
Par ailleurs, la population ne sait plus à quel saint se vouer face à ces hommes en uniforme pourtant assermentés qui ne cessent de soutirer quelques billets de banque par menace. Et si le passage était interdit devant la prison de Makala, que vont faire ces mamans maraîchères ? Pourquoi les autorités concernées ne se sont-elles pas prononcées ? Pourquoi les autorités militaires n’ont-elles pas aussi informé la population civile sur cette mesure ? Et pourquoi ces militaires interpellent-ils la population frauduleusement sans que leurs autorités soient informées ? Pourquoi n’y a-t-il aucun panneau de signalisation de la CNPR ? Au regard de toutes ces questions pesantes, cela revient à dire que ce réseau mafieux de militaires intimide la population, armes à la main, en disant qu’ils les amèneraient auprès du directeur de la prison centrale tout simplement parce qu’ils sont passés devant ce lieu de détention. Une grimace insensée, capable même de faire rire le porc.
À titre de rappel, les FARDC ont pour mission de protéger le territoire national jusqu’au sacrifice suprême, d’exécuter les opérations extérieures terrestres impliquant le pays, les services paramilitaires, mais aussi de sécuriser la population. Fort malheureusement, cette population est devenue une vache à lait aux encablures de la prison centrale de Makala, pour certains hommes qui servent sous le drapeau.
L’armée est un organe noble regorgeant en son sein des militaires disciplinés, intellectuels, et modèles. Cette bande de militaires qui trouble le passage des usagers de l’avenue 24 novembre mérite d’être démantelée pour enfin groupir à la prison de Ndolo étant donné que la population civile n’est pas une proie. Car, » La discipline est la mère des armées « dit-on.
Ance Tony