À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce 3 mai 2025, l’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Écrite (ACOFEPE) relance son appel pressant au gouvernement congolais : rendre un hommage national aux 22 journalistes tués entre 1994 et 2021 en République Démocratique du Congo.
Bien que le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, ait officiellement accueilli favorablement ce plaidoyer en novembre 2023, aucune suite concrète n’a été donnée depuis. Le processus de reconnaissance de ces journalistes comme Martyrs de la liberté de la presse semble aujourd’hui figé dans l’inertie administrative.

Pour Grâce Israëlla Mambu Kangundu Ngyke, présidente de l’ACOFEPE et instigatrice de cette initiative mémorielle, ce silence prolongé constitue une offense à la mémoire des victimes :
« Ce que nous demandons n’est pas un privilège, mais un acte de justice. Le sacrifice de nos collègues ne peut rester ignoré. Leur sang ne doit pas couler dans l’oubli. »
L’ACOFEPE rappelle les trois piliers essentiels de son plaidoyer :
- La reconnaissance nationale posthume des journalistes assassinés en tant que Martyrs de la liberté de la presse ;
- L’érection d’une stèle commémorative à Kinshasa ;
- Une réparation, à la fois judiciaire et symbolique, en faveur des familles des victimes.
Pour l’association, cette journée dépasse le cadre d’une simple commémoration. Elle est un moment fort de revendication, de devoir de mémoire et d’engagement citoyen. L’ACOFEPE appelle ainsi à la mobilisation générale : société civile, organisations de défense de la presse, et citoyens épris de justice sont invités à se joindre à ce combat.
« Nous ne cesserons de nous battre tant que justice n’aura pas été rendue, et que nos confrères et consœurs ne seront pas honorés comme il se doit : en véritables héros de la démocratie », conclut Grâce Israëlla Mambu Kangundu Ngyke, fille du journaliste Franck Ngyke Kangundu, lui-même victime d’un assassinat en 2005.
Rappelons que la Journée mondiale de la liberté de la presse a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, à la suite des recommandations adoptées lors de la 26e session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. Elle rappelle aux États l’importance du respect de la liberté de la presse, pilier essentiel de toute démocratie.
