Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, se présentera ce mercredi 11 décembre devant les deux chambres du parlement réunies en congrès pour son discours traditionnel sur l’état de la nation. Cet événement annuel est l’occasion pour le président de faire le bilan de l’année écoulée et de tracer les perspectives pour l’avenir.
Selon l’article 77 de la Constitution: « le Président de la République adresse des messages à la Nation. Il communique avec les Chambres du Parlement par des messages qu’il lit ou fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la Nation ».
Cependant, cette année, les attentes sont particulièrement élevées, car la population congolaise est confrontée à des défis majeurs qui entravent son quotidien.
Parmi les sujets brûlants qui seront probablement abordés, la guerre persistante à l’est du pays demeure une préoccupation centrale. Les violences armées et les conflits entre groupes rebelles continuent de déstabiliser cette région, entraînant des pertes humaines tragiques et des déplacements massifs de populations.
Les Congolais espèrent entendre des propositions concrètes pour mettre fin à cette situation alarmante.
De plus, l’insécurité croissante dans les grandes villes du pays, notamment à Kinshasa, est une autre question cruciale. Les attaques à main armée, les agressions et la criminalité font partie du quotidien des citoyens, qui aspirent à un environnement plus sûr. Les promesses d’amélioration de la sécurité et de l’ordre public seront scrutées de près.
La cherté de la vie est également au cœur des préoccupations. Les hausses des prix des denrées alimentaires et des services de base pèsent lourd sur le budget des Congolais, déjà fragilisé par des années de crise économique. Les discours sur le développement économique doivent se traduire par des mesures concrètes pour alléger cette pression sur les ménages.
Le problème d’embouteillage dans la capitale, Kinshasa, est un autre sujet qui nécessite une attention particulière. La congestion routière quotidienne affecte non seulement la qualité de vie des habitants, mais entrave également le développement économique. Les citoyens attendent des solutions innovantes pour améliorer la mobilité urbaine.
Enfin, le débat sur la révision ou le changement de la Constitution continue de susciter des tensions sur la scène politique congolaise. Alors que certains voient en cette démarche une opportunité de réforme, d’autres y perçoivent une menace à la démocratie. Les positions des différents acteurs politiques sur cette question seront surveillées de près.
En cette fin d’année, la population congolaise semble désillusionnée et en quête de réponses. Le slogan « le peuple d’abord » résonne comme une promesse non tenue, alors que les réalités de la vie quotidienne pèsent lourdement sur les épaules des citoyens. Les attentes sont donc immenses, et le discours du président Tshisekedi sera l’occasion de mesurer sa capacité à inspirer l’espoir et à proposer des solutions tangibles pour sortir le pays de la crise.
En novembre 2023, durant plus de deux heures, le président Tshisekedi avait passé en revue les promesses tenues pendant son premier quinquennat et celles restant en suspens.
Pour ce qui est de la sécurité, il s’était félicité de sa décision d’instaurer l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. « Bien que cette mesure exceptionnelle n’ait pas encore totalement rétabli la sécurité, elle a contribué à réduire la fraude minière et douanière, sources de conflits, avait-il dit.
Il avait également évoqué les progrès réalisés dans la construction de routes et la réhabilitation des infrastructures routières et avait formulé de nouvelles promesses.
En ce qui concerne le système judiciaire par exemple, il a mis l’accent sur les conditions de travail et de vie des magistrats. Il s’était engagé à revoir le barème de rémunération afin que leurs traitements augmentent du simple au double dès le prochain exercice budgétaire. En outre, il avait également promis la construction de 11 nouvelles prisons.
« Nous avons le choix entre repartir à zéro ou consolider les acquis », avait-il conclu.
Il y a lieu de signaler que ce mercredi 11 décembre s’agira du premier discours du second mandat de Félix Tshisekedi et son sixième discours depuis son accession à la magistrature suprême.
Eldad B.
