Mike Lembesa est une figure emblématique de la formation en langue anglaise en République Démocratique du Congo.
À 29 ans, ce jeune homme est responsable d’un centre d’anglais dénommé « The Cream of the Crop Center », qui existe depuis 4 ans, une structure au sein de laquelle il a décidé de mettre à profit son expertise pour aider la communauté francophone à l’apprentissage de la langue anglaise en République Démocratique du Congo.
Optimiste et passionné dans le domaine de la formation continue, Mike dit ne pas se laisser abattre par les échecs ou les difficultés de la vie. En revanche, il voit dans chaque difficulté qui se présente à lui une opportunité favorable pour se ressourcer davantage.
C’est donc grâce à cet état d’esprit qu’il est allé au bout de ses études universitaires en Droit. Dans sa vie, il a la passion pour deux métiers : la banque et l’enseignement de l’anglais.
Pour Mike Lembesa, c’est une nécessité absolue de toujours s’améliorer et de développer ses compétences pour atteindre d’autres objectifs professionnels et personnels.
« La diversité de mes activités me permet de maintenir un équilibre entre la banque, où j’ai la chance de relever des défis stratégiques et analytiques, et l’enseignement de l’anglais, où je peux partager des connaissances et inspirer les autres. Ce contraste enrichit mon quotidien et m’évite de tomber dans la routine », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec la rédaction du journal La Référence Plus, un quotidien paraissant à Kinshasa.
Lors de son entretien, Mike Lembesa parle, entre autres, des opportunités qu’il s’est offertes en partant d’une formation en anglais, cherchant à éradiquer la pauvreté et le bienfait de jongler avec deux métiers qui le passionnent au plus haut niveau.
Entretien avec Mike Lembesa
La Référence Plus : Qui est Mike Lembesa ?
Mike Lembesa :
Je m’appelle Mike Lembesa, juriste de formation universitaire, banquier de carrière, coach d’anglais. Je suis également motivateur, conférencier et formateur en éducation financière.
Je suis passionné par la science, la lecture et suis accroc aux idées novatrices. Mon engagement se manifeste à travers des actions concrètes dans le développement communautaire, la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’éducation.
LRF : Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et de ce qui vous a conduit à la fois vers la banque et l’enseignement de l’anglais ?
ML : Je suis licencié en Droit de l’Université de Kinshasa en 2016, avec comme orientation : Droit Économique et Social.
Ce qui m’a poussé à m’intéresser à la formation en anglais, c’est le sens de l’initiative que j’ai développé au sortir de l’université, alors qu’à l’époque, je n’avais pas encore trouvé un travail rémunérateur, comme c’est le cas actuellement.
Par ailleurs, mon ouverture en ce qui concerne les connaissances et les idées entrepreneuriales sur la manière de transformer son talent, ma passion et mon intellect en sources de revenus a également joué un rôle déterminant.
Les demandes incessantes de mon environnement immédiat m’ont poussé à aider les autres à apprendre l’anglais dans la mesure du possible, car à chaque fois que je m’exprimais dans cette langue, j’émerveillais toujours mes interlocuteurs.
Juriste pourtant, je me suis retrouvé dans le secteur bancaire parce que je voulais acquérir des connaissances sur comment gérer et accroître mes finances et aider ma communauté à faire face à la pauvreté.
LRP : Quelles compétences avez-vous développées en tant que banquier qui vous ont aidé dans votre rôle de professeur d’anglais ?
ML : Je dirais que l’intelligence émotionnelle a été un atout incontournable pour moi dans l’amélioration de la manière dont j’offre mes services.
J’ai développé de l’empathie, la capacité de me mettre à la place de mes étudiants, comprenant leurs difficultés et en étant patient avec eux tout en leur donnant des conseils appropriés avec amour pour qu’ils surmontent leurs difficultés et améliorent leur niveau d’anglais.
LRP : Quel a été votre plus grand défi en jonglant entre vos deux carrières et comment l’avez-vous surmonté ?
Mike Lembesa : Le plus grand défi a été celui de trouver le temps suffisant pour mes formations en anglais au moment où j’ai embrassé le secteur bancaire. J’ai dû m’adapter et improviser ma manière d’offrir mes services, en m’appuyant sur la technologie pour dispenser mes cours en ligne, créer un site web où j’ai rendu disponibles mes formations en anglais sous format de livres et de vidéos préenregistrées, créant ainsi une source de revenus passive et me permettant de multiplier mes actions. Actuellement, je monte une équipe de formateurs en anglais qui travailleront à la pérennisation de cette mission que nous avons.
