Les espoirs des Boyomais piétinés alors que les travaux de la route menant à l’aéroport de Bangboka sont suspendus depuis le départ du Président Tshisekedi.
Un triste constat hante les habitants de Kisangani et les usagers de la route reliant le centre-ville à l’aéroport de Bangboka : les travaux d’asphaltage, spectaculairement accélérés à la veille de l’arrivée du Président de la République, Félix Tshisekedi, sont désormais à l’arrêt.
Depuis le départ du Chef de l’État, le chantier semble avoir été déserté, les promesses d’amélioration de cette voie stratégique s’évaporant aussi vite qu’elles avaient été faites.
Au moment de l’arrivée présidentielle, le chantier battait son plein, et ce, jusque tard dans la nuit. L’entreprise en charge des travaux avait réussi à couvrir près de 300 mètres de route à une cadence effrénée.
Mais aujourd’hui, l’activité est au point mort, et l’asphalte s’arrête à l’entrée du pont Simene, près de la mosquée centrale de Kisangani, suscitant un mécontentement général.
Une Déception pour la Société Civile et un Appel à la Responsabilité
Gentil Sefu Biamungu, vice-président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile de la Tshopo (NDSCI), exprime son désarroi. « Nous sommes déçus. À la veille de l’arrivée du Chef de l’État, on asphaltait nuitamment. Aujourd’hui, tout est suspendu.
Pour une ville comme Kisangani, ce type de travaux devrait bénéficier d’une supervision stricte, surtout quand 33 millions de dollars sont en jeu. Et pourtant, l’entreprise a disparu du chantier. Où sont passés ces millions ? » questionne-t-il.
Il ajoute que le budget initial de 24 millions a été gonflé à 33 millions sans justification apparente, soulevant des doutes sur la gestion financière. « On ne sait pas si les 9 millions supplémentaires ont réellement été investis dans la qualité de cette route », déplore-t-il.
Le Gouverneur de la Tshopo sous les Feux des Projecteurs
Au cœur des critiques, le gouverneur Paulin Lendongolia, bien connu des Boyomais pour avoir été vice-gouverneur par le passé, est accusé de négligence dans le suivi des projets d’infrastructure.
Dans une province où les routes, l’eau potable et l’électricité font cruellement défaut, ce chantier suspendu fait figure de promesse trahie. Lendongolia, pourtant familier des réalités de la Tshopo, semble déconnecté des besoins urgents de la population.
« Le Gouverneur devrait être au cœur du suivi des travaux. Kisangani est une ville marécageuse ; sans une bonne canalisation, l’asphalte ne tiendra pas. Le Chef de l’État a placé sa confiance en lui, mais quel est le bilan ? », interpelle Gentil Sefu.
Les habitants de Kisangani, sceptiques face aux discours et aux promesses répétées, s’interrogent désormais sur l’issue de ces travaux.
Le tronçon menant à l’aéroport, censé donner un nouvel élan à la ville, est devenu le symbole d’une administration en panne de transparence et d’engagement. La lenteur, voire l’inertie, de Paulin Lendongolia à surveiller le chantier démontre une fois de plus la distance qui sépare l’autorité provinciale des réalités quotidiennes de la population.
Une Espérance Suspendue
Alors que les 21 kilomètres de route initialement prévus pour l’asphaltage devaient marquer une avancée significative pour la ville, cette amélioration se mue en chimère. Sans une intervention rapide, le chantier risque de se transformer en un énième échec.
Quant aux Boyomais, ils sont une fois de plus contraints d’attendre des réponses concrètes.
(Glad NGANGA)