Avec l’avènement du parti politique UDPS/Tshisekedi (Union pour la démocratie et le progrès social), beaucoup de Congolais avaient espoir et foi qu’un véritable État de droit allait s’installer en RDC.
Malheureusement, l’espoir suscité par l’accession de Félix Tshisekedi à la tête du pays, se transforme en eau de boudin, pire, en cauchemars. Aujourd’hui, le constat sur les droits de l’homme, la liberté d’expression, la liberté d’appartenir à un parti politique de son choix, sont devenus une gageure. L’on craigne même d’un retour au régime de parti unique comme à l’époque du maréchal Mobutu.
Déshabiller Saint Paul pour habiller Saint Pierre
Les dérives dictatoriales se mettent résolument en place petit-à-petit. Des Congolais vivent actuellement les relents dictatoriaux du mobutisme sans Mobutu, du kabilisme sans Kabila au point où dans leur imaginaire fécond, des Congolais constatent qu’avec l’alternance politique par la passation du pouvoir de manière civilisée le 24 janvier 2019, n’aura été qu’une déception. « On a déshabillé saint Paul pour habiller Saint Pierre.
Cette réalité d’intolérance qui se déroule en RDC, la famille de monsieur John Lofumbwa Batoto en fait la triste expérience. Elle est persécutée pour l’unique et simple raison que ce dernier a quitté l’UDPS, le parti présidentiel pour celui de l’ancien secrétaire général de cette formation politique, M. Jean-Marc Kabund -A- Kabund, l’Alliance pour le Changement (AC).
En effet, lorsqu’en 2022, Jean-Marc Kabund est radié de l’UDPS pour raison de dénonciations des dérives prises par ce parti, s’écartant de l’idéal recherché pendant plus des trois décennies, il crée son parti politique, l’Alliance pour le Changement (AC).
Membre de l’UDPS et très proche de Jean-Marc Kabund, M. John Lofumbwa ainsi que plusieurs autres militants se joignent à lui pour créer leur parti. Comme toujours en Afrique en général et en RDC en particulier, au lieu de le considérer comme un adversaire politique, Jean-Marc Kabund et tous ses camarades devinrent des cibles à faire taire pour le régime de Félix Tshisekedi.
John Lofumbwa, cadre du nouveau parti, se mit à organiser des réunions politiques de l’AC à leur domicile. Le fait que les réunions se déroulaient régulièrement chez lui, John Lofumbwa fut accusé de critiquer le régime et le président Félix Tshisekedi. Un détail très important, actuellement en RDC sous Félix Tshisekedi, commenter en mal les faits et gestes posés par le régime et son président, est assimilé à « l’outrage au Chef de l’État » ou encore « propagation des faux bruits » ou encore » désobéissance civile ».
L’on rappelle que le fait que M. Jean-Marc Kabund est devenu l’opposant farouche à Félix Tshisekedi, il est devenu la cible du régime. Il avait dénoncé la mauvaise gouvernance du pays, les détournements des deniers publics par la nouvelle classe politique compradore instaurée par Félix Tshisekedi. Kabund avait aussi dénoncé les malles de billets verts qui quittent le par Jet privé affrété.
Pour le faire taire, Jean-Marc Kabund est arrêté le 09 août 2022, jugé puis condamné à 7 ans de prison. Pendant qu’il purge sa peine à la prison centrale de Makala à Kinshasa, son lieutenant, M. John Lofumbwa Batoto continua à tenir des réunions dans son domicile.
Le 15 août, soit six jours seulement après l’arrestation de Jean-Marc Kabund, des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) débarquèrent chez John Lofumbwa. Ils procèdent à son arrestation ainsi que toutes les personnes présentes. Après avoir passé quelques jours au cachot de l’ANR dans la commune de la Gombe où, il faut le relever, il a subi des traitements humiliants et dégradants, il a transféré au pavillon 5 de la prison de Makala. Suite aux mauvais traitements, il pique un malaise. John Lofumbwa est amené à l’hôpital général de référence de Makala. C’est de cette formation médicale qu’il organise sa fuite.
Le calvaire de son épouse et de sa mère
Depuis le 30 avril 2024, date donnée pour son évasion, Mmes Bompanze Lobando Sisy et Bonkongia Bossio Marie-Louise, épouse et mère biologique de John Lofumbwa sont persécutées. Des visites intempestives aux menaces de mort en passant par les intimidations, sont devenues le lot quotidien de ces deux pauvres dames.
Selon un membre de la famille qui est passé en notre rédaction pour nous relater le calvaire de la famille John Lofumbwa, son épouse et sa mère qui vivent actuellement presqu’en clandestinité, ne savent plus où donner de la tête. Elles et les enfants sont traumatisés par cette persécution suite à l’évasion du prévenu John Lofumbwa Batoto dont elles sont accusées d’avoir organisé.
Et pourtant, la famille attend des services qui avaient arrêté, puis transféré à l’hôpital général de référence de Makala, lui dire où se trouverait John Lofumbwa Batoto. Sa famille a besoin de savoir, au lieu de persécutée son épouse, sa vieille maman et ses enfants.
LRP