LRP : Qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre une carrière dans la banque tout en enseignant l’anglais ?
Mike Lembesa : Garder la passion pour mes deux métiers et rester motivé repose sur plusieurs éléments clés.
Tout d’abord, la diversité de mes activités me permet de maintenir un équilibre entre la banque, où j’ai la chance de relever des défis stratégiques et analytiques, et l’enseignement de l’anglais, où je peux partager des connaissances et inspirer les autres. Ce contraste enrichit mon quotidien et m’évite de tomber dans la routine.
Ensuite, je trouve ma motivation dans les résultats concrets. Dans la banque, chaque projet terminé et chaque objectif atteint renforce mon engagement. De même, les progrès de mes étudiants en anglais me rappellent l’impact que mes efforts peuvent avoir sur leur avenir. Leurs réussites, leurs témoignages de gratitude et leur amélioration continue nourrissent ma passion pour l’enseignement.
LRP : Quels sont vos objectifs à long terme dans ces deux domaines ?
Mike Lembesa : Enfin, ma vision à long terme et mon engagement envers des causes qui me sont chères, telles que l’éducation et le développement communautaire, me rappellent chaque jour pourquoi je fais ce que je fais. Cette mission m’aide à traverser les moments difficiles et à garder le cap, même lorsque les obstacles semblent nombreux.
LRP : Comment conciliez-vous votre passion pour ces deux métiers et continuez-vous de rester motivé ?
ML : Je reste toujours motivé grâce à ma volonté personnelle de continuer d’apprendre en vue de renforcer mes capacités intellectuelles. Dans l’un et l’autre domaine, je cherche constamment à me perfectionner, à intégrer de nouvelles techniques ou technologies, ce qui me permet de rester à la pointe de mon métier.
LRP : Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui envisage de suivre une voie similaire à la vôtre, combinant deux carrières différentes ?
ML : Je conseillerais à ceux qui veulent combiner plusieurs métiers comme moi, de tout d’abord commencer par identifier un lien entre lesdits métiers. Par exemple, vous pourriez vous spécialiser dans le conseil juridique pour des institutions bancaires, si vous êtes juriste de formation comme moi, tout en mettant à profit vos compétences en anglais, ce qui vous permettra de travailler avec une clientèle internationale.
De toute façon, il est bon de commencer par se concentrer sur un métier principal, comme par exemple juriste ou banquier, au même moment où vous développez progressivement d’autres compétences pour renforcer votre profil.
Ensuite, je leur demanderais de veiller à bien organiser leur propre emploi du temps pour éviter de se disperser désagréablement entre ces activités. Il sera aussi nécessaire de se positionner stratégiquement comme un professionnel polyvalent capable d’offrir des services uniques, car une très bonne maîtrise de plusieurs domaines a toujours été un atout précieux pour susciter d’éventuelles opportunités, notamment dans des projets à caractère international ou ayant trait à une formation linguistique au sein d’institutions de renom.
LRP : Comment voyez-vous l’évolution de votre carrière dans les prochaines années ?
ML : Je vais m’investir dans le développement communautaire en tant qu’acteur significatif du changement positif endogène : la lutte contre la pauvreté et l’éducation de la jeunesse. Je souhaite être un conseiller juridique de renom dans le secteur bancaire et un entrepreneur à succès. De plus, j’ai des ambitions de devenir un jour professeur d’université.
LRP : Comment, selon vous, éradiquer la pauvreté en RDC ?
ML : Pour moi, le premier pilier de la lutte contre la pauvreté demeure l’éducation, car la richesse d’une nation, c’est d’abord sa population.
Assurer à la jeunesse d’un pays un accès équitable à une éducation de qualité est essentiel pour développer le capital humain et permettre aux jeunes de devenir des acteurs économiques compétents. Ceci étant dit, les autres mécanismes doivent donc être la conséquence du premier, car si nous avons le savoir-faire, nous aurons certainement des gens compétents pour investir dans des domaines comme l’agriculture ou la construction de routes, en vue de faciliter la circulation des personnes et de leurs biens.
Enfin, étant donné que le problème du Congo est un problème d’homme, il faudrait renforcer la gouvernance en mettant un accent particulier sur la lutte contre la corruption, en garantissant une gestion transparente des ressources naturelles pour financer des projets de développement durable et dans le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes Congolais.
Propos recueillis par Merry Kapula